INTERNATIONAL

L’affaire Fariba Adelkhah, chercheuse franco-iranienne détenue en Iran

mai 16, 2020 13:39, Last Updated: mai 16, 2020 14:19
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Les principales étapes de l’affaire de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah détenue en Iran, depuis son arrestation en juin 2019 à Téhéran jusqu’à sa condamnation à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ».

L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme, et son compagnon, l’africaniste Roland Marchal, venu la rejoindre pour une visite privée, sont arrêtés par les Gardiens de la Révolution, le 5 juin 2019 à l’aéroport de Téhéran.

Le 15 juillet, Paris confirme l’arrestation de Mme Adelkhah, chercheuse au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.

L’Iran ne reconnaît pas de double nationalité

Début octobre, Paris indique avoir « réitéré à plusieurs reprises sa demande d’accès consulaire pour Mme Adelkhah, ainsi que sa libération ». Téhéran met en garde Paris contre toute « ingérence », rappelant que l’Iran « ne reconnaît pas de double nationalité pour les ressortissants iraniens ».

L’agenda

Le 16 octobre, Paris confirme l’arrestation de Roland Marchal.

Le 25 octobre, les confrères des deux chercheurs appellent à suspendre la coopération scientifique et universitaire avec l’Iran.

Le 10 décembre, Emmanuel Macron juge l’emprisonnement « intolérable ».

La mairie de Paris lance une campagne de soutien aux deux universitaires, dont les portraits sont affichés devant l’Hôtel de Ville.

Le 26 décembre, le CERI de Sciences Po Paris indique que Fariba Adelkhah et l’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert, également détenue dans la prison d’Evine à Téhéran, ont entamé une grève de la faim.

Soumises à de la « torture psychologique »

Dans une lettre adressée au Centre pour les droits humains en Iran (CHRI), basé à New York, les deux universitaires disent avoir été soumises à de la « torture psychologique » et à de « nombreuses violations de (leurs) droits humains fondamentaux ».

Paris convoque l’ambassadeur d’Iran pour exprimer son « extrême préoccupation ».

Le 7 janvier 2020, l’avocat de Fariba Adelkhah annonce que les autorités judiciaires ont levé l’accusation d’espionnage qui pesait sur l’universitaire.

Poursuivie pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale »

Mme Adelkhah reste poursuivie pour « propagande contre le système » politique iranien et « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ».

Seul ce dernier chef d’accusation est retenu contre M. Marchal.

Le 12 février, Fariba Adelkhah met fin à sa grève de la faim, selon son avocat. Elle regagne fin février « la section pour femmes de la prison » après avoir été admise pendant plusieurs jours pour des soins dans l’hôpital du centre de détention.

Début mars, deux membres de leur comité de soutien affirment que Mme Adelkhah et M. Marchal sont « en danger de mort » en raison de la propagation de l’épidémie de Covid-19 dans les prisons iraniennes.

Procès s’ouvre à Téhéran

Le 3, leur procès s’ouvre à Téhéran, mais seule la chercheuse de 61 ans comparaît devant le tribunal.

Le 17 mars, leur comité de soutien indique que M. Marchal a pu s’entretenir par liaison vidéo avec l’ambassadeur de France où il est apparu « amaigri et fatigué » mais dans un état plutôt « rassurant ». Sa compagne va « mieux physiquement », dit-il.

Echange de détenus, libération de Roland Marchal

Le 20, l’Iran annonce un échange de détenus avec Paris. Selon Téhéran, la France a libéré un ingénieur iranien menacé d’extradition aux Etats-Unis. Le lendemain, Paris annonce la libération de Roland Marchal.

La présidence française, qui ne mentionne pas d’échange de prisonniers, exhorte de nouveau les autorités iraniennes à libérer « immédiatement » Fariba Adelkhah.

Le 6 avril, Roland Marchal raconte une détention très « douloureuse » dans sa première déclaration publique depuis son retour en France.

19 avril une nouvelle audience

Le 19, Mme Adelkhah comparaît pour une nouvelle audience de son procès à Téhéran, selon son avocat qui espère une relaxe.

Mais le 16 mai, il annonce que la chercheuse a été condamnée à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale », ainsi qu’à une peine d’un an pour « propagande contre le système » politique iranien, seule la peine la plus longue devant être purgée.

Ces deux condamnations peuvent faire l’objet d’un appel selon l’avocat.

 

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