Il existe des mesures pratiques que nous pouvons prendre pour profiter de la vie au-delà de ce que l’argent peut acheter. « Le secret du bonheur, voyez-vous, n’est pas trouvé dans la recherche du plus, mais en développant la capacité de jouir de moins. » – Socrate
J’ai toujours aimé faire du shopping. Beaucoup. Je pouvais passer un samedi entier à aller de magasin en magasin sans m’arrêter. En fait, certains de mes plus anciens souvenirs sont ceux d’une journée de shopping avec ma grand-mère Wittebort dans le centre-ville de Morgantown, en Virginie-Occidentale.
Les racines sont profondes.
Macy’s, Dillards, Pottery Barn, Banana Republic, J.Crew – je les ai tous fréquentés. En fait, je faisais si souvent mes courses chez Anthropologie que les vendeuses me saluaient par mon nom, ce qui faisait sourciller mon mari les rares fois où il m’accompagnait.
Quand mon mari me demandait où j’allais les matins du week-end, je répondais généralement : « Faire des courses. » C’était vrai, en partie. Je n’avais pas l’intention de faire des courses presque toute la journée, mais c’était souvent le cas.
Dans ma quête de la dernière tendance de la mode ou de décoration intérieure, j’ai parfois dépensé plus d’argent que mon budget ne le permettait et j’ai certainement passé plus de temps que mon emploi du temps ne le permettait. En conséquence, je devais souvent trouver le temps de retourner les articles qui ne convenaient pas ou qui étaient victimes du remords de l’acheteuse. Le bonheur que semblait procurer l’achat de plus de choses était toujours de courte durée et était parfois même suivi de regrets.
Pourtant, je croyais qu’une fois que j’aurais acquis cette nouvelle chemise que je devais absolument avoir chez Anthropologie, mon désir serait assouvi et que je ne voudrais plus rien acheter pendant un certain temps. Mais cela ne semblait jamais se produire. Plus j’achetais, plus je semblais avoir envie d’en vouloir.
Mon désir d’en avoir plus ressemblait à un puits insatiable et sans fond.
Certaines choses sont nécessaires
Des choses. Des biens. Des possessions. C’est sur cela que repose notre économie : l’achat et la vente de biens et de services.
Il n’y a rien de mal à cela en soi. J’oserais même dire que notre économie de marché, ainsi que la vision et les valeurs dont elle est issue, a produit l’une des plus grandes nations du monde, une nation qui permet à chacun d’entre nous de réaliser son potentiel.
Il y a certaines choses que nous devons acheter pour vivre comme le logement, les vêtements et la nourriture, pour n’en citer que quelques-unes. Mais comme mon fils l’a appris à l’école primaire, nous avons des besoins et nous avons des désirs. Aujourd’hui, les deux semblent être facilement confondus.
Ne vous méprenez pas. Je ne suggère pas que chacun vive selon les besoins les plus élémentaires et n’ait aucun désir. C’est lorsque nous perdons l’équilibre et que nous nous concentrons trop sur nos désirs que cela peut devenir un problème.
Le danger de toujours en vouloir plus
« Nous sommes les plus malheureux lorsque nous sommes insatisfaits de ce que nous avons et que nous décidons que nous en voulons plus », a dit le psychologue Steve Taylor, titulaire d’un doctorat, dans le magazine Psychology Today.
Selon M. Taylor, lorsque nous pensons que nous devrions acheter plus, gagner plus, avoir une meilleure voiture ou une plus grande maison, ou lorsque nous décidons que notre travail ou même notre conjoint ne sont pas assez bien, nous nous créons du malheur. Vouloir plus crée une insatisfaction dans notre vie et mène souvent à la frustration lorsque nous ne pouvons pas satisfaire nos désirs.
Vouloir plus peut nous faire ressentir de la jalousie, du ressentiment, de la colère, de la dépression et de l’anxiété. Cela peut nous amener à croire que la vie est injuste. Cela peut nous conduire à la cupidité, à vouloir surpasser les autres et à une perte d’éthique. Dans notre désir d’en avoir plus, nous pouvons nous retrouver à violer notre sens du bien et du mal pour obtenir ce que nous voulons. Vouloir plus peut nous amener à faire du mal aux autres, à nous battre pour ce qui n’est pas vraiment censé être à nous et à agir de manière impulsive. Cela peut également alimenter un fort attachement aux possessions. La culture du « tout m’est dû », si prédominante aujourd’hui, est alimentée par ce genre de pensée.
Dans le bouddhisme, l’un des principaux objectifs est d’éliminer l’envie ou le désir, qui est considéré comme la racine de toute souffrance humaine. On dit que lorsqu’une personne peut y parvenir, elle s’est éveillée à une vérité de l’univers.
La Bible met également en garde contre les dangers d’en vouloir plus.
Il est dit : « Prenez soin de vous et gardez-vous de toute convoitise, car la vie d’un homme ne consiste pas dans l’abondance de ses biens » (Luc 12:15).
