ÉCONOMIE

Lancement de la plateforme de streaming M6+: un objectif de 20% de la consommation des programmes du groupe d’ici 2028

mars 7, 2024 17:50, Last Updated: mars 7, 2024 21:44
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Deux mois après le lancement de TF1+ par son concurrent TF1, M6 a levé le voile mercredi sur sa future plateforme gratuite, M6+, attendue en mai avant l’Euro, et grâce à laquelle le groupe espère tripler ses recettes issues du streaming d’ici à 2028.

« C’est un plan d’accélération, pas un plan de lancement », a insisté auprès de l’AFP Nicolas de Tavernost, qui quittera, en avril, la tête du groupe de chaînes (M6, W9, 6ter, Teva, Gulli…) et radios (RTL, RTL2, Fun Radio) qu’il a contribué à fonder il y a 37 ans.

Avec une augmentation de plus de 40% d’heures visionnées par rapport à l’année dernière, l’actuelle plateforme 6play, « la plus jeune (en termes d’audience) avec une moyenne d’âge de 35 ans », ne « s’est jamais aussi bien portée », a-t-il expliqué en amont d’une conférence mercredi.

Mais l’érosion continue des audiences du petit écran, déserté par les jeunes, l’essor des télés connectées et la captation toujours plus grande des recettes publicitaires par les acteurs du numérique nécessitent d’aller plus loin.

30.000 heures de contenus

Sa successeure M6+ proposera donc une offre enrichie, avec des fonctionnalités innovantes et un catalogue multiplié par deux, à 30.000 heures de contenus, dont 10.000 exclusivement réservées aux streaming.

Outre « L’amour est dans le pré », « Top Chef » et autres produits maison, M6+ proposera plus de 300 films, 300 séries comme « La fabuleuse Mme Maisel » et « Loïs et Clark » ou encore 4000 heures de téléréalité, tous disponibles 30 jours minimum. Sur l’Avod (streaming gratuit financé par la publicité), c’est ce dernier genre qui est « le plus efficace », a souligné auprès de l’AFP Nicolas de Tavernost, citant le succès en ligne des « Marseillais » ou de « Pékin Express ». 

Creusant ce filon plébiscité par les jeunes, le groupe « a signé un partenariat stratégique avec NBCU » et sa plateforme dédiée à la téléréalité Hayu, permettant notamment la diffusion des « Real Housewives de Beverly Hills » ou de « L’incroyable famille Kardashian ».

M6+ accueillera également des inédits comme la « MMA Academy », censée révéler la future star de ce sport de combat en vogue, « un certain nombre de compléments » à ses grandes marques comme « une émission spécifique sur Les Traîtres, avec un casting spécifique », selon M. de Tavernost, ou encore un JT décalé en partenariat avec le site satirique Le Gorafi.

Moins en pointe sur les fictions françaises, M6 lancera « a minima un feuilleton quotidien en 2025″. Deux séries, « Les espions de la terreur » sur les attentats du 13 Novembre et « Murder Club » avec Éric Cantona, seront en outre proposées sur la plateforme avant leur arrivée à l’antenne. Autre nouveauté, l’inclusion de podcasts issus des radios du groupe.

Côté fonctionnalités, la plateforme disposera notamment d’un moteur de recherche reposant sur l’intelligence artificielle, sorte de « ChatGPT appliqué au streaming », selon M. de Tavernost

Jusqu’à « 100 millions d’euros » par an en 2028

Au total, le groupe investira « 40 millions d’euros de plus » dans le streaming cette année, et jusqu’à « 100 millions d’euros » par an en 2028. Ce « coup d’accélérateur » doit permettre de doubler la consommation de programmes en ligne (actuellement de « 500 à 600 millions d’heures par an ») et de tripler les recettes publicitaires associées d’ici à 2028, sans pour autant abandonner la télévision traditionnelle, « l’essentiel de notre marché », a insisté le dirigeant.

Même si M6 a lancé « la première plateforme de streaming gratuite en France » en 2008 (M6 Replay), le streaming ne représente que 5% de la consommation totale de ses programmes, ajoute celui qui vise « a minima 20% » pour la consommation en ligne.

Après l’échec de la fusion de TF1 et M6 en 2022, et la mort de leur plateforme commune Salto en 2023, les deux groupes poursuivent chacun de leur côté leur offensive sur le numérique… comme sur les terrains de football, TF1 ayant perdu les droits de la Coupe du monde pour 2026 et 2030 au profit de sa rivale.

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