Pour avoir mis en place un système de travail dissimulé, le président de l’association d’aide aux sans-papiers Vies de Paris, ainsi que deux autres membres de l’association, ont été renvoyés devant le tribunal judiciaire de Paris ce vendredi 21 janvier. Au total, une cinquantaine de plaignants dénoncent les pressions et les humiliations subies alors qu’ils se trouvaient en situation irrégulière.
Ce vendredi 21 janvier, au tribunal judiciaire de Paris, s’est ouvert le procès de Ronald D., 54 ans, président de l’association d’aide aux migrants Vies de Paris, une structure créée en 2011 et implantée entre la capitale, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, rapporte Le Parisien. Deux autres membres de la structure sont également poursuivis. Il s’agit de la gérante d’un des sites et de la comptable. Ils sont accusés d’avoir mis en place un système de travail dissimulé.
Obligés de faire du « bénévolat » pour obtenir leur régularisation
Ronald D. est accusé d’avoir exploité 52 personnes en situation irrégulière, dans le cadre de l’association Vies de Paris. Cet homme passait, aux yeux des migrants, pour un protecteur. Durant dix ans, il a réussi à mettre en place un système d’exploitation de ces personnes, qui étaient obligées de faire du « bénévolat » afin d’obtenir leur régularisation. La justice a parlé de « traite d’êtres humains aggravée », de « soumission de personnes vulnérables à des conditions de travail indignes », de « travail forcé » et de « rétribution inexistante ou insuffisante ».
Et si les caisses de l’association étaient bien remplies, c’est parce qu’elles facturaient notamment des formations juridiques, linguistiques et culturelles à des prix exorbitants, ces formations étant soi-disant indispensables à la régularisation des migrants.
Ronald D. faisait signer des contrats de « bénévole » à certains exilés diplômés, afin qu’ils deviennent eux-mêmes formateurs. Il leur fournissait par ailleurs une carte plastifiée donnant l’impression qu’il s’agissait de documents officiels, censés leur servir de justificatif en cas de contrôle de police.
Des personnes prises « dans un système d’exploitation très pervers à échelle industrielle »
La rémunération insignifiante de ces personnes travaillant jusqu’à six jours sur sept, les mettaient dans des situations des plus précaires. Ainsi que le relate Le Parisien, Marilyne Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT qui a accompagné certains plaignants, a déclaré que Ronald D. « donnait ainsi un gage de sérieux et créait l’illusion d’un organisme d’État qualifié auprès de ces personnes, qui s’en trouvaient valorisées mais prises en réalité dans un système d’exploitation très pervers à échelle industrielle ».
Le quotidien régional indique encore que ces « bénévoles » avaient en outre des objectifs à atteindre, ils devaient en effet vendre à d’autres migrants des formations. S’ils ne répondaient pas à ces exigences, ils étaient humiliés et menacés d’expulsion, subissant une totale emprise de cet homme qui se faisait même appeler « le boss », « monsieur le président », ou encore « sa majesté ».
« Le sentiment d’avoir été trahies »
Me Maxime Cessieux, avocat de la CGT, indique que « ces personnes sont marquées psychologiquement, avec le sentiment d’avoir été trahies et en plus cette honte d’avoir servi de courroie pour recruter d’autres victimes ».
Outre cette exploitation d’êtres humains, une dizaine de femmes disent par ailleurs avoir été victimes d’agressions sexuelles. L’une d’entre elles a indiqué que Ronald D. l’a même menacée d’avorter. Ces accusations feront l’objet d’un autre procès. Ronald D. risque quinze ans de réclusion criminelle.
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