L’ancien chef de la CIA: « La Maison Blanche ignore l’éléphant dans la pièce »

12 mai 2016 09:23 Mis à jour: 18 mai 2016 10:47

Lorsque le général Michael Hayden m’a appelé à 07h du matin, heure de New York pendant un moment, je me suis senti comme un homme important. Ce n’est pas ce à quoi nous pourrions nous attendre de la part d’un général respecté et décoré, ancien chef de la CIA. Un homme qui, au cours de la dernière décennie a été considéré comme le « maître espion » de l’Amérique. De nombreux pays hostiles et organisations terroristes aimeraient jeter un coup d’œil, même pour un instant, dans les secrets dissimulés dans son esprit.

Mais le général Hayden est modeste, et au cours de l’appel, j’ai découvert un homme très gentil. Après avoir dirigé les Renseignements des Forces Aériennes (AIA) dans les années 1990, il a été promu en 1999 chef du NSA, puis sept ans plus tard, chef de la CIA.

À ce poste, il s’est trouvé tous les jours dans le bureau du Président George W. Bush et est devenu ses yeux et ses oreilles dans les renseignements. Peu, aux États-Unis, ont eu ce type d’expériences sur le renseignement.

Après être devenu, en 2006, chef de la CIA, il a imposé des changements importants – le point le plus notable étant les attaques ciblées de terroristes par des drones. Plus tard, cela a provoqué du ressentiment aux États-Unis, alors que les drones ont commencé à faire exploser des véhicules suspects en Afghanistan et au Pakistan.

« Cela a été notamment le cas dans les déclarations inévitables – exagérées, mais pas totalement dénuées de fondement – des dommages collatéraux, » a déclaré Hayden.

Le général Michael V. Hayden, prête serment en tant que Directeur de l’Agence Centrale du Renseignement (CIA), sur la Colline du Capitole, le 18 mai 2006. (Jim Watson/AFP/Getty Images)
Le général Michael V. Hayden, prête serment en tant que Directeur de l’Agence Centrale du Renseignement (CIA), sur la Colline du Capitole, le 18 mai 2006. (Jim Watson/AFP/Getty Images)

Même si Hayden exprime un peu de regret, il ne tente pas de demander pardon. Lors de son mandat, la CIA est passée d’une agence collectant des renseignements à l’extérieur des États-Unis à une entité rappelant davantage son prédécesseur de la Seconde Guerre Mondiale – le Bureau des Services Stratégiques (OSS), une agence de renseignement dont les activités comprenaient les attaques sur les cibles nazies, les assassinats, les enlèvements et le sabotage.

Il ne s’excuse pas, mais ne cesse de réfléchir sur les choses effectuées sous son mandat. En particulier, ce qu’il appelle « l’obsession de la guerre contre le terrorisme » – une politique qu’il a lui-même menée et façonnée au cours de la dernière décennie, après le 11 septembre.

Il s’agissait d’une politique qui, selon Hayden, distrayait les agences de renseignement américaines et leur faisait manquer une cible importante, menaçante à long terme, ou en d’autres termes, l’éléphant dans la pièce, sur lequel nous allons revenir plus tard.

Epoch Times: Sous votre mandat en tant que chef du NSA, vous avez fourni à l’administration Bush, des preuves indirectes de la présence d’armes de destruction massive en Irak – preuves qui se sont avérées fausses – et renforcé la décision d’entrer en guerre. Regrettez-vous ce point ?
Michael Hayden: « Bien entendu. Et nous avions tort. C’était ma responsabilité, non celle de l’administration, et j’irai plus loin pour dire : nous n’avions pas seulement tort, mais avons donné à l’administration un sentiment de confiance que nous n’éprouvions même pas dans les informations dont nous disposions. »

Epoch Times: Un homme dans votre position ressent sûrement parfois qu’il détient un « pouvoir divin » de diriger les affaires mondiales et de façonner le monde.
M. Hayden: « Parfois, cela peut être le cas. C’est pourquoi un agent du renseignement doit être humble. Lorsqu’il rencontre le président, ce qu’un agent du renseignement est capable de faire est de créer les limites, à droite et à gauche, d’une discussion politique logique.

