Tian Xiusi, l’ancien patron politique de l’Armée de l’air du Parti communiste chinois (PCC), avait des multiples connexions au sein de l’élite politique chinoise qui lui ont permis de gravir vite les échelons du pouvoir. Son seul problème était que ce n’était pas les bonnes personnes.
Suite à l’annonce le 9 juillet dernier de sa soumission à une enquête, Tian est le dernier responsable militaire à la retraite à être soumis à une purge pour ses liens avec la faction politique s’opposant au dirigeant du Parti Xi Jinping.
Selon l’agence officielle Xinhua, Tian Xiusi, âgé de 66 ans, a été placé sous enquête de l’unité de discipline interne de l’Armée populaire de libération. Il est soupçonné de corruption. D’après le Beijing Daily, un journal semi-officiel chinois, sa femme et sa secrétaire ont également été arrêtées.
Le dernier poste occupé par Tian après sa retraite de l’armée en août dernier, était celui du directeur adjoint du Comité des affaires étrangères de l’Assemblée nationale populaire, le législateur fantoche du régime.
Tian Xiusi est l’un des plus haut gradé des anciens officiers de l’armée à être soumis à une enquête pour soupçons de corruption, depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013. Guo Boxiong et Xu Caihou, les anciens vice-présidents de la Commission militaire centrale et patrons de Tian, ont également été placés sous enquête et soumis à une purge.
Avant d’être nommé à un poste civil dans la législature du régime, Tian était un militaire de carrière. Il a passé plus de 40 ans dans la région militaire de Lanzhou dans l’ouest de la Chine, avant de devenir commissaire politique de la région militaire voisine de Chengdu en 2009. (Les régions militaires de Lanzhou et de Chengdu ont été récemment modifiées dans le cadre d’une réforme militaire.)
Plus tard, en octobre 2012, il a été promu au poste du commissaire politique de l’armée de l’air de l’Armée de populaire de libération – une nomination bizarre, car à l’époque Tian Xiusi avait l’expérience de commander seulement l’armée de terre.
Il semble que Tian ait obtenu ses promotions grâce à la corruption, ce qu’affirme dans son récent livre un ancien fonctionnaire ayant travaillé dans une administration liée à l’ancienne région militaire de Lanzhou.
Selon la Radio France International, Chen Xi, l’auteur de « L’autobiographie de Guo Boxiong » a écrit qu’en 2012 Tian avait payé 50 millions yuans (environ 7 millions d’euros) à l’ancien vice-président des forces armées Guo Boxiong pour devenir commissaire politique de l’armée de l’air. Tian Xiusi a également soudoyé Xu Caihou, un autre vice-président des forces armées, pour obtenir son poste à Chengdu. En tant que vice-présidents des forces armées, Guo Boxiong et Xu Caihou supervisaient toutes les promotions et les nominations dans l’armée chinoise.
En juillet 2015, Guo a été expulsé du Parti pour corruption et il est actuellement en attente de jugement. En mars 2015, Xu est décédé d’un cancer de la vessie, sinon il serait presque certainement poursuivi en justice.
Tian Xiusi semble également avoir été une sorte d’allié de Bo Xilai, ancien membre du Politburo et ambitieux patron de la mégapole de Chongqing dans le sud-ouest de la Chine.
Après l’annonce de l’ouverture d’enquête sur Tian, le site d’information populaire chinois Netease a annoncé dans ses titres que l’ancien patron politique de l’armée de l’air avait des « rencontres fréquentes » avec Bo, sans donner plus de détails.
Les médias chinois à l’étranger donnent des détails sur la connexion Tian-Bo. Selon l’édition en langue chinoise de la Deutsche Welle, en 2012, alors que Tian était encore commissaire politique de l’ancienne région militaire de Chengdu, il a publié un article qui a été largement interprété comme favorable à la campagne politique « rouge » de Bo Xilai à Chongqing.
L’article de Tian a été publié en avril de cette année, seulement deux mois après que Wang Lijun, l’ancien allié de Bo, ait essayé de faire défection au consulat des États-Unis à Chengdu. Il avait fourmi les détails de ce que l’on pense avoir été un coup d’État planifié pour amener au pouvoir Bo Xilai et l’ancien parton de la sécurité Zhou Yongkang.
Dans un discours de 2015, l’actuel dirigeant du Parti Xi Jinping a laissé entendre que Bo Xilai, Zhou Yongkang, Xu Caihou et deux autres hauts responsables étaient « impliqués dans un complot politique » visant à « détruire et diviser » le Parti communiste. Ces cadres de l’élite purgés sont connus comme faisant partie d’un réseau politique opposé à Xi Jinping et groupé autour de l’ancien dirigeant du Parti Jiang Zemin.
En tenant compte des connexions de Tian Xiusi avec les fidèles de Jiang, il semble que sa purge fait partie de la tentative de Xi Jinping de mettre fin à l’influence de Jiang dans l’armée et le Parti et à consolider son propre contrôle sur le régime.
Version anglaise : Former Top Chinese Air Force Official, Linked to Disgraced Elite Cadres, is Purged
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.