Pourtant, nous en voulons toujours plus. Un sondage a révélé que la femme moyenne passe près de 400 heures par an à faire du shopping, ce qui équivaut à environ 8 ans et demi de sa vie. Pourtant, la plupart d’entre nous portent les mêmes 20 % de leurs vêtements 80 % du temps.
Acquérir plus de choses demande plus de temps, plus d’efforts et plus d’argent. Cela encombre nos maisons ainsi que nos esprits et peut même compliquer nos relations.
Alors qu’est-ce qui nous pousse à en vouloir toujours plus ?
Un coup d’œil sur la psychologie
Pensez à cette nouvelle chemise ou à ce nouveau téléphone portable. C’était stimulant au début, mais au bout d’un certain temps, si vous êtes comme la plupart d’entre nous, l’enthousiasme a disparu.
Les psychologues appellent cela l’accoutumance. Ce nouveau bien que nous désirions tant perd de son éclat à mesure que nous nous habituons à le posséder. Nous nous retrouvons alors à vouloir la prochaine nouveauté, dans une spirale descendante sans fin.
La satisfaction de nos désirs entraîne d’autres désirs. Nous pouvons croire que nous serons un jour satisfaits, mais cela arrive rarement, car la véritable satisfaction ne provient pas du désir.
Je ne le sais que trop bien.
Notre culture de consommation nous dit que nous ne devrions pas seulement vouloir plus, mais que nous avons besoin de plus. Le monde de la publicité est spécialisé dans la création de cette culture. Le magazine Science Daily souligne que même la nostalgie est utilisée à cette fin de nos jours. Du XVIIe au XXe siècle, la nostalgie était considérée comme une maladie. Aujourd’hui, elle est utilisée comme un puissant outil psychologique, nous donnant une raison supplémentaire de vouloir ou de nous nous attacher aux choses. Les détaillants et les publicitaires s’en servent, ainsi que d’autres astuces telles que la création d’un sentiment d’urgence, de rareté ou l’offre d’une affaire « irrésistible », pour nous inciter à acheter davantage.
Et nos propres pièges mentaux leur viennent en aide.
L’auteur James Clear, fondateur de The Habits Academy, a écrit au sujet de l’un de ces pièges. Il s’agit d’un phénomène connu sous le nom d’effet Diderot.
Denis Diderot était un philosophe français en difficulté dans les années 1700. Lorsque la Grande Catherine de Russie l’a aidé à améliorer sa situation financière, Diderot a utilisé une partie de sa nouvelle richesse pour s’acheter une magnifique robe écarlate. Mais son bonheur a été de courte durée. En regardant ses autres biens, il s’aperçoit qu’ils pâlissent en comparaison de la beauté de la nouvelle robe. Il est rapidement devenu insatisfait de ce qu’il avait et a ressenti le besoin d’acheter d’autres belles choses. Il s’est rendu compte qu’il ne pourrait jamais satisfaire ses désirs illimités.
« L’effet Diderot montre que l’obtention d’une nouvelle possession crée souvent une spirale de consommation qui vous amène à acquérir d’autres nouvelles choses. Par conséquent, nous finissons par acheter des choses dont nous n’avons jamais eu besoin pour nous sentir heureux ou épanouis », a dit M. Clear.
Nous achetons pour de nombreuses raisons (pensez à la « cure de shopping ») : la conviction que notre achat nous apportera le bonheur ou la sécurité, un mécanisme d’adaptation émotionnelle ou moyen d’évitement, ou parce que l’acquisition de choses agit souvent comme une drogue. Certains achètent davantage parce qu’ils sont en concurrence avec d’autres et se préoccupent de leur statut, de leur réputation et de leur image.
Lors de ma formation médicale, un médecin traitant qui approchait de la retraite m’a raconté qu’il aurait aimé garder la maison que sa femme et lui avaient achetée au tout début. Il disait que c’était une très belle maison et qu’elle aurait déjà été payée. Au lieu de cela, comme ils ont vu leurs amis « monter dans l’échelle sociale» en achetant des maisons plus grandes et plus belles au fil des ans, ils ont ressenti le besoin de faire de même. Maintenant, il prendra sa retraite avec le fardeau d’une grosse hypothèque.
Selon les mots de Diderot : « Que mon exemple vous serve de leçon. La pauvreté a ses libertés ; l’opulence a ses obstacles. »
L’impact sur la santé
Vouloir moins apporte un sentiment de contentement, de satisfaction avec ce que nous avons. Il évoque le respect du présent et constitue une composante importante du bonheur. À l’inverse, désirer davantage peut entraîner un sentiment de mécontentement, un état qui peut éventuellement conduire à une mauvaise santé.
Une étude menée auprès d’adolescents a montré que ceux qui se concentraient sur le matérialisme, en accordant une grande importance à la possession de biens, éprouvaient de l’envie, de la dépression et de l’anxiété ainsi qu’une baisse des notes et de la satisfaction générale dans la vie. Ceux qui se concentraient sur la gratitude faisaient l’expérience inverse et obtenaient des résultats positifs.
