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L’ancien chef de la « Gestapo chinoise » soudainement remplacé au sein du gouvernement

août 24, 2016 7:35, Last Updated: août 26, 2016 12:55
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Un haut-fonctionnaire chinois de la sécurité publique, qui avait gagné les faveurs de l’actuel dirigeant du Parti communiste chinois en communiquant des renseignements sur son patron politique, ancien chef d’une organisation type Gestapo, a été brusquement écarté.

Zu Zhenghua, le vice-ministre de la sécurité publique du régime chinois, « ne servira plus » le comité de la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC) à compter du 18 août, selon le site web de la PLAC. Huang Ming, directeur adjoint au ministère de la sécurité publique, remplacera Fu au comité dirigeant de la PLAC.

La Commission des affaires politiques et juridiques est une organisation réduite, mais puissante, du Parti communiste qui régule les institutions légales comme les tribunaux, les parquets populaires et les prisons. Elle supervise également les forces de police et paramilitaires.

Le départ de Fu de la PLAC est un pas en arrière pour lui car il perd une influence significative sur les affaires de la sécurité intérieure. Il est inhabituel pour des haut fonctionnaires chinois au sommet de leur carrière de soudainement « ne plus servir » sur des postes clés. Fu Zhenghua, âgé de 61 ans, a encore quatre bonnes années à faire avant d’atteindre l’âge de la retraite.

La perte prématurée de la position politique de Fu laisse à croire qu’il n’a plus les faveurs du dirigeant du Parti communiste chinois, Xi Jinping.

Alors que Xi cherchait à évincer un membre capital d’une faction rivale du Parti, l’ancien chef de la sécurité et patron de Fu, Zhou Yongkang, Fu avait vendu Zhou, selon les rapports de plusieurs organes de presse basés à Hong Kong. Ces journaux soulignaient que la trahison de Fu lui permettait d’échapper aux représailles alors même qu’il était un associé proche de Zhou.

Zhou Yongkang, l’ancien membre du Politburo Bo Xilai et les anciens responsables adjoints des forces armées Xu Caihou et Guo Boxiong sont tous des lieutenants de l’ancien chef du Parti Jiang Zemin. Xi Jinping s’est débarrassé des éléments de la faction de Jiang au travers d’une campagne anti-corruption, car Jiang visait à saper et destituer Xi – complot auquel l’actuel dirigeant a fait allusion dans nombre de discours en 2015.

Bien que Fu Zhenghua avait décidé de changer d’allégeance, il est possible que Xi n’ait pas eu entièrement confiance en Fu, ou qu’il n’ait pas voulu poursuivre leur association du fait que le fonctionnaire vétéran de la sécurité publique avait joué un rôle proéminent dans le projet favori de Jiang Zemin – la persécution du Falun Gong.

Sous les ordres de Jiang, la sécurité du régime chinois et l’appareil légal ont arrêté, torturé et tué des pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle chinoise traditionnelle impliquant des exercices lents et adhérant aux principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Plus de 70 millions de citoyens chinois pratiquaient le Falun Gong avant la persécution.

Des données incomplètes du site Minghui.org, dédié à la persécution du Falun Gong, témoignent de plus de 4 000 pratiquants tués et des centaines de milliers d’autres incarcérés. Les spécialistes estiment que les pratiquants de Falun Gong ont été la source principale des organes utilisés par le régime chinois pour l’industrie de presque 1,5 millions de transplantations d’organes effectuées entre 2000 et 2015.

L’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), une ONG internationale, tient Fu Zhenghua pour responsable de nombreux cas de persécution à Pékin, alors qu’il était à la tête du Bureau de la sécurité publique de la capitale chinoise, de 2010 à 2013.

En septembre 2015, Fu avait repris le Bureau 610, une organisation du Parti extrajudiciaire créée par Jiang Zemin pour superviser la persécution du Falun Gong. Pendant que Fu était en charge, les succursales locales du Bureau 610 ont activement interféré avec les pratiquants du Falun Gong qui déposaient des plaintes contre Jiang Zemin. Les représailles du Bureau 610 étaient les plus sévères dans le nord-est de la Chine.

En mai dernier, Fu a été remplacé à la tête du Bureau 610 par le directeur adjoint de la sécurité publique Huang Ming, selon le journal hongkongais SingTao. Huang n’a pas encore été mis en relation avec la persécution active des pratiquants de Falun Gong, ni n’a été identifié par WOIPFG comme persécuteur.

La gouvernance de Xi Jinping semble se distancier de l’héritage brutal de Jiang, en particulier sur ces derniers mois.

À l’approche des « dates sensibles » de la persécution, Xi a fait plusieurs gestes de réconciliation envers le Falun Gong – les pétitions « raisonnables » et « légales » ont été pardonnées, les têtes de l’appareil brutal de la sécurité sont tombées et la PLAC s’est réunie dans la ville natale du Falun Gong pour discuter de la réparation des erreurs de justice perpétuées par le régime.

Dans le régime chinois, il arrive que des messages significatifs soient communiqués de façon très codée. Ces gestes laissent penser que le régime de Xi considère la possibilité de changer de position sur le Falun Gong.

Vus sous cet angle, le départ de Fu Zhenghua et la nomination de Huang Ming pourraient servir le but d’assurer qu’aucun conflit d’intérêts de subsiste au sein de la PLAC, l’organe du Parti qui pourrait finalement réhabiliter le Falun Gong et rendre justice à ses persécuteurs.

Version anglaise : Former Head of ‘Chinese Gestapo’ Suddenly Replaced in China’s Legal and Security Apparatus

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