Dans la forêt de Chaux, qui se situe dans les départements du Jura et du Doubs, Vincent est mort. Il était l’un des plus vieux cerfs de France.
Vincent était majestueux. Mais Vincent n’est plus. Considéré comme l’un des cervidés les plus gros et les plus beaux de France, il devait sa réputation non pas à sa carrure mais au nombre de cors qu’il avait porté, soit jusqu’à 24. Le prénom de cet emblématique cervidé viendrait d’ailleurs de l’année où il a eu 20 cors.
« Il est allé mourir dans un endroit qu’il aimait tant »
Dans cette forêt de 22.000 hectares, les passionnés qui l’ont croisé s’estiment extrêmement chanceux et lui vouent à la fois respect et admiration. Sa dépouille a été retrouvée à Eclans-Nenon (Jura), peu de temps avant le début du brame, nous apprend France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Cette période où les mâles cherchent à féconder les femelles afin de perpétuer la survie de l’espèce, est approximativement comprise entre le 15 septembre et le 15 octobre.
Olivier Trible, un photographe animalier, est l’un de ceux qui a annoncé la mort de l’animal, le 28 août dernier. « Il est allé mourir dans un endroit qu’il aimait tant », a-t-il déclaré à nos confrères. Ce passionné a eu le privilège de le voir « en tout 1 minute 30 », après avoir suivi sa trace durant dix jours et dix nuits, en 2020. « Vincent, tu es désormais l’âme de cette forêt, merci pour tout. Infiniment », a-t-il écrit en son honneur, sur sa page Facebook.
« Il était maigre, je me suis dit qu’il n’allait pas aller bien loin »
Même les chasseurs avaient pour ordre d’épargner le cerf afin de le laisser vieillir. Mais Vincent était aussi incroyablement malin et il a toujours su échapper aux balles en se réfugiant là où sa dépouille a été retrouvée, au nord de la forêt de Chaux.
« Il est mort de mort naturelle, je préfère ça », a indiqué auprès de France 3, Jean-Louis Michel, un photographe amateur qui serait le dernier à avoir pris des clichés de lui, le 25 juillet dernier. « Il était maigre, je me suis dit qu’il n’allait pas aller bien loin », a-t-il confié. Il déclare l’avoir vu une quinzaine de fois. « Il fallait bien connaître son territoire. Ça se méritait, on le voyait rarement », a-t-il souligné.
La politique de prélèvements dénoncée par les chasseurs
Didier Parisot, un autre photographe amateur, est lui aussi, l’un des admirateurs du cerf. Il considère que la dépouille retrouvée est celle de Vincent à 99%, en raison de la forme de ses bois et parce qu’il n’avait plus de dents.
Mais c’est un point que ne partage toutefois pas l’Office National des Forêts (ONF). Florent Dubosclard, son directeur, a déclaré à France 3 que l’ONF n’apportait pas « une attention particulière à ce cerf ». D’ailleurs, l’organisme estime que des cerfs en forêts de Chaux, « ça se compte par centaine, voire millier ».
Un chiffre que les chasseurs soupçonnent d’être erroné et qui permettrait à l’ONF de justifier sa politique de prélèvements. Sur la saison 2023-2024, l’ONF prévoit en effet une augmentation du plan de chasse de 42%, le nombre important de cerfs engendrant des « impacts non maîtrisés », a plaidé Florent Dubosclard, le directeur de l’ONF du Jura.
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