À l’occasion de la semaine nationale de l’artisanat du 11 au 18 mars, le gouvernement a choisi de communiquer au grand public sur la pérennité de l’artisanat en France. Présenté comme un véritable mouvement « en marche », l’artisanat assure la transmission du savoir, la proximité des services et la qualité des produits. À l’opposé de l’obsolescence programmée et des produits de qualité industrielle fabriqués dans les pays en développement, l’artisanat doit garantir les valeurs d’une économie durable, même si des progrès sont encore nécessaires pour faire de l’artisanat un des moteurs par excellence de la croissance économique française.
L’artisanat premier employeur de France
La France comptait 1 100 000 entreprises artisanales en 2013. Celles-ci emploient plus de 2 millions de salariés et 760 000 non-salariés. L’alimentation représente 7,3% du nombre des entreprises artisanales, devancée par la fabrication 13,5%, les services 30,1%, et le bâtiment et les travaux publics qui priment avec 49,1%. L’artisanat rassemble plus de 510 activités différentes. En 2010, il a généré un chiffre d’affaires de 270 milliards d’euros.
L’artisanat est responsable de la création de 100 000 emplois par an. – Christophe Pacton, In Extenso
Christophe Pacton, expert-comptable associé In Extenso, avance que l’artisanat est responsable de la création de 100 000 emplois par an, tout en estimant que les départs à la retraite vont libérer 300 000 autres emplois à pourvoir dans les dix prochaines années. Pourtant la cession des entreprises artisanales a reculé de 15% entre 2014 et 2015. Les repreneurs se voient souvent découragés par l’incertitude d’être à son propre compte et les responsabilités qui en incombent.
Freinés dans leur développement
Les artisans sont de véritables chefs d’entreprise, une gestion administrative prenante fait partie intégrante de leur commerce. Dans une tribune publiée dans Le Figaro la semaine dernière, l’économiste Bertrand Chokrane identifie les artisans et les petites entreprises comme les acteurs essentiels de la création d’emploi. « Le seul espoir que nous avons de relancer notre appareil économique passe par les petites entreprises, les artisans, les indépendants qui rendent des services traditionnels au coin de la rue ou ceux qui se lancent dans l’entreprenariat et qui en cas d’échec n’ont aucune sécurité alors qu’ils prennent tous les risques ».
Selon ses propos, il est essentiel d’alléger les charges sociales des artisans pour qu’ils puissent embaucher et se développer. En effet, selon le gouvernement, 59% des entreprises artisanales ne comptent aucun salarié. Pourtant ce sont les artisans, ces petits entrepreneurs qui ont la flexibilité et les idées innovantes permettant de garantir un fond de développement stable de l’économie.
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