« Pour être honnête, dans le renseignement, parfois une preuve indirecte est tout ce dont vous disposez. Si vous pouvez obtenir quelque chose à un degré de certitude absolue, ce n’est probablement plus une question de renseignement. Les gens confondent le renseignement avec une affaire dans le système judiciaire. Dans le système judiciaire, l’information est conçue pour prouver un fait au delà de tout doute. Alors que le but du renseignement est de permettre l’action même face à un doute permanent.

« En plus du renseignement, il existe de nombreux autres facteurs légitimes dans la conversation : la politique du président, la politique du moment, les valeurs de votre pays, les contraintes financières, etc., qui vont intervenir dans la décision finale. »

Espionnage électronique

L’Agence de la Sécurité Nationale (NSA), à Fort Meade, Maryland, le 28 janvier 2016. (Brendan Smialowski/AFP/Getty Images)
L’Agence de la Sécurité Nationale (NSA), à Fort Meade, Maryland, le 28 janvier 2016. (Brendan Smialowski/AFP/Getty Images)

Avant de la direction de la CIA, Hayden a révolutionné une autre agence de renseignement – la NSA, responsable de l’interception et du traitement des appels et des transmissions dans le monde entier.

Les attaques du 11 septembre ont poussé Hayden, avec le soutien de Bush, à lancer des écoutes massives sans précédent et de grands programmes de collectes de données. Ces programmes ont rendu la NSA controversée, notamment après qu’Edward Snowden ait exposé comment l’agence était devenue une sorte de « Big Brother », capable de voir et d’entendre presque tout.

Cela ne semble pas ennuyer Hayden. Au contraire, dans son nouveau livre « Playing to the Edge: American Intelligence in the Age of Terror » (2016), il choisit de répondre de manière décisive à ce qu’il a appelé une « profonde incompréhension » de ce qui s’est réellement passé. En ce qui le concerne ; les médias sont allés « voir le film » sur les cyber activités de la NSA, ce qui a mené à une incompréhension basique.

Le dénonciateur du NSA, Edward Snowden, s’adresse aux fonctionnaires européens par vidéoconférence lors du Conseil de l’Europe à Strasbourg, France, le 24 juin 2014. (Frederick Florin/AFP/Getty Images)
Le dénonciateur du NSA, Edward Snowden, s’adresse aux fonctionnaires européens par vidéoconférence lors du Conseil de l’Europe à Strasbourg, France, le 24 juin 2014. (Frederick Florin/AFP/Getty Images)

Le livre de Hayden ne décrit pas des activités du genre de celles de Jack Bauer ou de Jason Bourne. Il tente, plutôt, de manière posée, sans dramatiser, de montrer au public ce que font réellement les agences de renseignement américaines.

« Nous avions une capacité théorique d’accéder à un large pourcentage d’appels entrants et sortants des  États-Unis, » a-t-il déclaré, en insistant sur le fait, que dans la pratique, la NSA écoutait les appels entrants et sortants seulement quand il était évident que les interlocuteurs étaient liés à Al Qaïda.

Sur plus d’une dizaine de pages, Hayden tente non seulement de faire la lumière sur les activités de collectes d’informations de la NSA et de faire face à l’ignorance qu’il déclare exister sur le sujet, mais se lance aussi dans l’offensive.

Il déclare que Snowden, par ses actes, a aidé les pays qui souhaitent détruire la liberté sur Internet. Les pays craignant la liberté d’expression et le libre échange, et voulant renforcer leur régime totalitaire sur Internet – comme la Chine.

Il affirme ainsi que Snowden leur a fourni des munitions en affirmant que bien que les États-Unis déclarent vouloir un Internet libre, cela dissimule en réalité leurs véritables intentions : espionner tout un chacun.

Epoch Times: Quelle est la différence entre l’espionnage de la Chine et ce que les États-Unis ont fait ?
M. Hayden: « Nous avons recours à l’espionnage, mais nous le faisons simplement pour que nos concitoyens soient libres et en sécurité. Nous n’utilisons pas les outils de l’espionnage de l’État pour des avantages commerciaux américains. Et c’est toute la grande différence dans le monde.

