L’Arménie a annoncé jeudi qu’elle lèverait à partir du 1er janvier son embargo sur les produits turcs, en vigueur depuis un an, au moment où Erevan et Ankara tentent de normaliser leurs relations historiquement tendues.
« Il a été décidé de ne pas prolonger l’embargo sur l’importation des produits turcs dans notre pays », a déclaré le ministère arménien de l’Économie dans un communiqué.
Cette mesure, mise en place le 1er janvier 2021 après qu’Ankara a appuyé l’Azerbaïdjan dans une guerre l’opposant à l’Arménie à l’automne 2020, devait expirer vendredi soir. Elle avait été prolongée en juillet pour une durée de six mois
Le ministère arménien de l’Économie a estimé que cet embargo avait eu un impact « positif » en favorisant la création d’entreprises dans le pays, mais qu’il avait eu pour conséquence « négative » d’alimenter l’inflation.
« Nous espérons (…) qu’en vertu du principe de réciprocité, des conditions favorables seront mises en place pour permettre l’exportation des produits arméniens » en Turquie, a ajouté le ministère.
L’annonce de la levée de l’embargo par Erevan intervient après la multiplication des gestes d’apaisement entre la Turquie et l’Arménie ces dernières semaines.
Des émissaires pour normaliser les relations
Les deux pays ont ainsi nommé, mi-décembre, des émissaires pour normaliser les relations et des compagnies aériennes turques et arméniennes ont déposé des demandes pour pouvoir effectuer des vols charters.
Ces deux pays entretiennent des relations tendues, notamment en raison du refus par Ankara de reconnaître comme génocide les massacres d’Arméniens par l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
De nombreux historiens qualifient ces tueries de génocide, reconnu par les gouvernements ou parlements de nombreux pays, dont les États-Unis, la France et l’Allemagne. Les estimations sur le nombre de morts varient entre 600.000 et 1,5 million.
Des relations tendues
Mais la Turquie, issue du démantèlement de l’Empire ottoman en 1920, récuse ce terme et évoque une guerre civile, doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont péri.
Les rapports entre les deux pays se sont encore durcis en raison du conflit militaire qui a opposé l’an dernier l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Nagorny-Karabakh, lors duquel Ankara a appuyé Bakou.
Ankara et Erevan n’ont jamais établi de relations diplomatiques et leur frontière est fermée depuis les années 1990.
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