Pourquoi l’Amérique a besoin d’un choix électoral entre Trump et Sanders

Par Roger L. Simon
29 janvier 2020 20:33 Mis à jour: 31 janvier 2020 17:52

La course à l’investiture du candidat du Parti démocrate à la présidence américaine semble pencher du côté de Bernie Sanders ces jours-ci. Cette tendance pourrait bien se renforcer si Sanders remporte le caucus de l’Iowa et la primaire du New Hampshire qui approchent à grands pas. Ses chances dans le caucus des démocrates du Nevada du 22 février prochain, traditionnellement dominé par les syndicats, ne sont pas mauvaises non plus.

De nombreuses personnes constatent cela avec inquiétude, notamment Hillary Clinton, qui a déclaré, au sujet de Sanders, que « personne ne l’aime » dans son nouveau film documentaire et qui aurait « l’envie » de se présenter elle-même à la présidentielle américaine. (On peut se demander quand ne l’a-t-elle pas eue ?) Plus concrètement, les démocrates traditionnels, même ceux qui penchent assez à gauche, craignent de se diriger vers une situation semblable à celle qu’ils ont vue avec Georges McGovern – le candidat malheureux du Parti démocrate à l’élection présidentielle de 1972 – en d’autres termes, vers un échec électoral.

Je me réjouis non seulement en raison de la possibilité de secouer très fortement le collège électoral des États-Unis, ou parce que de telles élections mettraient rapidement aux oubliettes le procès bidon de destitution de Trump, mais aussi parce que, pour la première fois depuis des décennies, on aurait des élections présidentielles avec un vrai choix entre deux candidats complètement opposés.

Il ne s’agirait pas des élections dites « unipartites » ayant comme résultat des différences mineures dans le code des impôts, envisagées par les deux candidats, comme cela a été généralement le cas.

Trump contre Sanders serait le choix entre le libéralisme du système capitaliste et le système socialiste en tant que première phase du communisme !

La version du socialisme envisagé par Sanders est le vrai socialisme et pas sa version « ligth » qui se résume à quelques ajustements de la législation sociale. Bernie Sanders est l’homme qui a choisi de passer sa lune de miel en Union soviétique et qui refuse toujours de qualifier de despote le dictateur vénézuélien Nicolás Maduro.

Donald Trump, bien sûr, est un homme d’affaires devenu président. Il y en a eu d’autres mais, comme jamais auparavant, il est lui-même une personnification du capitalisme.

Il est grand temps que quelque chose d’aussi important, d’aussi différent, soit présenté aux gens. Alors je dis : « Allez-y, faites-le. »

Cette bataille serait épique. Sanders a des partisans remarquablement dévoués qui l’ont accompagné pendant deux périodes d’élections présidentielles. Ses capacités de collecte de fonds sont légendaires. Il est le maître des mouvements citoyens, une rock star de gauche qui a surmonté un infarctus, apparemment en quelques minutes. Dans un sens bien réel, il aura mérité sa nomination comme candidat démocrate.

Si cela se passe, le défi lancé à Donald Trump ne serait pas simple. Il ne suffirait pas d’appeler Bernie Sanders « Crazy Bernie ». En effet, comme la stratégie d’hier, cela pourrait même se retourner contre Trump.

Depuis plusieurs générations maintenant, le socialisme est pris au sérieux par une grande partie de la jeunesse américaine. Elle a été instruite de cette manière de la maternelle jusqu’au doctorat par un système éducatif dont la structure et l’idéologie sont largement socialistes.

Les médias ont bien contribué au renforcement de cette façon de voir les choses, tout comme l’industrie du divertissement. Robert DeNiro, Rob Reiner et autres acteurs, producteurs et scénaristes américains, vont-ils soutenir Bernie Sanders plutôt que Donald Trump, bien que cela soit contraire à leurs intérêts de classe ? Eh bien, on connaît la réponse.

De quel côté seraient finalement le New York Times et le Washington Post si c’était Sanders contre Trump, sans parler des réseaux sociaux ? Ces médias peuvent avoir des doutes sur Bernie Sanders, certains des médias en tout cas, mais leur inimitié bien ancrée envers le président Trump l’emporterait sans aucun doute. Ils « donneraient une chance au socialisme ».

Donald Trump devra faire face à tout cela. Il devra expliquer aux gens pourquoi « l’équité » et la « justice sociale » – les termes visiblement si attrayantes dans la rhétorique socialiste – sont des termes trompeurs et que, par exemple, le capitalisme est un meilleur moyen d’élever les niveaux de vie des classes inférieures et moyennes.

Ce ne sera pas facile pour Trump – en tant qu’homme d’affaires, il est un homme d’action, pas un éducateur. Cependant, il devra beaucoup apprendre, à ralentir et peut-être à être un peu didactique. Il devra expliquer, comme l’a fait il y a plus d’un demi-siècle le célèbre économiste et philosophe Friederich Hayek, pourquoi le socialisme mène si souvent au totalitarisme. Il doit le faire pour nous tous, en particulier pour nos jeunes qui n’ont pas été bien éduqués.

Le timing, cependant, sera du côté de Trump. C’est un moment unique dans l’histoire qui permet de résoudre ce conflit éternel, au moins temporairement. Par le biais du capitalisme, l’Amérique a une économie en plein essor, et les salaires des classes inférieures et moyennes augmentant plus vite que ceux des classes supérieures. De plus, nous bénéficions généralement de la paix, et ce, depuis un certain temps.

Trump gagnerait cette bataille épique, et ce sera mieux pour le pays à long terme.

Roger L. Simon, analyste politique principal, cofondateur et PDG émérite de PJ Media, est un auteur primé et un scénariste nominé aux Oscars. Son nouveau roman THE GOAT est paru en septembre dernier.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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