Le bilan de la délinquance en France était déjà très mauvais en 2019 – en grande augmentation par rapport à 2018. Mais la tendance serait toujours à la hausse début 2020, d’après une étude du Figaro qui a décortiqué les chiffres de la police et de la gendarmerie publiés par le gouvernement. Les infractions les plus graves subissent un véritable choc statistique.
Le nombre de règlements de comptes, homicides ou tentatives d’homicides a, par exemple, grimpé de 18,7% en un mois, avec 380 affaires en janvier, contre 320 à la même période l’année passée. Les cas de coups et blessures volontaires ont atteint un pic de 140 agressions par jour en moyenne, soit une hausse de 21%. Les prises d’otages (+ 36,8%), séquestrations (+ 13,7%), menaces et chantages (+ 9,6%) ont également considérablement augmenté.
? Le bilan de la délinquance en France pour l’année 2019 était mauvais. L’année 2020 démarre par une explosion de la violence au quotidien. Découvrez le bilan de @leclercjm pour le Figaro ↩️https://t.co/YjAYLMpw9c
— Le Figaro Abonnés ? (@lefigaroabonnes) February 10, 2020
Les vols à main armée, qui avaient beaucoup baissé ces dernières années, sont repartis à la hausse en janvier (+ 5,9%) alors que les vols avec arme blanche ont bondi (+ 21,6%). Les infractions à caractère sexuel ont également augmenté de 14%, les cambriolages de 2,6%, les vols à la tire de 16,4% et les vols de véhicules de 4,4%.
Des baisses cependant, dues notamment à l’essoufflement du mouvement des « gilets jaunes », les actes de vandalisme (- 2,9%), les constats de port et détention d’armes prohibées (- 3,5%) et les violences sur personnes dépositaires de l’autorité (- 16,2%).
À Paris, les violences explosent
Rémy Heitz, le procureur de la République de Paris, commentait la hausse de la délinquance notamment à Paris, lors de son audition fin janvier devant la commission des lois du Sénat: « Paris présente une réelle spécificité. Cette spécificité tient beaucoup à la présence d’un nombre très important, en hausse considérable de mineurs non accompagnés qui sont à l’origine d’une délinquance, inquisitive, de voie publique particulièrement significative ».
À Paris, le nombre de mineurs non accompagnés déférés est passé de 1500 à 3000 entre 2015 et 2019, « ce qui est assez considérable » a souligné Remy Heitz, avant de préciser que certains étaient déférés au parquet « plusieurs fois par semaine ». Raison pour laquelle, le procureur de Paris s’alarme de « l’impuissance » de « l’intervention policière, judiciaire ». « Nous sommes face à des mineurs qui sont des multirécidivistes (…) Ces mineurs jouissent d’un sentiment d’impunité extrêmement fort » a-t-il noté.
Devant ce bilan inquiétant et des chiffres qui ne cessent d’augmenter, plusieurs personnalités politiques pointent du doigt l’exécutif et notamment l’Intérieur:
? « #Macron a décidé la suppression de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales et la suppression de l’Institut national des hautes études sur la justice et la sécurité : il casse le thermomètre ! » @LCI pic.twitter.com/EzUh5SLZl1
— Jean-Paul GARRAUD (@JPGarraud) February 5, 2020
Pour @CCastaner et @NunezLaurent, tout va bien dans notre pays, il n’y a pas de problèmes de délinquance.
Les chiffres qui montrent une augmentation très nette de la violence viennent pourtant du Ministère de l’Intérieur ! pic.twitter.com/kfdAiiSOWN
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) February 6, 2020
De leur côté, Christophe Castaner et Laurent Nunez se défendent en attaquant le bilan des gouvernements précédents.
Ni l’instrumentalisation des peurs, ni la diffusion de chiffres erronés ne feront oublier le bilan du Gouvernement dont Xavier Bertrand était ministre : 12 500 policiers et gendarmes en moins alors que les indicateurs de la délinquance étaient plus préoccupants qu’aujourd’hui. pic.twitter.com/2ZistU9wvV
— Christophe Castaner (@CCastaner) February 4, 2020
Selon Le Figaro, le bilan de ce début d’année est tellement lourd que certains spécialistes s’interrogent : « Et si cette contre-performance traduisait surtout l’importance des reports dans l’enregistrement de faits commis en réalité l’an dernier ? », avance un criminologue.
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