L’ambassadrice du Canada à Pékin se rendra au Xinjiang pour la première fois depuis dix ans et abordera la question des droits de l’homme

Par Andrew Chen
26 juin 2024 15:04 Mis à jour: 28 juin 2024 21:04

L’ambassadrice du Canada en Chine, Jennifer May, va se rendre dans la province du Xinjiang, une première pour un ambassadeur canadien en dix ans, malgré les préoccupations persistantes des groupes de défense des droits de l’homme concernant les violations graves des droits des Ouïghours dans la région.

Jennifer May a mentionné cette visite lors de son témoignage devant la commission Canada-Chine de la Chambre des communes le 17 juin. Elle a souligné que son rôle impliquait de discuter régulièrement des questions des droits de l’homme avec les représentants chinois. « Demain, je me rendrai au Xinjiang, ce qui marque la première visite d’un ambassadeur canadien dans cette région depuis plus de dix ans », a déclaré Mme May. « J’en profiterai pour exprimer les préoccupations du Canada aux dirigeants locaux et pour observer les conditions sur le terrain. »

Epoch Times a contacté Affaires mondiales Canada pour savoir si les autorités chinoises autoriseraient Mme May à accéder à des preuves de violations des droits de l’homme lors de son voyage au Xinjiang, mais n’avait pas reçu de réponse au moment de la publication.

Travail forcé

Lors de la réunion du comité du 17 juin, plusieurs députés ont fait part de leurs préoccupations concernant le travail forcé des minorités ouïghoures au Xinjiang. Selon une députée, Heather McPherson, le Canada n’a pas réussi à stopper l’expédition de marchandises fabriquées par le travail forcé en Chine.

Le Canada s’est engagé à mettre fin à l’importation de produits fabriqués avec du travail forcé dans le cadre de l’accord États-Unis-Mexique-Canada, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2020. L’Agence des services frontaliers du Canada a confirmé le 12 novembre 2021 qu’elle n’avait intercepté qu’une seule fois de telles marchandises depuis l’entrée en vigueur de l’accord.

En avril 2024, ce nombre est resté inchangé, selon la réponse du gouvernement à une enquête du ministère, dont le Blacklock’s Reporter s’est fait l’écho pour la première fois.

Mme McPherson estime que ces efforts conjoints ont eu «un impact réel ». Elle a cité la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours, qui interdit l’importation de produits provenant des camps de rééducation du Xinjiang. Depuis son entrée en vigueur en juin 2022, les autorités américaines ont retenu à la douane plus de 2689 cargaisons en provenance de Chine, refusant finalement l’entrée à 1183 d’entre elles, selon le gouvernement américain.

Un député conservateur, Tom Kmiec, a également fait part de ses préoccupations concernant le développement par la Chine des énergies renouvelables et des panneaux solaires, qui, selon lui, ont été « construits avec du travail forcé ouïghour ».

Le ministère du Travail canadien a répondu que « le Canada s’inquiète du travail forcé au Xinjiang et ailleurs, et qu’il fait part de ses inquiétudes ». Rappelant le voyage de l’ambassadrice au Xinjiang, il a souligné les efforts déployés par le Canada pour « assurer la transparence des chaînes d’approvisionnement, y compris pour les panneaux photovoltaïques ».

Canadiens détenus

La situation des Canadiens, actuellement détenus par les autorités chinoises, a également retenu l’attention des députés lors de la réunion du comité du 17 juin.

M. Kmiec a notamment posé des questions sur Huseyin Celil, citoyen canadien et militant des droits des Ouïghours, détenu par les autorités chinoises depuis 2006. Mme May a confirmé avoir discuté de l’affaire avec les autorités chinoises, mais a indiqué qu’en raison de la double nationalité de M. Celil, la Chine a refusé les demandes d’accès consulaire du Canada.

En décembre dernier, le gouvernement a indiqué que 97 Canadiens étaient emprisonnés en Chine, soit un nombre supérieur à celui des personnes détenues par tout autre État étranger, à l’exception des États-Unis. Mme May a réaffirmé que le nombre de Canadiens incarcérés en Chine reste d’environ 100.

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