L’administration Biden a discrètement supprimé une proposition de l’administration Trump visant à protéger la liberté académique américaine contre la menace des Instituts Confucius (IC) financés par Pékin.
Le règlement proposé, intitulé Établir l’obligation pour les écoles certifiées par le programme d’échange d’étudiants et de visiteurs de divulguer les accords avec les Instituts Confucius et les salles de classe [Confucius], a été soumis par l’administration Trump au ministère de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security, DHS) le 31 décembre 2020.
En vertu de ce règlement, les collèges et les écoles, de la première à la 12e année, qui sont certifiés pour accueillir des programmes d’échanges étrangers, devront divulguer leurs liens financiers avec les IC et les salles de classe Confucius affiliées.
Le mois dernier, un fonctionnaire non identifié du DHS a déclaré à Axios que le règlement s’appliquerait également à « tout autre institut culturel ou groupe d’étudiants, tels que les associations d’étudiants et d’universitaires chinois, qui sont financés directement ou indirectement par la Chine ».
La proposition a été retirée le 26 janvier, selon l’Office américain de l’information et des affaires réglementaires (Office of Information and Regulatory Affairs, OIRA), qui est une division du bureau des finances de la Maison-Blanche.
Le 9 février, un porte-parole de l’Immigration and Customs Enforcement (Immigration et contrôle douanier, ICE), l’agence chargée de l’application de la loi au sein du DHS, a confirmé par courriel que le règlement avait été retiré. Le porte-parole a refusé de commenter les raisons de ce retrait.
« L’ICE ne spécule pas sur les futurs règlements ou politiques proposés précédant la décision », a déclaré le porte-parole.
Sous l’administration Trump, les programmes linguistiques et culturels de l’IC ont été examinés par les responsables américains, qui craignaient qu’ils ne propagent la propagande chinoise, ne restreignent la liberté académique et ne facilitent l’espionnage dans les salles de classe américaines. En août dernier, le ministère des Affaires intérieures a désigné un centre basé à Washington qui fait la promotion des IC aux États-Unis en tant que mission étrangère.
En 2004, l’université du Maryland a accueilli le premier IC aux États-Unis. Depuis lors, plus de 100 IC ont été créées dans des écoles américaines.
La National Association of Scholars (NAS), un groupe de défense de l’éducation, a indiqué que 55 IC ont fermé ou sont en passe de fermer, en date du 19 janvier. Actuellement, 63 IC restent ouverts aux États-Unis, dont deux qui devraient fermer plus tard cette année.
Il y a eu une désaffiliation au niveau mondial contre les IC, notamment dans des pays comme l’Australie, le Canada et le Royaume-Uni. En 2013, l’université McMaster au Canada est devenue la première université en Amérique du Nord à fermer son IC.
La décision de l’administration Biden a depuis lors été fortement critiquée par plusieurs législateurs républicains, notamment le sénateur Marco Rubio (Parti républicain, Floride), la représentante María Elvira Salazar (Parti républicain, Floride) et le représentant Michael McCaul (Parti républicain, Texas).
« En écartant discrètement le règlement proposé sans consulter le Congrès, l’administration Biden envoie un message préoccupant de sa veille de l’influence du PCC (Parti communiste chinois) dans le monde universitaire, et laisse entendre aux institutions universitaires qu’elles n’ont pas à être transparentes au sujet de leurs liens avec le régime chinois », a déclaré Michael McCaul, le principal républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, dans un communiqué.
« Je demande instamment à l’administration Biden de tenir ses promesses de prioriser le PCC à titre de principal défi en matière de sécurité nationale, y compris dans le système éducatif américain. »
Le représentant John Joyce (Parti républicain, Pennsylvanie) a écrit sur Twitter que les IC sont « une menace croissante à la fois pour notre sécurité nationale et pour l’avenir de la recherche et de l’innovation américaines », en citant un rapport sur la Chine publié en 2020 par la China Task Force, un groupe de congressistes républicains préoccupés par l’influence du régime de Pékin.
« Plutôt que d’encourager la propagande, l’administration Biden devrait se tenir aux côtés du peuple américain et contre le PCC », a-t-il déclaré.
La représentante Elise Stefanik (Parti républicain, New York) a déclaré que la décision de Biden était « d’une vision limitée au court terme et nuisible », selon une déclaration de son bureau.
« Cette décision illogique contribue à alimenter la propagande du plus grand adversaire de l’Amérique, met en péril l’intégrité de notre système éducatif et met en danger les étudiants sur les campus américains », a-t-elle déclaré.
Il y a eu une vague de fermetures des IC locaux au niveau des États.
La semaine dernière, Candice Pierucci, républicaine de l’Utah, a présenté une résolution (H.J.R.8) visant à protéger les établissements d’enseignement supérieur de son État contre l’influence du PCC.
La résolution appelle les collèges et universités de l’Utah à divulguer leurs contrats avec les IC et à les fermer. Selon la NAS, l’Université de l’Utah et l’Université du Sud de l’Utah ont des IC sur leur campus.
En juillet dernier, le représentant de l’État d’Alabama Tommy Hanes a dévoilé une mesure qui interdirait les IC dans les collèges publics de l’État.
Au moins un responsable américain a publiquement demandé que les étudiants américains apprennent la langue et l’histoire chinoises de Taïwan plutôt que des IC [qui relèvent de Pékin].
« Apprendre le mandarin avec des enseignants taïwanais revient à apprendre le mandarin dans un environnement libre de toute censure ou coercition », a déclaré William Brent Christensen, directeur du bureau de Taipei de l’Institut américain à Taïwan, dans une interview avec le média japonais Nikkei Asia au début de ce mois. L’institut est l’ambassade américaine de facto à Taïwan.
Outre la suppression du règlement proposé au sujet des IC, l’administration Biden a annulé un certain nombre d’autres politiques de l’administration Trump concernant la Chine, notamment en rejoignant l’accord de Paris sur le climat, en renouant avec le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et en réintégrant l’Organisation mondiale de la santé.
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