Sous la direction de Xi Jinping, chef du Parti communiste chinois (PCC), le département du travail du Front uni (DTFU) a élargi son champ d’action et s’est perfectionné, posant des défis croissants à la capacité des pays occidentaux à protéger leurs mécanismes démocratiques, leur liberté d’expression et leur sécurité nationale.
Un tribunal de la Commission spéciale des recours en matière d’immigration du Royaume-Uni a récemment confirmé la décision du ministère de l’Intérieur d’interdire à Chris Yang (également connu sous le nom de Yang Tengbo) l’accès au Royaume-Uni en raison d’espionnage et de liens avec le PCC. Chris Yang serait lié au DTFU, la principale agence de Pékin chargée des opérations d’influence à l’étranger. Ses activités consisteraient à entretenir des relations avec des personnalités de premier plan telles que le prince Andrew et à faciliter les liens entre des entrepreneurs britanniques et des responsables chinois.
Qualifié d’« arme magique » par Xi Jinping et l’ancien chef du PCC, le « grand timonier » Mao Zedong, le DTFU vise à façonner l’opinion mondiale sur la Chine, à réprimer la dissidence et à faire avancer la stratégie de domination mondiale de l’État-parti chinois. Sous l’égide du Comité central du PCC, il utilise toute une série de tactiques, allant de l’influence sur la diaspora chinoise au recrutement de politiciens étrangers, en passant par le financement d’organisations culturelles et de médias. Ses activités brouillent souvent la frontière entre la diplomatie culturelle et l’espionnage, en s’appuyant sur des organismes affiliés tels que le Conseil chinois pour la promotion de la réunification pacifique et les associations d’étudiants et d’universitaires chinois.
Sous Xi Jinping, la portée du DTFU s’est considérablement élargie. Ses opérations à l’étranger comprennent désormais le financement des instituts Confucius, l’intimidation des dissidents et les pressions exercées sur les Chinois d’outre-mer pour qu’ils s’alignent sur les politiques du PCC. Le département cible également les minorités ethniques telles que les Tibétains et les Ouïghours, mène une répression transnationale et manipule les institutions étrangères pour promouvoir le discours global de Pékin. Ces efforts sont également liés à la vision plus large de Xi Jinping de « rajeunissement de la nation chinoise » et de réunification avec Taïwan.
Des pays comme l’Australie, le Canada et les États-Unis ont dévoilé des opérations liées au DTFU impliquant des dons politiques, des investissements dans les médias et le recrutement dans des universités occidentales. Les opérations d’influence de ce département se présentent souvent sous la forme d’échanges culturels, alors qu’elles relèvent de l’espionnage et qu’elles sapent les institutions démocratiques.
Les capacités opérationnelles du DTFU sont renforcées par la loi chinoise de 2017 sur le renseignement – la loi qui oblige les entreprises et les citoyens chinois à coopérer avec les services de renseignement de l’État, brouillant ainsi les pistes et faisant de tous les ressortissants chinois des espions potentiels. En Suède, par exemple, le DTFU a mis en place un réseau secret d’au moins 103 organisations dans les domaines de la culture, des affaires, de la politique, de l’éducation et des médias. Ces organisations visent à renforcer les liens avec la République populaire de Chine tout en faisant progresser subtilement les objectifs stratégiques du PCC.
Aux États-Unis, le DTFU évite la surveillance fédérale en utilisant des établissements tels que l’ambassade de Chine, les consulats chinois et l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec les pays étrangers pour nouer des liens avec les gouvernements locaux et d’État, les entreprises et les institutions universitaires. Des médias d’État chinois comme le China Daily amplifient les messages stratégiques en faveur de Pékin par le biais de publications dans les principaux médias américains, tandis que des organisations comme la Chambre générale de commerce de Chine utilisent les entreprises d’État chinoises pour faire avancer le programme économique de Pékin et influencer la politique américaine.
Présentées comme des échanges économiques et culturels, les initiatives du DTFU – notamment les partenariats entre villes jumelées, les forums économiques et les projets de recherche – alignent différents acteurs locaux sur les objectifs stratégiques du PCC et façonnent des propos qui soutiennent ses ambitions géopolitiques.
L’État-parti chinois exploite également les lois et les politiques libérales des pays démocratiques pour accroître son influence. Plusieurs de ces pays ont réagi en adoptant des mesures telles que des lois sur l’ingérence étrangère pour contrer les activités du DTFU. Toutefois, ces efforts ont été critiqués et accusés de pouvoir potentiellement favoriser le profilage racial des communautés ethniques chinoises. Certains avertissent que des mesures trop strictes pourraient aliéner la diaspora chinoise et faire le jeu de la propagande de Pékin, compliquant ainsi les efforts visant à répondre aux préoccupations en matière de sécurité. Pour les pays occidentaux, le défi consiste à contrer ces menaces sans adopter de mesures perçues comme discriminatoires.
Le Royaume-Uni prévoit de mettre en œuvre un système d’enregistrement des influences étrangères (Foreign Influence Registration Scheme) en 2025, demandant aux personnes agissant au nom de puissances étrangères qu’elles divulguent leurs activités. Toutefois, des débats persistent sur la question si la Chine devait être placée dans un « niveau élargi », ce qui élargirait le champ des activités soumises à l’enregistrement.
Les appels à désigner la Chine comme une menace pour la sécurité nationale se sont intensifiés au Royaume-Uni, mais les responsables restent prudents, conscients de l’impact potentiel sur des relations commerciales importantes pour le pays. Des institutions financières comme le groupe bancaire HSBC ont également mis en garde que des mesures plus strictes pourraient nuire aux intérêts commerciaux.
Aux États-Unis, la communauté du renseignement considère le régime chinois comme la plus grande menace pour la sécurité nationale, tandis que le département de la Sécurité intérieure souligne le rôle de ce régime dans les menaces économiques et cybernétiques, ainsi que sa complicité dans la crise de la drogue meurtrière fentanyl par la fourniture de produits chimiques précurseurs aux cartels mexicains.
Des gouvernements occidentaux, en particulier des États-Unis, ont reconnu que l’État-parti chinois constitue une menace importante pour la sécurité nationale. Toutefois, leurs politiques libérales limitent souvent leur réaction par crainte d’offenser la diaspora chinoise, d’être accusés de profilage racial ou de nuire aux relations commerciales et d’investissement. Le Parti communiste chinois est parfaitement conscient de ces contraintes et les exploite pour soutenir ses opérations secrètes. Simultanément, il s’appuie sur les médias et les plateformes de médias sociaux pour faire passer le message que les accusations d’espionnage sont mal fondées et ancrées dans le racisme.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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