L’artiste ghanéen El Anatsui s’installe à la Conciergerie de Paris,

Par Epoch Times avec AFP
20 mai 2021 13:20 Mis à jour: 20 mai 2021 13:26

La Conciergerie de Paris, emblématique palais de la capitale, dévoile jeudi une installation du célèbre artiste ghanéen El Anatsui, montée pendant des mois dans le stress de la crise sanitaire.

Cette exposition phare devait lancer en décembre la saison Africa2020, ambitieux projet d’événements culturels et éducatifs dans toute la France, qui se sont finalement déroulés en ligne, crise sanitaire oblige.

-L’artiste ghanéen El Anatsui, lors d’une conférence de presse conjointe à Tokyo le 17 octobre 2017. Photo Kazuhiro NOGI /AFP via Getty Images.

Actuellement à Accra, l’artiste de 77 ans, mondialement connu pour ses immenses tapisseries métalliques en capsules d’aluminium, n’est pas venu à Paris et n’a pas vu l’installation finale. Seulement des photos et des vidéos.

Invitation à la méditation et au silence

Son installation « En quête de Liberté », désormais accessible, se veut une invitation à la méditation et au silence, « un endroit où le visiteur peut déambuler, s’asseoir, réfléchir », explique N’Goné Fall, la commissaire générale de Saison Africa2020.

Six de ses tapisseries sont installées dans la magnifique salle gothique « des Gens d’armes », qui était au XIVe siècle le réfectoire des officiers du roi Philippe Le Bel. La Conciergerie deviendra au 18e siècle un haut lieu de détention pendant la Révolution française.

Une tapisserie d’El Anatsui, estimé à 650000 £ – 850000 £, pour une vente inaugurale d’art africain moderne et contemporain chez Sotheby’s le 12 mai 2017 à Londres. Photo par Chris J Ratcliffe /Getty Images Sotheby’s.

Deux « rivières » en toile de parachute ondulant sous l’effet de ventilateurs, sur lesquelles sont projetées des images de la Seine, traversent la salle. Et cinquante roches en résine, sur lesquelles le visiteur est invité à s’asseoir, sont installées sous les voûtes.

Six tapisseries du Nigeria

« Ca a été un défi technique, ça a été stressant de monter cette installation, et frustrant pour l’artiste de ne pas être là », souligne N’Goné Fall, qui se remémore les difficultés pour faire venir les six tapisseries du Nigeria. « En pleine crise sanitaire, avec les aéroports fermés, il fallait convaincre que c’étaient aussi des « biens essentiels »

-L’œuvre d’art intitulée Vumedi du sculpteur ghanéen El Anatsui lors d’un appel photo pour l’art africain moderne et contemporain, aux galeries Sotheby’s dans le centre de Londres le 2 octobre 2020. Photo de Tolga Akmen /AFP via Getty Images.

Diplômé d’art de l’Université de Kumasi au Ghana en 1969, El Anatsui est parti en 1975 enseigner la sculpture à l’Université du Nigeria à Nsukka, et n’en est jamais reparti, séduit par le dynamisme du mouvement artistique et expérimental dans ce pays.

Notoriété internationale

Avec son travail sur les matériaux recyclés, il a conquis une notoriété internationale et est devenu un des artistes africains les plus chers au monde. Il a reçu le Lion d’Or pour l’ensemble de son œuvre à la Biennale de Venise en 2015.

Mais, souligne N’Goné Fall, pour ses étudiants, il reste le « Prof », figure respectée en Afrique, engagée dans de nombreux projets d’éducation et mécène de jeunes artistes.

 

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