« Ainsi, par exemple, lorsque l’année dernière, les Chinois ont volé 24 millions d’enregistrements dans notre Bureau de Gestion du Personnel, je ne me suis pas plaint. C’est de l’espionnage d’État légitime. Si je pouvais faire cela contre les Chinois, je le ferai. Notre erreur a été de ne pas pouvoir protéger nos propres informations. »

Epoch Times: Mais lorsqu’ils piratent les ordinateurs des entreprises commerciales aux États-Unis pour fournir les informations obtenues, aux entreprises chinoises, il s’agit pour vous d’autre chose.

Le général Michael Hayden, Directeur de l’Agence Centrale de Renseignement (CIA), lors d’un enregistrement en direct avec la presse, à Washington, le 30 mars 2008. (Brendan Smialowski/Getty Images pour Meet the Press)
Le général Michael Hayden, Directeur de l’Agence Centrale de Renseignement (CIA), lors d’un enregistrement en direct avec la presse, à Washington, le 30 mars 2008. (Brendan Smialowski/Getty Images pour Meet the Press)

M. Hayden: « Vous m’avez demandé quelle est la différence – voilà la différence.»

Hayden se réfère, entre autres choses, aux commentaires du chef du FBI, James Comey, dans un entretien à « 60 Minutes ». Comey a déclaré qu’il existe deux sortes de sociétés aux États-Unis : celles qui ont été piratées par les Chinois et celles dont on ne sait pas si elles ont été piratées par les Chinois.

Selon des données de la Commission sur le Vol de la Propriété Intellectuelle Américaine, le vol industriel chinois coûte aux sociétés aux alentours de 300 milliards de dollars par an et 1, 2 millions d’emplois.

Je tente de creuser plus profondément sur le thème et interroge Hayden sur les préoccupations liées au fait que les compagnies de télécommunication chinoises comme Huawei – fabricant de smartphones et d’équipements réseaux – nous espionnent. Hayden a confirmé que Huawei pratique l’espionnage pour le régime chinois, mais n’a pas voulu entrer dans les détails.

« Je ne veux pas entrer dans les détails concernant des entreprises comme Huawei, ZTE, Lenovo entre autres, aussi parce qu’il y a des différences entre elles. », a-t-il déclaré. « Mais je vous dis ceci, l’effort industriel chinois contre les États-Unis, est, d’après moi, absolument stupéfiant. Je n’ai jamais vu quelque chose à une telle échelle et une telle persistance venir dans ce pays. »

Huawei, société de télécommunication chinoise, a été accusée de former des relations d’espionnages avec le Ministère de la Sécurité Publique de Chine, en créant les infrastructures qui permettront à la Chine d’espionner différents pays. (Luis Gene/AFP/Getty Images)
Huawei, société de télécommunication chinoise, a été accusée de former des relations d’espionnages avec le Ministère de la Sécurité Publique de Chine, en créant les infrastructures qui permettront à la Chine d’espionner différents pays. (Luis Gene/AFP/Getty Images)

Lorsque j’insiste pour avoir davantage d’informations, Hayden déclaré: « Regardez, lorsque Huawei a créé l’infrastructure technologique dans un certain pays, cela a rendu plus aisé pour la Chine d’espionner ce pays, même s’il n’y a pas d’accord ou de poignées de main secrètes, ou de relations d’espionnage entre Huawei et le Ministère de la Sécurité Publique [agence chinoise similaire à la CIA]. C’est tout ce que je peux dire sur ce sujet. »

Epoch Times: En Israël, il existe de sérieuses inquiétudes sur le fait que les Chinois tentent de voler la technologie des sociétés israéliennes dans chaque accord majeur qui a été signé, même s’il viennent en tant de partenaires légitimes d’une société. Que peuvent faire les sociétés israéliennes ?
M. Hayden: « Je suis opposé au vol de la technologie par les Chinois. Je suis favorable au fait que les Chinois créent leur propre technologie. Entre les deux, vous avez des sociétés chinoises qui acquièrent de la technologie dans le cours normal de leur affaire. Que ce soit bien ou mal dépend des circonstances spécifiques de la technologie en question.

