Le caricaturiste suédois Lars Vilks, qui vivait sous protection après avoir dessiné Mahomet avec un corps de chien en 2007, a trouvé la mort dans un accident de la route le dimanche 3 octobre en Suède avec les deux policiers chargés de le protéger.
La police suédoise a confirmé à l’agence France Presse (AFP) la mort du dessinateur âgé de 75 ans et des deux policiers dans un violent accident qui s’est produit dans le sud du pays. Elle a écarté l’hypothèse d’un acte malveillant.
L’accident s’est produit dimanche après-midi sur l’autoroute E4 près de la commune de Markaryd lorsque la voiture a percuté un camion circulant en sens inverse. Les deux véhicules ont alors pris feu « à la suite de la collision ». Selon le quotidien Expressen, la voiture de police banalisée, qui roulait très vite, a traversé une glissière de sécurité pour une raison encore indéterminée avant de percuter le poids lourd. Le chauffeur du camion a été hospitalisé, selon la police.
L’artiste suédois Lars Vilks,décédé dimanche avec 2 de ses gardes du corps dans ce que la police considère comme un tragique accident de la route,était un agitateur menacé d’assassinat pour une caricature de Mahomet qu’il défendait par laliberté artistique https://t.co/1ghqyitPvX pic.twitter.com/k6zn6X2TbR
— Jean-Luc Gallinella (@perlici1) October 4, 2021
« Que la personne que nous protégions et deux collègues aient trouvé la mort dans cette tragédie est inconcevable et terriblement triste », a déclaré Carina Persson, cheffe de la police régionale.
« Cela fait l’objet d’une enquête comme n’importe quel accident de la route. Comme deux policiers sont impliqués, une enquête a également été confiée à une section particulière du parquet », a précisé à l’AFP un porte-parole de la police locale. Interrogé sur d’éventuels éléments suggérant une piste autre qu’accidentelle, ce dernier a répondu que non. « L’enquête serait orientée différemment si cela avait été le cas », a-t-il affirmé.
Menaces et agressions islamistes
Après la publication de son dessin de Mahomet en chien, qui suivait les caricatures danoises du prophète publiées en 2005, Lars Vilks vivait sous protection de façon quasi ininterrompue, en raison de nombreuses menaces et agressions émanant d’islamistes.
« Je ne suis pas un raciste fanatique, je n’ai pas de position politique. Je suis un artiste qui cherche les limites, qui veut trouver ce que l’on peut faire ou non et là où il peut y avoir un débat », plaidait l’artiste aux épaisses lunettes.
Le 14 février 2015, un jeune Danois d’origine palestinienne avait ouvert le feu en tentant de faire irruption dans un débat sur la liberté d’expression à Copenhague, organisé après l’attentat meurtrier contre Charlie Hebdo à Paris.
Lars Vilks, qui était la tête d’affiche de la réunion avec l’ambassadeur de France, s’en était tiré indemne, mais un réalisateur danois de 55 ans avait été tué par l’assaillant, qui plus tard dans la soirée avait abattu un gardien de la synagogue de Copenhague. Il avait été tué le lendemain matin lors d’un face-à-face avec la police danoise.
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