Plusieurs études ont montré que le bien-être des gens s’améliore lorsqu’ils sont moins préoccupés par les objectifs et les valeurs matérielles. Cependant, au fil du temps, les objectifs matérialistes sont associés à un bien-être moindre.
Dans son livre The High Price of Materialism, le psychologue Tim Kasser écrit : « Les personnes dont les valeurs sont centrées sur l’accumulation de richesses ou des biens matériels sont confrontées à un plus grand risque de malheur, notamment d’anxiété, de dépression, de faible estime de soi et de problèmes d’intimité, indépendamment de l’âge, du revenu ou de la culture. »
L’anxiété et la dépression entraînent une mauvaise santé mentale qui peut nuire à la santé physique et se manifester par de l’hypertension, des maladies cardiaques et une augmentation de la douleur. À mesure que nous acquérons plus de choses et que nous menons une vie plus facile, nous pouvons voir notre santé se dégrader de d’autres façons comme le surpoids, la sédentarité et le manque de forme.
Mettre en pratique
On dit que les objets que vous possédez finissent par vous posséder.
Il suffit de penser au temps passé à travailler pour gagner de l’argent afin d’acheter des objets, sans parler du temps passé à rechercher, réfléchir, acheter, organiser, nettoyer, entretenir, réparer ou remplacer des objets. À bien des égards, nous devenons les serviteurs de nos possessions.
Alors, comment apprendre à vouloir et à acheter moins ?
James Clear a dressé une liste de choses simples que nous pouvons faire pour réduire les habitudes de désir et d’accumulation.
Tout d’abord, réduisez votre exposition à la tentation. Désabonnez-vous de la publicité et évitez de faire du lèche-vitrine et de naviguer sur Internet pour trouver des choses qui pourraient vous tenter.
Ensuite, assurez-vous que ce que vous achetez est en harmonie avec ce que vous avez déjà. Si vous ne possédez qu’un pantalon noir et que vous achetez une paire de chaussures marron, vous allez soudain vous rendre compte que vous avez besoin d’un pantalon marron. Ne vous créez pas de raisons d’acheter davantage.
Faites le point sur ce que vous avez déjà. Avez-vous vraiment besoin d’une autre chemise blanche (Tatiana) ? Ce nouvel oreiller jetable va-t-il vraiment améliorer votre vie ? Si la réponse est non, ne l’achetez pas. Si la réponse est oui, attendez au moins 24 heures, puis posez-vous de nouveau la question. Le plus souvent, vous constaterez que votre désir pour cet objet s’est estompé et que la réponse est maintenant non.
Une autre bonne idée est d’organiser des vacances de shopping. Et non, je ne veux pas dire des vacances pour faire du shopping. En n’achetant rien pendant une semaine ou un mois, vous pouvez vous désintoxiquer de votre habitude de dépenser et peut-être même découvrir que vous aimez faire autre chose de votre temps.
Apprenez à accorder plus de valeur aux expériences qu’aux objets. Investissez du temps et de l’énergie pour faire des choses pour les autres. Rappelez-vous ce qui est vraiment important : les amis, la famille, et même un peu de temps calme pour l’auto-réflexion et l’amélioration.
Ensuite, pour chaque nouvel objet que vous achetez, débarrassez-vous ou donnez quelque chose. Non seulement vous éviterez le désordre, mais vous ferez le point sur ce que vous avez déjà. C’est aussi un bon moment pour pratiquer la gratitude pour ce que vous avez.
D’autres conseils consistent à éviter les pièges du statut et de la comparaison, à séparer votre identité des objets que vous possédez et à vous détacher de l’attachement émotionnel aux objets.
Il est également essentiel de se fixer des limites. Bien que la sobriété soit sous-estimée de nos jours, elle permet de vouloir et de posséder moins.
N’oubliez pas qu’il y aura toujours quelque chose de nouveau et de mieux à désirer. Mais amasser plus ne nous rend pas plus heureux ; cela ne fait qu’élever notre point de référence.
La solution, comme l’a dit Socrate, consiste non seulement à chercher moins, mais aussi à profiter de moins. Cela exige un changement non seulement de l’extérieur, mais aussi, et surtout, de l’intérieur.
Lorsque vous possédez moins de choses, vous pouvez commencer à réaliser que vous n’avez pas vraiment besoin de tant de choses pour être heureux. Vous pouvez même ressentir un sentiment de paix et de liberté en vous libérant du désir de posséder davantage.
En continuant à travailler sur ce point, je sais que c’est le cas.
Tatiana Denning, D.O., est médecin en médecine familiale préventive et propriétaire de Simpura Weight Loss and Wellness. Elle croit qu’il faut donner à ses patients les connaissances et les compétences nécessaires pour maintenir et améliorer leur propre santé avec le contrôle du poids, des habitudes saines et la prévention des maladies.
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