L’armée syrienne contrôle Minbej, les Russes en patrouille

Par Epochtimes.fr avec AFP
15 octobre 2019 21:58 Mis à jour: 15 octobre 2019 22:24

Les forces de Bachar al-Assad ont pris le contrôle de la ville syrienne de Minbej, un déploiement visant, selon Moscou, à contrer l’offensive turque, et des troupes russes patrouillaient la zone afin d’éviter des heurts turco-syriens.

La coalition internationale antijihadiste emmenée par les Etats-Unis a confirmé mardi avoir quitté cette ville.

« Les forces gouvernementales syriennes ont pris le contrôle total de la ville de Minbej et des localités avoisinantes », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, alors qu’Ankara avait cette cité dans le viseur dans le cadre de sa campagne contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Une poignée de Russes avec un grand drapeau russe fait la différence

Selon le ministère, la police militaire russe « menait des patrouilles aux frontières nord-ouest de la région, le long de la ligne de contact » entre les forces syriennes et turques.

Un haut responsable américain a tenu a relativiser la présence russe à Minbej. « Le nombre de Russes est très, très limité », « je dirais même pas des centaines à ce stade », a-t-il dit à des journalistes à Washington sous couvert de l’anonymat. « Mais il suffit d’une poignée de Russes avec un grand drapeau russe pour attirer l’attention », a-t-il ironisé.

Ce responsable a assuré que militaires russes et américains avaient communiqué « avec succès » par leur canal habituel dit de « dé-confliction » en Syrie pour éviter des incidents lors des mouvements autour de cette ville-clé.

Moscou ne veut pas d’affrontements entre les armées turque et syrienne

L’envoyé spécial russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, a expliqué que Moscou ne permettrait pas des affrontements entre les armées turque et syrienne. De tels affrontements « ne sont dans l’intérêt de personne et seraient inacceptables », a-t-il déclaré, cité par l’agence publique TASS depuis Abou Dhabi, où le président russe Vladimir Poutine est en déplacement mardi.

« Nous ne laisserons pas (les choses) en arriver là », a-t-il promis, ajoutant que la Russie ne soutenait pas l’offensive turque, mais qu’elle avait au contraire « toujours exhorté la Turquie à la retenue ».

Les pourparlers entre Kurdes et le régime de Damas sur la base militaire russe

Selon M. Lavrentiev, des pourparlers entre Kurdes et des émissaires du régime de Damas ont eu lieu sur la base militaire russe de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie. Il a cependant précisé ne pas connaître, dans l’immédiat, les résultats de ces négociations.

L’envoyé russe a assuré que la situation dans le nord de la Syrie « pourrait réellement saper la paix interconfessionnelle dans ces régions habitées non seulement par les Kurdes, mais aussi par des Arabes et des sunnites ».

L’arrivée des forces gouvernementales syriennes à Minbej, contrôlée depuis juillet 2018 par un conseil militaire composé de combattants arabes et kurdes, est une première depuis 2012. La ville est située à 30 kilomètres de la frontière turque.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a évoqué mardi par téléphone la situation en Syrie avec le chef du Pentagone Mark Esper, selon Moscou.

Les deux hommes ont discuté des questions « suscitant un intérêt mutuel » dans le cadre de l’offensive turque, selon un communiqué du ministère russe, qui ne donnait pas davantage de détails.

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