« Ainsi, je ne suis pas en train de dire que les Chinois sont des ennemis des États-Unis ou d’Israël, et que nous ne devrions pas avoir de relations. Mais plutôt, que les Chinois ont fait une politique d’État de voler des informations industrielles. »

Hayden a écrit dans son livre au sujet d’un voyage qu’il a fait en Chine, en tant que chef de la NSA, pour rencontrer son homologue, le chef du Troisième Département du personnel général Chinois de l’Armée de Libération du Peuple. Mais plutôt que de fournir des détails sur la réunion, ou sur ce qui s’est passé derrière la scène, il a choisi d’insister sur un aspect complètement différent.

« En un exemple : un conducteur chinois rétif ne s’était pas écarté du chemin de notre convoi, alors que nous nous dépêchions d’aller à une réunion. Lorsque nous l’avons finalement dépassé, j’ai pu voir dans le rétroviseur que les policiers chinois d’un des véhicules de piste s’étaient arrêtés, l’avaient sorti de la voiture, et avaient commencé à le frapper tout en le tirant hors de la voiture.

« Plus tard, lors d’une tournée dans la Cité Interdite, un groupe de gens d’escorte, habillés de noir poussaient les touristes chinois hors du chemin pour nous frayer un chemin. Nous avons feint d’être fatigués, et demandé à partir aussi rapidement que possible. »

L’ancien directeur de l’Agence de la Sécurité Nationale, le général Michael Hayden, regarde le Président George W. Bush s’exprimer dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 8 mai 2006. (Roger Wollenberg-Pool/Getty Images)
L’ancien directeur de l’Agence de la Sécurité Nationale, le général Michael Hayden, regarde le Président George W. Bush s’exprimer dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 8 mai 2006. (Roger Wollenberg-Pool/Getty Images)

« Cela m’a amené à me demander comment les Chinois pensaient que nous réagirions à tout cela. En connaissent-ils si peu à notre sujet qu’ils penseraient que nous ne nous en préoccuperions pas ? Ou peut-être nous connaissent-ils, mais ne s’en soucient pas. Ou peut-être tentent-ils de nous envoyer un autre message. Si c’était le cas, je ne l’ai pas compris. »

Epoch Times: Ces dernières années, Epoch Times a exposé de graves violations des droits de l’homme qui se déroulent en Chine, comme les prélèvements d’organes sur des prisonniers de conscience innocents. Ces choses entrent-elles en ligne de compte dans les agences de renseignement ?
M. Hayden: « Oui. Nous rapportons la totalité de ce qui se passe en Chine. Nous avons nos exigences de renseignement priorisées par notre gouvernement et nous tentons de rassembler énergiquement ces exigences de renseignement. La situation des droits de l’homme en Chine en fait partie. »

Le « Grand éléphant » dans la pièce

L'entrée du siège de l’Agence Centrale de Renseignement, à Langley, en Virginie (SAUL LOEB/AFP/Getty Images)
L’entrée du siège de l’Agence Centrale de Renseignement, à Langley, en Virginie (SAUL LOEB/AFP/Getty Images)

Ces jours-ci, après des années de lutte contre le terrorisme, l’ancien espion principal américain voit les activités du gouvernement américain et ses agences de renseignement avec une perspective plus large. Contrairement à d’autres ayant des postes de pouvoir, il est moins ennuyé par la montée de l’EI ou par les vagues de migrants balayant actuellement l’Europe.

Bien entendu, il suit soigneusement les événements et considère une grande importance à bien les traiter, mais il se pose aussi la question suivante : cette obsession dans la guerre contre le terrorisme, qu’il a mené durant la dernière décennie, a-t-elle fait manquer aux agences de renseignement américaines le « grand éléphant dans la pièce  » ?

