Dans les années 20 et 30, « l’intelligentsia » en Europe et le parti libéral aux États-Unis se sont épris du socialisme et de la grande expérience soviétique avec l’utopie marxiste. Et même si la version économique du marxisme en Russie s’est effondrée en 1991, son résidu culturel s’est longtemps infiltré dans l’art, la musique et l’architecture de ce pays.
Mon beau-père et ma mère communistes m’ont initié, au début de ma vie, entre les années 1950 et 1970, à la littérature, à la musique, aux arts et à l’architecture, qui résonnaient tous avec dogme et rigidité politique. En ce qui concerne l’architecture, le principal exemple en est l’école du Bauhaus à Weimar, en Allemagne, fondée en 1919 par Walter Gropius, architecte d’idéologie socialiste.
Alliant art et architecture, l’école du Bauhaus a émergé au milieu socialiste naissant qui exécrait tout signe de « bourgeoisie ». Cela s’est traduit par l’élimination de toute ornementation extérieure et par la condamnation de la grande architecture européenne.
Cette nouvelle approche du design a été baptisée « architecture progressive ». D’ailleurs, Pencil Points, magazine phare dans le domaine de l’architecture à l’époque, avait même changé de nom pour devenir Progressive Architecture en 1945 afin de s’aligner avec la politique du « mouvement prolétarien international ».
L’idéal utopique de Gropius imaginait les architectes et les artistes travaillant tous ensemble pour développer un nouveau design vernaculaire capable de créer le nouveau paradis prolétarien des travailleurs tel qu’imaginé d’abord par Karl Marx, puis Vladimir Lénine et Josef Staline. Selon Gropius, les architectes étaient des bienfaiteurs culturels pour les ouvriers, considérés d’ailleurs « intellectuellement sous-développés ».
Le manifeste révolutionnaire du Bauhaus de Gropius présentait sur sa couverture une gravure sur bois de Lyonel Feininger représentant une cathédrale cubiste intitulée « la cathédrale du socialisme ».
Les urbanistes soviétiques embrassèrent avec enthousiasme cette réalisation physique de leurs idéaux, qui se traduisit par des constructions froides et sans âme en Allemagne de l’Est et en Pologne, ainsi que dans tout l’empire soviétique.
Le Bauhaus a apporté au monde le « style international » morose – toits plats, simples façades, absence de couleurs. Plus tard, les anciens adhérents de ce style l’ont amplifié et même défiguré, sous l’étiquette du post-modernisme ou d’autres courants. Ceux-ci ont, volontairement ou non, permis à l’architecture communiste d’être intégrée dans les constructions récentes.
Ce vernaculaire politiquement forcé s’est introduit dans les institutions universitaires libérales réceptives aux États-Unis, à commencer par l’Université de Harvard, où Gropius a occupé le poste de président du Département d’architecture. Plus tard, le vernaculaire est apparu au Chicago’s Armour Institute of Technology (rebaptisé plus tard Illinois Institute of Technology), où le dernier chef du Bauhaus, Ludwig Mies van der Rohe, a été placé en tête. Le résultat est aujourd’hui visible dans le monde entier : des bâtiments aux allures de sombres boîtes faites de verre et d’acier, présentes dans les grandes villes.
L’ironie du sort, c’est que le style international inspiré du Bauhaus n’a jamais fonctionné, comme prévu, au bénéfice du travailleur américain. Mais il est devenue tout à fait désirable pour le seul segment de la société qui pouvait se permettre d’embaucher des architectes : la bourgeoisie raillée et ridiculisée.
Mike Shotwell est un architecte expert à la retraite et auteur du récent livre Immersed in Red: My Formative Years in a Marxist Household.
On estime que le communisme a tué au moins 100 millions de personnes, bien que ses crimes ne soient pas complètement recensés et que cette idéologie persiste. Epoch Times s’attache à exposer l’histoire et les croyances de cette doctrine, qui a servi de base à la tyrannie et à la destruction des peuples depuis son émergence. On peut trouver la série complète de ces articles dans la rubrique « Histoire cachée du communisme ».
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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