En avril dernier, le juge avait accepté la demande de remise en liberté de son agresseur, ce qui avait choqué le jeune homme désormais handicapé.
La cour d’appel de Lyon s’est opposée mercredi 17 juin à la remise en liberté de l’agresseur de Marin Sauvajon, un étudiant laissé pour mort après avoir défendu un couple pris à partie alors qu’il s’embrassait dans la rue en 2016.
Onze jours dans le coma
Le 11 novembre 2016, Marin Sauvajon s’était interposé pour défendre un couple de quadragénaires pris à partie par cinq jeunes mécontents de leur baiser, non loin de la gare de La Part Dieu à Lyon. L’un d’eux l’avait violemment frappé à la tête à coups de béquille.
Atteint d’un grave traumatisme crânien, le jeune homme s’était retrouvé onze jours dans le coma, entre la vie et la mort. Il souffre encore aujourd’hui de lésions cérébrales.
Poursuivi pour « violences avec usage ou menace d’une arme suivie de mutilation ou infirmité permanente », son agresseur avait été condamné en mai 2018 à sept ans et demi de prison par la cour d’assises des mineurs de Lyon, qui avait retenu l’excuse de minorité. Le 29 avril dernier, le juge d’application des peines avait accepté la demande de remise en liberté conditionnelle de l’agresseur, âgé de 17 ans au moment des faits. Le parquet avait fait appel.
Marin Sauvajon est lourdement handicapé depuis son agression.
En 2018, son agresseur avait été condamné à 7 ans et demi de prison.Aujourd’hui, la cour d’appel de Lyon doit statuer sur sa libération alors qu’il n’a pas réalisé la moitié de sa faible peine …#JeSoutiensMarin pic.twitter.com/3Toa8zt9CO
— Tancrède ن (@Tancrede_Crptrs) June 17, 2020
Soulagement pour la famille
« Cette décision va être vécue comme un véritable soulagement par la famille », a commenté l’avocat de Marin, Me Dominique Arcadio. « L’arrêt de la cour évoque la situation de la victime, la gravité des blessures, la façon dont sa famille le vit… Cela rééquilibre de ce point de vue la décision rendue fin avril, dans laquelle Marin n’apparaissait pas », a-t-il ajouté, jugeant qu’une remise en liberté aurait été « prématurée ».
En 2019, le président Emmanuel Macron avait remis à Marin Sauvajon l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur pour « services exceptionnels nettement caractérisés », le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner saluant alors une « immense leçon de courage ».
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