« Nous sommes devenus extrêmement focalisés sur les menaces actuelles et sur la façon de les gérer » a déclaré Hayden. « Beaucoup de ce que nous appelons l’‘analyse intelligente’ actuellement effectuée par les renseignements américains est focalisée sur des cibles spécifiques : tenter de s’assurer que personne n’embarque dans un avion avec une bombe, par exemple. Il y a une tendance naturelle à se focaliser sur l’urgent, l’immédiat et je pense que cela se fait aux dépens d’éléments stratégiques sur le long terme. »

Epoch Times: Quels sont ces éléments dangereux ? Quel est ce « gros éléphant dans la pièce » ?
M. Hayden: « La Chine, sans aucun doute. Ici, je ne parle pas seulement de menaces, je parle de comprendre la Chine et de construire une relation avec elle, en se basant sur ce que la Chine a [déjà] fait et ce qu’elle veut faire.

« Franchement, je pense que nous avons perdu notre focus sur la Russie. Nous ferions mieux de rattraper le retard, comprendre Poutine et la dynamique de la Russie aujourd’hui. Il semble que nous ayons été très surpris lorsque la Russie s’est retirée de Syrie et je pense que nous n’avons pas correctement estimé ce la Russie a fait en Crimée ».

« Je pense qu’il existe un accord général au sein de la communauté du renseignement américain, pour identifier ces dangers comme réels. Le but est devenu de comment changer ces choses, étant donné les menaces actuelles si dominantes. »

Lorsque Hayden parle de la Russie, il la place parmi les pays instables et menaçants, comme l’Iran et la Corée du Nord. Mais, lorsqu’il parle de la Chine, il va un pas plus loin et utilise un langage grave. Si nous ne traitons pas correctement la question de la Chine, a-t-il déclaré, ce sera un « résultat catastrophique pour le monde. »

Epoch Times: Qu’entendez-vous par « résultat catastrophique pour le monde» ?
M. Hayden: « Cela concerne un point de vue sur le long terme des dynamiques entre nous et les Chinois. La dynamique entre une puissance existante, les États-Unis et une puissance émergente, la Chine. Ceci s’est déjà produit auparavant dans l’histoire. Parfois, l’émergence d’une nouvelle puissance est gérée correctement et pacifiquement : la Grande Bretagne, par exemple, traitant l’émergence des États-Unis, 100 ans plus tôt.

« D’autres fois, et plus fréquemment, cela n’a pas été bien traité et cela a mené à un conflit significatif – comme la Grande Bretagne et l’Allemagne impériale en 1914. Cela signifie simplement qu’il s’agit d’un point très important et très difficile à aborder. »

Epoch Times: Que prévoyez-vous si nous ne traitons pas correctement la question chinoise ?
M. Hayden: « Occasionnellement, il y aura des confrontations, j’en suis sûr. Il y aura des incidents et ma grande peur est que quelque chose puisse se produire qui se transformera en un grand conflit – ou à minima, à un durcissement des positions et la création de divisions comme nous l’avons vécu avec l’Union Soviétique et la Guerre Froide. »

Epoch Times: Qu’est-ce qui vous a emmené à commencer à réfléchir sur la politique de renseignement que vous avez mené durant toutes ces années ?

Le Général Michael Hayden, Directeur de l’Agence Centrale de Renseignements (CIA), à Washington, le 30 mars 2008. (Brendan Smialowski/Getty Images)
Le Général Michael Hayden, Directeur de l’Agence Centrale de Renseignements (CIA), à Washington, le 30 mars 2008. (Brendan Smialowski/Getty Images)

M. Hayden: « Cela a commencé alors que j’étais encore en poste. J’ai commencé à remarquer un problème, c’est que plus le temps passait, plus notre focalisation sur la guerre contre le terrorisme a créé des déficits à d’autres endroits. Depuis que je suis parti, le déficit n’a fait que grandir. J’ai dit ceci à David Petraeus (Chef de la CIA entre 2011 et 2012), avant qu’il prête serment en tant que responsable de la CIA. Je lui ai dit : ‘David, vous allez  travailler très dur chaque jour pour vous rappeler que nous avons une responsabilité beaucoup plus large [que simplement la guerre contre le terrorisme]’ ».

Cet article était originellement publié par Epoch Times Israël. Il a été traduit de l’Hébreu et édité en respectant la longueur et le style.

Version anglaise disponible à: Ex-spy Chief: White House Ignores Elephant in the Room

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