TRADITIONS CHINOISES

L’art d’enseigner dans l’ancienne Chine (1ère partie)

février 8, 2017 3:28, Last Updated: juillet 19, 2017 19:24
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Dans l’ancienne Chine, l’éducation officielle était largement basée sur le confucianisme. Lorsque Confucius donnait des conférences à Xingtan (littéralement l’Autel de l’abricot), il y avait 3.000 étudiants.

Dong Zhongshu (179-104 av. J.-C.), érudit impérial influent sous la dynastie Han, a largement promu le confucianisme plus que toutes les autres idéologies. Sous les dynasties Sui (580-618) et Tang (618-907), le système d’examen impérial qui insistait sur l’étude du confucianisme est graduellement arrivé à son apogée et son influence sur l’éducation classique chinoise a duré des siècles.

Au cœur de sa méthode officielle d’enseignement, l’idéologie confucéenne était un système exhaustif de réflexions couvrant de larges aspects de la vie sociale et spirituelle dans les anciens temps. Dans le Grand Enseignement, Confucius a écrit: «Se cultivant eux-mêmes, leurs familles étaient harmonieuses, leurs États étaient correctement gouvernés, le royaume entier était tranquille et heureux».

Éduqués avec une telle philosophie, les anciens Chinois insistaient sur le fait de cultiver la moralité, de nourrir sa noblesse de caractère et de respecter le ciel et la terre. On acceptait que la vie suive des chemins prédestinés et qu’en cultivant son caractère moral, on finisse par atteindre une bienheureuse paix de l’esprit ainsi qu’une perspective saine de cette vie terrestre, du divin et des valeurs sociales.

La racine du confucianisme consiste en «bienveillance, droiture, bienséance, sagesse, fidélité». De nombreuses vertus, telles que la loyauté, la piété filiale, le courage, l’équité, la transparence, la droiture, la diligence, etc., en dérivent. Le confucianisme régulait efficacement toutes les strates de l’ancienne société chinoise, définissait les valeurs et standards moraux pour être une bonne personne.

En maintenant un état d’esprit bienveillant, les gens étaient naturellement droits. Sans bienséance, il n’y avait ni fidélité ni loyauté. Sans fidélité, rien ne peut être établi. La culture traditionnelle chinoise est profondément enracinée dans le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Le confucianisme se focalisait sur le fait d’«entrer dans le monde profane», alors que le bouddhisme et le taoïsme enseignaient à «transcender le monde profane». Comme il interagissait directement avec la société ordinaire, le confucianisme a eu un plus grand impact sur la société humaine ou le monde profane.

Les calligraphies du temple Confucius de Tainan.(攝影: M. Weitzel )

Lire aussi : L’art d’enseigner dans l’ancienne Chine (2ème partie)

Dans la Chine ancienne, l’approche confucéenne de l’enseignement était très efficace. Non seulement elle formait de nombreux individus hautement accomplis mais jouait aussi un rôle important dans le maintien de la stabilité et l’avancée du progrès économique et social.

Établi sous les dynasties Sui et Tang, le système d’examen impérial donnait au grand public une chance égale d’occuper un rôle au gouvernement. De nombreuses personnes bien éduquées venant de milieux humbles obtenaient des postes élevés. On raconte encore aujourd’hui quantités d’histoires de personnes ayant réussi, «partant de rien».

Même si ceux qui arrivaient au sommet n’étaient qu’une minorité, les personnes éduquées sous la même idéologie exerçaient des rôles importants au sein de la société. Dans l’ensemble, elles étaient hautement respectées et constituaient les piliers de la société chinoise.

Certaines d’entre elles ont construit des écoles, d’autres ont offert des conseils stratégiques aux dirigeants ou pratiquaient la médecine, d’autres encore sont devenues des artistes. Dans la Chine ancienne, la strate éduquée avait un impact énorme sur la société à travers ses pensées et ses actes. Leur système de valeur servait au maintien de la stabilité.

Une autre caractéristique des anciennes méthodes d’enseignement chinoises est que les principaux manuels n’ont pas changé depuis des milliers d’années. Peu importe le changement de dynasties, les classiques sont demeurés les mêmes. Les dynasties et les sociétés peuvent changer, mais le Tao ne changera jamais. Peu importe la dynastie sous laquelle vous naissiez, vous deviez toujours recevoir la même éducation guidée par les mêmes idéaux orthodoxes.

Les textes classiques constituent l’essence de la culture traditionnelle chinoise. Les gens commençaient à les étudier dès leur plus jeune âge. De nombreuses personnes pouvaient réciter les vers du Grand Enseignement, de la Doctrine du milieu, des Analectes de Confucius et du Livre des Odes.

Cependant, dans la Chine moderne, la majorité des étudiants de premier et de troisième cycle ont perdu leur connexion avec ces ouvrages qui font partie intégrante de leur héritage. Dans la Chine ancienne, le but de l’éducation était de connaître le Tao de l’existence, de l’être humain. Cette fondation fournissait une direction juste à travers toute la vie de quelqu’un et on s’éveillait au Tao à un niveau plus profond en pratiquant le Tao dans la vie quotidienne. Dans le monde d’aujourd’hui, l’éducation est simplement une accumulation de compétences et de doctrines de manuels.

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