L’ambassadrice du Niger en France toujours à son poste, et refuse d’appliquer la décision des putschistes

Par Epoch Times avec AFP
4 août 2023 16:50 Mis à jour: 4 août 2023 17:00

L’ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Boulama Kané, a affirmé vendredi à l’AFP « être toujours » l’ambassadrice en France « du président légitime Mohamed Bazoum », ajoutant qu’elle jugeait « comme nulle et non avenue » la décision des putschistes de mettre fin à ses fonctions.

« Je suis toujours l’ambassadrice du président légitime Bazoum Mohamed et je me considère comme telle », a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP. La notification des putschistes « de mettre fin à (mes) fonctions, je la considère comme nulle et non avenue ; elle a été prise par un pouvoir illégitime, je suis l’ambassadrice du Niger en France », a martelé la diplomate, en poste en France depuis juillet 2022.

Un chargé d’affaires pour la remplacer

Jeudi soir, les militaires auteurs d’un coup d’État au Niger ont annoncé mettre « fin » aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo, dans un communiqué lu à la télévision nationale, au moment où les pressions pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger se multiplient internationalement.

« Il est mis fin aux fonctions des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de la République du Niger (…) auprès de la République française », du « Nigeria », auprès de « la République togolaise » et « auprès des États-Unis », a déclaré un des putschistes.

Aïchatou Boulama Kané précise avoir reçu cette notification « par lettre », dans laquelle les putschistes désignent un chargé d’affaires pour la remplacer, en l’occurrence le premier conseiller de l’ambassade du Niger en France. « J’ai signifié au premier conseiller que je rejette cette décision », a  fait savoir l’ambassadrice. « Je suis actuellement dans mon bureau ; le président Bazoum m’a appelée hier pour me dire « va à ton bureau, tu as ma confiance et on continue le travail », a-t-elle ajouté.

« Faire sortir la France du Niger »

M. Bazoum, 63 ans, est retenu avec sa famille dans sa résidence présidentielle depuis le jour du putsch, le 26 juillet. Réagissant également à la décision de la junte de rompre sa coopération militaire avec la France, l’ambassadrice l’a qualifiée « d’illégale » et de « fuite en avant ».

Le président du Niger, Mohamed Bazoum. (Photo SIA KAMBOU/AFP via Getty Images)

« Cette dénonciation, comme la notification qui m’a été faite, est illégale » et « regrettable », a commenté l’ambassadrice. Selon elle, les putschistes visent dans cette décision « la présence française et le partenariat actuel. Cela fait partie de leur intention de faire sortir la France du Niger ».

La France, qui a évacué 577 de ses ressortissants au Niger mardi et mercredi, compte 1500 soldats déployés pour la lutte antijihadiste, dans ce pays miné par les violences de ces groupes armés.

« Cette coopération (avec la France) en matière de défense et de sécurité est une collaboration très importante qui marche bien et qui nous permet d’avoir des résultats probants sur le terrain en matière de lutte contre le terrorisme », a estimé la diplomate.

L’ambassadrice a dit « espérer qu’on n’en arrivera pas à un retrait des troupes françaises » du Niger qui serait « un grave recul sur le plan sécuritaire » pour ce pays.

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