Lampedusa: Jordan Bardella appelle Emmanuel Macron à ne pas accueillir «un seul migrant»

Par Epoch Times avec AFP
15 septembre 2023 14:40 Mis à jour: 15 septembre 2023 15:59

L’arrivée de milliers de migrants en quelques jours sur l’île italienne de Lampedusa a déclenché vendredi les premières escarmouches entre les têtes de liste aux élections européennes, le RN mettant Emmanuel Macron et l’UE au défi de réagir.

Plus de 7000 personnes en provenance d’Afrique du Nord ont débarqué mardi et mercredi sur les côtes italiennes, majoritairement sur l’île de Lampedusa où le centre d’accueil prévu pour héberger 400 personnes est débordé par cette affluence, équivalente à la population locale.

« Une immense inquiétude » pour le candidat Place publique aux élections européennes de juin 2024, Raphaël Glucksmann, probable future tête de liste du PS, une « submersion » pour celle de Reconquête, Marion Maréchal, un signe du « laxisme » de l’Europe en matière migratoire pour le candidat du Rassemblement national Jordan Bardella.

Tous les regards sont dirigés vers le ministère de l’Intérieur où Gérald Darmanin a convoqué une réunion vendredi après-midi. Se mettra-t-il, comme souhaité à droite, dans les pas de l’Allemagne ? Cette dernière a en effet annoncé mercredi refuser désormais tout demandeur d’asile en provenance d’Italie à qui le gouvernement d’Olaf Scholz reproche de ne pas prendre sa part aux accords européens en vigueur concernant la répartition des réfugiés.

En pleine crise, le ministre de l’Intérieur doit échanger avec ses homologues allemand et italien et s’exprimer à l’issue d’une nouvelle réunion samedi, a assuré le ministère. En attendant, « Emmanuel Macron doit prendre solennellement cet engagement : la France n’accueillera pas un seul migrant » en provenance de Lampedusa, a tancé vendredi le président du RN Jordan Bardella sur X (anciennement Twitter).

Pour Jordan Bardella, cet afflux record en très peu de temps est le fruit d’une « opération concertée » de passeurs. Et les élections européennes du 9 juin 2024 doivent permettre d’« envoyer un message clair : ‘‘no way’’ (impossible, ndlr) » aux candidats à l’immigration.

Lancement de campagne pour Marion Maréchal

Saisissant l’occasion de lancer vraiment sa campagne, la candidate concurrente du RN Marion Maréchal s’est quant à elle rendue sans délai sur place, à Lampedusa, pour y dénoncer un « chaos » sur fond d’images de réfugiés assis par terre, en masse, sur le port italien. Elle a assuré être venue pour « apporter un soutien au peuple italien (et) au gouvernement italien qui est abandonné par l’Union européenne, abandonné aussi par la France et qui se retrouve seul à gérer cette situation, alors même que les frontières italiennes ne sont pas seulement les frontières de l’Italie, elles sont les frontières de l’Europe entière ».

Ce déplacement opportun lui a donné l’occasion de recevoir une leçon de morale du gouvernement. « On ne fait pas de politique de manière charognarde », lui a lancé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur CNews, « on ne se met pas en scène devant des malheureux qui ont traversé la Méditerranée au péril de leur vie ».

« Solution européenne » contre souveraineté nationale

Mais le RN n’est pas la seule à renvoyer le gouvernement et le chef de l’État à des actes. C’est « lors de débats comme celui-ci qu’on doit montrer qu’on est activement européen », a ainsi affirmé Raphaël Glucksmann, candidat aux Européennes et probable tête de liste du PS.

Selon lui, la France ne défend pas aujourd’hui au Conseil européen une « solution européenne » avec des « mécanismes de solidarité » entre États plus efficaces que ceux actuellement en vigueur et qu’il appelle de ses vœux. Une politique d’accueil commune que ne souhaitent ni le RN, ni Reconquête pour qui chaque État doit au contraire pouvoir définir souverainement sa politique migratoire, les mécanismes communs ne servant qu’à repousser les bateaux de migrants avant leur arrivée en Europe.

Ce principe est également partagé par l’ancienne tête de liste LR aux Européennes François-Xavier Bellamy, pour qui « le droit européen a pendant longtemps désarmé nos États dans leur capacité, leur volonté de maîtriser leurs frontières ».

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