Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé lundi qu’il se rendrait à Rome dans « l’après-midi » pour livrer un message de « fermeté » face aux traversées clandestines de la Méditerranée, après l’afflux de migrants sur l’île italienne de Lampedusa la semaine dernière.
M. Darmanin doit rencontrer son homologue italien, Matteo Piantedosi, selon son entourage. « À la demande du président (Emmanuel Macron) je vais à Rome cet après-midi », a-t-il déclaré sur les médias Europe1-Cnews lundi, expliquant que la France voulait notamment « aider l’Italie à tenir sa frontière » extérieure, première porte d’entrée vers l’Europe en provenance d’Afrique du Nord.
La France, va-t-elle accueillir une partie des migrants arrivés sur Lampedusa ? « Non, la France ne s’apprête pas à le faire. La France va aider l’Italie à tenir sa frontière pour empêcher les gens d’arriver », répond @GDarmanin, ministre de l’Intérieur #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/EGKFy3HZ9i
— Europe 1 (@Europe1) September 18, 2023
Entre lundi et mercredi dernier, environ 8500 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de Lampedusa, sont arrivées à bord de 199 bateaux, selon l’agence des Nations unies pour les migrations. Cette situation a mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension, généré une onde de choc politique en Italie et relancé l’épineuse question de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile, pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées.
Un message de « fermeté »
« Il ne peut pas y avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol (européen) qu’ils seront accueillis quoi qu’il arrive », a toutefois souligné Gérald Darmanin, qui veut passer à Rome un message de « fermeté ». « Nous devons appliquer les règles européennes », a-t-il ajouté : « S’il y a des demandeurs d’asile qui sont éligibles à l’asile, qui sont persécutés pour des raisons politiques, évidemment, ce sont des réfugiés. Et dans ce cas-là, la France (…), comme elle l’a toujours fait, peut accueillir ces personnes ».
Mais dans « 60% » des cas, ils « viennent de pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Gambie », où « il n’y a pas de question humanitaire ». « Ce que nous voulons dire à nos amis italiens, qui je crois sont parfaitement d’accord avec nous, c’est que nous devons protéger les frontières extérieures de l’Union européenne et surtout tout de suite regarder les demandes d’asile, et quand elles ne sont pas éligibles les renvoyer dans leur pays », a-t-il dit.
« Notre volonté, c’est d’accueillir ceux qui doivent l’être, les persécutés politiques. Mais nous devons absolument renvoyer chez eux, ceux qui n’ont rien à faire en Europe », déclare @GDarmanin, ministre de l’Intérieur #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/JmNYpgzktg
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Un message d’apaisement en direction du gouvernement italien, dont la cheffe Giorgia Meloni a reproché dimanche à ses partenaires européens de manquer de solidarité envers l’Italie, qui a accueilli sur son territoire près de 130.000 personnes depuis le début de l’année, près du double comparé à 2022 sur la même période.
« Un défi européen qui a besoin d’une réponse européenne »
Gérald Darmanin doit se rendre à Rome mais pas à Lampedusa, comme l’avait fait la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen qui y a présenté un plan d’urgence dimanche, a précisé l’entourage du ministre. Ce plan d’aide en dix points, destiné à gérer l’urgence des flux migratoires vers l’Italie, prévoit de mieux répartir les demandeurs d’asile entre les pays européens ou encore de faciliter les retours. Il est censé conjuguer fermeté à l’encontre des passeurs et facilitation des voies légales d’entrée dans l’espace européen pour les candidats à l’exil éligibles à l’asile.
À court et moyen terme, a estimé dimanche la présidente de la Commission européenne, les partenaires européens de l’Italie, premier pays d’entrée dans l’UE sur cette route migratoire, doivent prendre leur part. « L’immigration irrégulière est un défi européen qui a besoin d’une réponse européenne », a-t-elle martelé.
La Méditerranée centrale, qui relie l’Afrique du Nord – notamment la Libye et la Tunisie – à l’Europe, est la route migratoire maritime la plus dangereuse au monde : plus de 2000 migrants sont morts en tentant cette traversée depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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