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L’Assemblée adopte à l’unanimité l’interdiction des «puffs»: cinq choses à savoir sur la cigarette électronique jetable

décembre 5, 2023 16:15, Last Updated: décembre 5, 2023 16:18
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Les députés ont adopté à l’unanimité lundi une proposition de loi transpartisane pour interdire la vente de cigarettes électronique jetables, les « puffs », qui rencontrent un grand succès chez les jeunes, y compris parfois chez des mineurs.

Porté par les députés Francesca Pasquini (écologiste) et Michel Lauzzana (Renaissance), le texte soutenu par le gouvernement a été salué par tous les groupes politiques et adopté par les 104 députés présents. Il devra désormais aller au Sénat mais aussi obtenir l’aval de la Commission européenne, dans une procédure que le gouvernement espère voir aboutir d’ici la fin de l’été prochain.

Qu’elle soit jetable ou rechargeable, la cigarette électronique, avec ses nuages de vapeur parfumée, s’est imposée en 20 ans comme substitut du tabac classique et comme nouveau produit addictogène. Objet de restrictions dans de nombreux pays, la e-cigarette devrait être interdite en France sous sa forme jetable, selon une proposition de loi adoptée à l’unanimité lundi à l’Assemblée nationale.

Cinq choses à savoir sur la e-cigarette :

– La cigarette électronique a été inventée au début des années 2000 par Hon Lik, un pharmacien bricoleur du nord-est de la Chine, obsédé par l’idée d’arrêter de fumer.

– La cigarette électronique ne dégage ni goudron ni monoxyde de carbone, les deux éléments les plus nocifs de la fumée de tabac qui provoquent cancers et maladies cardiovasculaires.

– Une vapoteuse émet, par chauffage d’un liquide composé de propylène glycol ou de glycérol, un aérosol généralement chargé de nicotine et d’essences aromatiques.

– Les versions jetables, souvent appelées « puff » (« puff » signifie bouffée en anglais, ce nom vient d’une marque pionnière américaine) sont très populaires chez les jeunes : en France, elles se vendent à l’unité dans les bureaux de tabac, légalement aux seuls plus de 18 ans.

– Leurs arômes « évoquent l’enfance, chocolat, fraise » et leurs « couleurs flashy se confondent facilement dans une trousse avec des stabilos », déplore la députée écologiste Francesca Pasquini à l’origine de la proposition de loi pour les interdire.

Une « aberration » et « une catastrophe pour l’environnement »

C’est une « aberration » en matière de santé publique et « une catastrophe pour l’environnement » : elles contiennent une batterie en lithium « qui finit à la poubelle », selon la députée. L’Australie a déjà annoncé l’interdiction des importations des e-cigarettes jetables au 1er janvier 2024.

La cigarette électronique est appréciée par certains médecins comme outil pour arrêter ou limiter la consommation de tabac. Mais aux yeux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la cigarette électronique est un produit « nocif » qui dispense une substance « très addictive » : la nicotine.

Elle peut constituer pour des jeunes qui n’ont jamais fumé une porte d’entrée vers le tabac, d’autant que « le marketing cible les enfants et jeunes en proposant des arômes attrayants », souligne l’OMS. Les études pour évaluer la e-cigarette comme outil pour cesser de fumer « ne sont pas concluantes », estime l’Organisation.

La croissance du nombre de vapoteurs dans le monde a été exponentielle depuis 2010, passant de 7 millions en 2011 à 35 millions en 2016 et 41 millions en 2018, selon Euromonitor International, spécialiste des études de marchés.

En 2021, le nombre de vapoteurs a été estimé à 82 millions, par l’organisme anti-tabac américain Global State of Tobacco Harm Reduction (GSTHR). C’est beaucoup moins que le nombre de fumeurs traditionnels, évalué à plus d’un milliard par l’OMS. Les principaux marchés de la e-cigarette sont l’Amérique du Nord où les États-Unis concentrent le plus grand nombre de vapoteurs (environ 10 millions), devant l’Europe et l’Asie (GSTHR).

La France compterait entre deux et trois millions de vapoteurs (estimation découlant d’une étude 2022 de Santé publique France). Après une période de laisser faire et de flou réglementaire, les législations se sont durcies face au vapotage.

Aujourd’hui, 34 pays, représentant 2,5 milliards de personnes, interdisent la vente des cigarettes électroniques (rapport 2023 de l’OMS sur le tabac). C’est le cas, depuis 2019, de l’Inde, grand producteur de tabac, qui compte 1,4 milliard d’habitants. C’est aussi le cas du Brésil, Mexique, Argentine, Venezuela ou encore de la Malaisie, Thaïlande, Iran, Irak et de la Turquie. En Europe, seule la Norvège interdit la vente des e-cigarettes.

Dans 87 autres pays, représentant 3,3 milliards de personnes, la cigarette électronique est soumise à des restrictions comme l’interdiction de vente aux mineurs, de publicité ou de vapotage dans les lieux publics fermés. Presque tous les pays européens se trouvent dans cette catégorie.

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