En l’espace de quelques années, une pharmacienne de Tosse, une commune de près de 2500 habitants située à une dizaine de kilomètres au nord de Capbreton, a réussi à détourner des sommes astronomiques.
C’est une affaire hors-norme que révèlent nos confrères de Sud Ouest.
Soupçonnée d’avoir détourné 740 000 euros au préjudice de l’Assurance maladie depuis 2013, date à laquelle elle a acheté son officine, une pharmacienne de Tosse comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel de Dax.
Âgée de 37 ans, cette pharmacienne obtenait en effet de l’Assurance maladie des remboursements qui ne correspondaient pas aux médicaments ou au matériel délivrés aux patients.
Pour ce faire, elle annulait des factures et les renvoyait deux fois ou modifiait carrément des ordonnances médicales.
Un stratagème qui lui a permis de détourner des centaines de milliers d’euros en l’espace de quelques années. C’est un client de la Caisse nationale militaire de sécurité sociale qui a fini par découvrir le pot aux roses avant de déposer plainte le 12 mai 2016.
Une enquête a alors été ouverte et plus de 400 factures ont été épluchées par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Selon l’avocate de l’organisme, le chiffre d’affaires de la pharmacie avait crû de 55 % sur la période concernée.
100 000 euros de vêtements de luxe
Si la pharmacienne a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, elle a tenté de se justifier en déclarant qu’elle avait détourné ces fonds car elle ne s’en sortait plus financièrement.
« Elle avait acheté cette pharmacie en 2013, à 30 ans, et beaucoup trop cher. Elle s’est rendu compte qu’elle ne s’en sortirait pas, alors elle a commencé à frauder… Puis ça a été l’engrenage », a expliqué son avocate.
Une défense mise à mal par l’étude des dépenses de l’accusée qui a acquis pour près de 100 000 euros de vêtements de luxe en quatre ans.
Landes : une pharmacienne détourne plus de 700.000 euros au préjudice de l’Assurance Maladie https://t.co/0AZAlw0Uj2
— La Dépêche du Midi (@ladepechedumidi) December 10, 2019
Le verdict attendu pour la fin janvier
Déjà interdite d’exercer sa profession pendant trois ans par l’Ordre des pharmaciens, l’accusée doit désormais répondre de ses actes devant la justice.
Lors de l’audience du 9 décembre, le parquet de Dax a requis une peine de deux ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 10 000 euros ainsi que l’obligation d’indemniser les victimes et l’interdiction définitive de gérer une pharmacie.
Le tribunal correctionnel de Dax rendra son verdict le 27 janvier prochain.
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