Alors que la France est confrontée à l’escalade de l’épidémie en Europe causée par le virus du PCC, l’ambassadeur de Chine en France s’en est pris aux médias français pour leur couverture de la pandémie.
Une telle critique de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, est tout à fait inappropriée, a déclaré l’association Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué publié le 20 mars.
« Cette ‘leçon de journalisme’ pour la presse française est inappropriée de la part d’un représentant de la République populaire de Chine, un pays qui est classé 177e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de RSF et qui est l’un des plus grands geôliers de journalistes au monde », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Le groupe a également expliqué que les déclarations de Lu Shaye s’inscrivaient dans la stratégie plus large du régime chinois qui vise à contrôler la couverture médiatique internationale sur la Chine.
Epoch Times évite de parler de «COVID-19» et utilise plutôt l’expression « virus du PCC », du fait de la dissimulation et de la gestion déplorable du Parti communiste chinois (PCC) qui ont permis au virus de se propager dans toute la Chine, générant ainsi une pandémie à l’échelle mondiale.
Commentaires du diplomate
RSF a souligné que Lu Shaye avait critiqué à trois reprises les médias français. Plus récemment, le 15 mars, Lu Shaye s’est adressé à une chaîne de télévision câblée locale, accusant les médias français d’utiliser des méthodes de « propagande » pour « laver le cerveau » de l’opinion publique occidentale.
Dans la même interview télévisée, Lu Shaye a accusé un grand quotidien français de diffamation en décrivant comment les autorités chinoises ont minimisé la menace du virus entre décembre et février.
Le harcèlement verbal de Lu Shaye contre les médias français a commencé en février, lorsqu’il a publié à deux reprises une déclaration sur le site web de l’ambassade chinoise locale.
Le 14 février, Lu Shaye a condamné les médias français pour leurs commentaires « irresponsables » et leurs « absurdités », et leurs critiques « frisant la paranoïa ». Puis le 29 février, il a déclaré que certains médias français « ont nié les faits et se sont moqués de la Chine ».
Christophe Deloire a réagi en dénonçant le manque de liberté de la presse en Chine.
« La censure des médias chinois par Pékin a eu un impact très négatif en retardant la réaction du régime au début de l’épidémie de coronavirus », a-t-il dit dans sa déclaration.
Le virus est apparu pour la première fois à Wuhan, capitale de la province du Hubei en Chine centrale, en décembre 2019. L’épidémie initiale a été étouffée par le régime chinois ; les autorités ont réduit au silence huit personnes qui ont dénoncé l’apparition de cette « pneumonie inconnue » sur les médias sociaux chinois.
L’un d’entre eux, un ophtalmologue nommé Li Wenliang, a été convoqué à un poste de police local et réprimandé pour « propagation de rumeurs », et forcé de signer une « déclaration d’aveux ».
Le virus du PCC s’est depuis lors propagé dans plus de 150 pays. La France compte au moins 14.459 cas confirmés de ce virus et 562 décès.
Plusieurs responsables américains ont pointé le régime chinois pour avoir dissimulé les informations sur l’épidémie en Chine, notamment le secrétaire d’État Mike Pompeo. Plus récemment, l’ambassadeur américain en Thaïlande, Michael George DeSombre, a écrit : « Le peuple chinois sait que son gouvernement est responsable de la pandémie », en citant en exemple le cas de Li Wenliang,
Dans un article publié dans le quotidien anglophone thaïlandais The Nation le 21 mars, DeSombre a écrit : « Si les autorités chinoises avaient fait ce qu’il fallait et tiré la sonnette d’alarme… la Chine – et en fait le reste du monde, y compris la Thaïlande – aurait peut-être été épargnée de l’impact sur nos populations ».
Lu Shaye n’en est pas à sa première critique de la liberté de la presse des médias occidentaux
Le mépris de Lu Shaye pour la liberté de la presse remonte à son précédent poste d’ambassadeur de Chine au Canada, a déclaré RSF.
En 2017, Lu Shaye a fustigé les médias canadiens pour leurs reportages sur les violations des droits de l’homme en Chine et a exhorté le gouvernement canadien à « passer moins de temps à s’incliner devant les journalistes canadiens préoccupés par les droits de l’homme » pendant que les deux pays négociaient un accord commercial.
« Un diplomate ne doit pas essayer d’intimider les médias dans le pays où il est en poste, et encore moins leur donner des instructions », a déclaré Cédric Alviani, chef du bureau de RSF pour l’Asie de l’Est, dans une déclaration faite en 2019 après la nomination de Lu Shaye comme nouvel ambassadeur en France.
Cédric Alviani a ajouté : « Le fait même que Lu Shaye soit toujours ambassadeur malgré ses propos effrontés est révélateur de l’attitude agressive et désinhibée avec laquelle Pékin tente d’imposer sa propagande en dehors de ses frontières ».
Lu Shaye a été ambassadeur de Chine au Canada de février 2017 à juin 2019, avant de prendre ses fonctions en France en juillet 2019. Il a été vice-maire de Wuhan de juillet 2014 à juillet 2015.
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