L’amour a-t-il un prix ? L’inflation pèse aussi sur le budget « rencards »

Par Epoch Times avec AFP
10 février 2023 04:00 Mis à jour: 10 février 2023 08:24

« Quand on aime, on ne compte pas », dit l’adage. Mais face à l’augmentation des prix, célibataires en quête de partenaire(s) et jeunes couples se retrouvent malgré tout à devoir compter leur argent.

Plus d’un célibataire sur trois (37%) admet avoir moins de budget pour les rendez-vous qu’il y a six mois, affirme le site de rencontres Meetic.

Selon ce dernier, les célibataires opteraient « désormais » pour des rencontres dans des « lieux abordables voire totalement gratuits ».

« J’ai trouvé des astuces pour que cela chiffre un petit peu moins, comme des « dates » (rendez-vous, NDLR) au McDonald’s, même si c’est moins romantique », ironise Léa, 22 ans, étudiante boursière à Bordeaux inscrite depuis un an sur Tinder, et qui n’a pas souhaité donner son nom.

Des lieux détournés de leur fonction première

À Paris, c’est au milieu des poissons, à l’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée, que Valentin, 26 ans, et Victoria, 23 ans, ont décidé de se retrouver un vendredi après-midi, pour leur second rendez-vous.

L’entrée de l’aquarium, popularisé par le réseau social TikTok, est gratuite pour les mineurs et les adultes de moins de 26 ans. « Parfait pour vos dates !! », peut-on lire en description de l’une des vidéos sur la plateforme.

« Si j’avais eu à payer, je l’aurais fait, mais dans la mesure du raisonnable », explique Victoria, encore étudiante.

Un peu plus loin, Baptiste, 23 ans, et Elsa, 22 ans, se dirigent vers le bassin des crocodiles. Leur idylle est née il y a un mois.

« On avait envie de passer un petit après-midi tranquille et de garder des sous pour la Saint-Valentin », confie le couple.

Entre 20 et 40 euros la dépense moyenne d’une rencontre

Romain, célibataire de 30 ans, qui réside à Paris, confie à l’AFP avoir « plusieurs fois fini à découvert », en raison de ses rendez-vous.

À l’automne, un dîner au restaurant avec une jeune femme qu’il rencontrait pour la première fois lui a coûté quelques centaines d’euros. « Je ne voulais pour autant pas annuler mon rendez-vous avec une autre fille quelques jours plus tard, donc je lui ai proposé une balade vers la butte Montmartre », raconte ce jeune trentenaire barbu.

Deux études, menées par les sites de rencontres Happn et Meetic en septembre et en décembre dernier, avancent que la dépense moyenne allouée à un rendez-vous amoureux oscille entre 20 et 40 euros par personne.

Une prévision de cadeaux moins onéreux

Et, à l’approche de la Saint-Valentin, les amoureux risquent eux aussi de ressentir « pleinement l’impact de l’inflation », notamment sur les dépenses liées aux cadeaux, estime Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés pour la plateforme financière eToro.

En effet, « le prix des produits de base pour les cadeaux les plus courants de la Saint-Valentin a augmenté de 23% au cours des deux dernières années, soit plus que l’inflation globale des prix à la consommation au sein de l’UE (16,2%) », détaille un communiqué d’eToro diffusé jeudi.

Selon ses analyses, « un bijou en argent sera le cadeau le plus avantageux que les Français pourront choisir, le prix de l’argent n’ayant augmenté que de 3% depuis 2021 ». Les bijoux en or (+13% sur deux ans) ou les boîtes de chocolats, dont « les produits de base comme le cacao et le sucre ont augmenté de 29% en moyenne », constitueraient des cadeaux moins attractifs.

Trouver d’autres alternatives

« Nous ne pouvons pas dire que l’amour ne coûte rien », ironise M. Fraysse-Soulier.

Mais si la Saint-Valentin reste une « fête commerciale », la professeure en marketing et sociologie de la consommation à Kedge Business School Nacima Ourahmoune indique qu’un comportement « alternatif » émerge et se développe.

Face aux personnes qui ne vont pas renier leur consommation à l’occasion de ce rituel amoureux, « il y en a aussi d’autres qui vont se mettre à faire les choses par eux-mêmes, en offrant par exemple des cadeaux plus symboliques, plus durables, ou en cuisinant à la maison », explique l’enseignante.

De quoi pouvoir faire quelques économies.

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