L’armée canadienne doit être « inclusive » ou se séparer de ceux qui refusent d’être « éduqués », affirme le chef de la Défense

Par Noé Chartier
12 mai 2024 02:50 Mis à jour: 13 mai 2024 08:51

Les soldats qui résistent à la réforme de la culture militaire et qui « ne peuvent être éduqués » devraient « passer leur chemin », déclare le plus haut gradé canadien.

Le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a fait ces commentaires lors de son témoignage devant une commission de la Chambre des communes le 8 mai. Le général Eyre devrait prendre sa retraite dans les prochains mois.

Le général Eyre a activement participé à la mise en place de changements majeurs dans la culture des Forces armées canadiennes (FAC), notament en ce qui concerne l’inconduite sexuelle ou les comportements qu’il estime relever du « racisme systémique ».

Chad Collins, député libéral (le parti de Justin Trudeau), et membre de la commission, a demandé au général Eyre quels conseils il donnait à son successeur pour faire face à un « petit groupe de personnes qui ne veulent tout simplement pas suivre ce chemin » alors que les FAC tentent de changer leur culture de façon « accélérée ».

« C’est un problème qui est apparu au cours de mon mandat avec les poches de résistance dont vous avez parlé », a déclaré le général Eyre.

« S’ils ne peuvent pas se conformer, s’ils ne peuvent pas être éduqués – et c’est souvent une question d’éducation – s’ils refusent de changer pour le bien de l’institution, ils doivent partir. »

Les FAC ont adopté des théories critiques postmodernes et les idéologies de justice sociale pour réformer la culture militaire, a confirmé le ministère de la Défense nationale à Epoch Times.

Il s’agit notamment de la théorie critique de la race, d’inspiration marxiste, qui oppose des groupes d’opprimés et d’oppresseurs sur la base de la race, quand Marx parlait quasiment exclusivement de classes, et qui cherche à démanteler un système perçu comme étant fondé sur la « suprématie blanche ».

La théorie du genre a également été intégrée, permettant aux membres des FAC de choisir le type d’uniforme qu’ils souhaitent porter, indépendamment de leur sexe.

L’ensemble des concepts de ces théories critiques a été adopté par le chef de la conduite professionnelle et de la culture de l’organisation, qui est actuellement le lieutenant-général Jenny Carignan.

Certains des effets de ce changement culturel sont devenus apparents à l’occasion du jour du Souvenir en novembre, lorsque Epoch Times a rapporté pour la première fois la décision des FAC d’interdire aux aumôniers militaires de prier en public lors d’événements officiels.

« il est essentiel pour les aumôniers de favoriser une approche inclusive lorsqu’on s’adresse publiquement aux militaires », indique la nouvelle directive signée par l’aumônier général, le Major-général Guy Belisle. La directive supprime également les insignes de la tradition de foi des foulards des aumôniers.

« Les aumôniers doivent tenir compte du fait que certains objets ou symboles peuvent provoquer un inconfort ou des souvenirs traumatiques, lorsqu’ils choisissent les vêtements qu’ils portent lors d’occasions publiques », indique la directive.

Sous la pression publique et politique, le Major-général Belisle a fait marche arrière, autorisant les aumôniers à prier lors de la cérémonie du jour du Souvenir de cette année-là, et a déclaré que la politique serait réexaminée.

Conserver les « principes fondamentaux »

Le général, dont la retraite approche à grand pas, pense cependant que certains aspects de la culture militaire devraient « absolument » être conservés.

Par exemple, la volonté de se mettre en danger pour protéger les autres, la volonté de laisser sa famille derrière soi et « d’aller à l’autre bout du monde pour le bien de ce pays », ainsi que la volonté de suivre les ordres.

« Nous devons absolument conserver ces principes fondamentaux. »

Le général a également déclaré aux députés que l’institution qu’il quittait était « en plein essor », alors que le ministre de la Défense, Bill Blair, a quant à lui qualifié la situation des effectifs dans les forces armées, où le nombre de soldats quittant l’armée est supérieur au nombre de soldats recrutés, de « spirale de mort » .

« Malgré tous les défis, les nuages sombres à l’horizon, la détérioration de la sécurité à laquelle nous sommes confrontés dans le monde entier, je suis convaincu que cette institution est sur la bonne voie », a lancé le général Eyre.

« Je suis prudemment optimiste et je pense que les changements que nous avons apportés à notre système et que nous continuons à apporter au recrutement et à la rétention des membres portent leurs fruits », a-t-il ajouté.

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