ÉTATS-UNIS

«Laissez-le partir»: Joe Biden réclame à Moscou la libération du journaliste arrêté

avril 1, 2023 11:50, Last Updated: avril 1, 2023 23:30
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Joe Biden a demandé vendredi à Moscou de « laisser partir » un journaliste américain arrêté en Russie, dont l’employeur, le Wall Street Journal, réclame pour sa part l’expulsion de l’ambassadeur et des journalistes russes en poste aux États-Unis.

« Laissez-le partir », a lancé le président américain à l’intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient, à la Maison Blanche, sa première réaction publique sur cette affaire. Evan Gershkovich, reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a été arrêté à Ekaterinbourg, dans l’Oural, pour des soupçons d’« espionnage ».

« Expulser l’ambassadeur russe des États-Unis, ainsi que les journalistes russes y travaillant, serait la moindre des choses », affirme de son côté le quotidien américain, dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi. « Le moment choisi pour l’arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les États-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie », a-t-il ajouté.

Des agissements « totalement injustifiés »

Dans une lettre adressée au personnel vendredi soir, la rédactrice en chef du « WSJ » a assuré que tout serait fait pour « assurer la libération d’Evan » et a remercié ceux qui se sont mobilisés en ce sens ces derniers jours. « Votre sécurité est ce qui compte le plus pour moi, et nous continuerons à la protéger, quel que soit l’endroit d’où vous effectuez vos reportages », a-t-elle ajouté.

« Evan est un membre de la presse libre qui, jusqu’à son arrestation, faisait son métier de journaliste. Toute suggestion du contraire est fausse », a encore écrit Emma Tucker, qualifiant les agissements de la Russie de « totalement injustifiés ».

Le Kremlin a mis en garde jeudi Washington contre toute forme de représailles visant les médias russes travaillant aux États-Unis après l’arrestation du journaliste américain pris, selon Moscou, « en flagrant délit » d’espionnage. « Concernant la demande d’expulsion de tous les journalistes russes, le journal (le WSJ) peut dire cela, mais cela ne devrait pas se produire. Il n’y a simplement aucune raison pour cela », a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, devant des journalistes. Il a ajouté que le journaliste américain « a été pris en flagrant délit (d’espionnage) » et que « la situation est claire ».

En détention provisoire jusqu’au 29 mai

Evan Gershkovich a nié les accusations portées contre lui lors d’une audience devant un tribunal de Moscou, selon l’agence de presse étatique russe Tass. Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire jusqu’au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l’attente d’un éventuel procès. Selon Tass, l’affaire a été classée « secrète », ce qui restreint la publication d’informations à son sujet. Seuls détails disponibles à ce stade : le FSB a annoncé avoir « déjoué une activité illégale » en arrêtant Evan Gershkovich à Ekaterinbourg, à une date non précisée.

Son arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington. Elle fait également suite à un échange intervenu en décembre entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d’armes russe Viktor Bout, prisonnier aux États-Unis.

La Maison-Blanche a fustigé une arrestation « inacceptable » et sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, a qualifié de « ridicule » l’accusation d’espionnage, tandis que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est dit « extrêmement préoccupé ».

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