L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement jeudi de tirs à la frontière entre ces deux pays du Caucase, faisant un mort et quatre blessés, à quelques jours de pourparlers prévus entre Bakou et Erevan à Bruxelles.
« Un militaire de l’armée azerbaïdjanaise a été tué à l’issue d’une provocation des forces arméniennes », a affirmé le ministère azerbaïdjanais de la Défense, en accusant l’Arménie de tirer avec des « armes de gros calibre » sur les positions azerbaïdjanaises à la frontière.
Pour sa part, l’Arménie a fait état de quatre blessés dans ces affrontements, dont elle impute la responsabilité à l’Azerbaïdjan. « Les forces azerbaïdjanaises procèdent à des tirs d’artillerie et de mortier sur les positions arméniennes situées dans la région de Sotk », dans l’est de l’Arménie, a affirmé ainsi jeudi matin le ministère arménien de la Défense.
Une rencontre parrainée par l’Union européenne
Cet incident intervient alors que les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan, Nikol Pachinian et Ilham Aliev, doivent se rencontrer dimanche à Bruxelles, pour une rencontre parrainée par l’Union européenne. Cette réunion suit d’intenses discussions menées pendant quatre jours début mai à Washington entre les délégations arménienne et azerbaïdjanaise, sous les auspices des Etats-Unis.
M. Pachinian a accusé jeudi l’Azerbaïdjan de chercher de « saper les pourparlers » à Bruxelles, tout en soulignant qu’il était toujours prêt à y aller. « Je n’ai pas changé ma décision d’aller à Bruxelles », a-t-il déclaré, lors d’une intervention devant le gouvernement arménien.
Peu d’espoir de signer un accord paix
Il a toutefois estimé qu’il y avait « très peu » de chances de signer un accord de paix avec l’Azerbaïdjan lors de cette réunion. Le projet d’accord de paix « est encore à un stade très préliminaire et il est trop tôt pour parler d’une éventuelle signature », a expliqué le Premier ministre arménien.
Les deux pays du Caucase se sont affrontés lors de deux guerres au début des années 1990 et en 2020 pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d’Arméniens qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan il y a plus de trois décennies.
Un point de contrôle installé sur un axe vital
Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé le 23 avril avoir installé un premier point de contrôle routier à l’entrée du corridor de Latchine, seul axe reliant l’Arménie à l’enclave séparatiste, déjà soumise à un blocus de plusieurs mois qui a provoqué des pénuries et coupures de courant.
L’Azerbaïdjan a justifié l’installation de ce barrage routier pour des raisons sécuritaires, tandis que Erevan a appelé les soldats de la paix russes, déployés sur place depuis fin 2020, à garder le contrôle de cette route vitale.
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