Ce dernier temps, les diplomates australiens ont parlé de l’influence que le régime chinois exerce en Australie sur les étudiants chinois. Récemment, la ministre des Affaires étrangères s’est également prononcée au sujet de l’ingérence croissante de la Chine dans la vie des habitants d’Australie.
Le 9 octobre, Frances Adamson, responsable du Département des affaires étrangères et du commerce de l’Australie, a rappelé aux universités australiennes qu’elles doivent « rester fidèles » à leurs valeurs et « résister » à l’ingérence étrangère.
Mme Adamson a évoqué les tentatives visant à faire taire ceux qui critiquent la Chine, en précisant que « faire taire qui que ce soit dans notre société – des étudiants aux conférenciers ou politiciens – porte atteinte à nos valeurs ».
Elle a spécifiquement pointé la Chine comme le pays où l’on enseigne à de nombreux étudiants « à ne pas dire des choses qui offensent », en soulignant que cela contredit les valeurs fondamentales d’Australie où la franchise est considérée « comme preuve d’une véritable amitié ».
Le discours de Mme Adamson, largement rapporté par les médias australiens, a été prononcé à l’Institut Confucius de l’Université d’Adélaïde. Il est vu comme une réponse directe à l’inquiétude des habitants d’Australie face à l’influence croissante du régime chinois dans ce pays. Les Instituts Confucius ont été largement critiqués en tant qu’établissements financés par le régime chinois et ayant comme but la propagation de son influence dans les universités hors de Chine.
Une série d’importants rapports d’enquête publiés ces derniers mois par les médias australiens a révélé l’étendue du contrôle et de l’influence du Parti communiste chinois (PCC) sur les institutions politiques australiennes, les entreprises, les universités et les étudiants chinois dans ces universités. Selon ces rapports, les services du renseignement et les services diplomatiques d’Australie arrivent à une conclusion que le régime chinois a un plan concret visant à manipuler les étudiants chinois résidant en Australie.
Ce régime vise à exercer un contrôle sur les pensées des étudiants chinois qui étudient à l’étranger, les rapports des médias australiens en donnent beaucoup d’exemples. Ils décrivent la façon dont le régime contrôle directement diverses associations étudiantes chinoises, menace les dissidents chinois en Australie, s’ingère dans les affaires académiques des universités et achète la plupart des médias de langue chinoise dans ce pays.
Le 16 octobre, une semaine après les remarques franches de Frances Adamson, la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous ne voulons pas que la liberté d’expression soit restreinte d’une manière ou d’une autre, y compris parmi les étudiants ou les universitaires étrangers. »
« [L’Australie] est fière de ses valeurs d’ouverture et de protection de la liberté d’expression », a-t-elle ajouté. « L’Australie est une démocratie libérale ouverte. Nous sommes prêts à accueillir les étudiants et les visiteurs. Les gens viennent en Australie en raison de nos valeurs, de notre ouverture et de notre liberté. Nous voulons donc assurer que tout le monde a l’avantage d’exprimer son point de vue, qu’il soit à l’université ou en visite. »
Selon les statistiques publiées en juillet 2017 par le ministère australien de l’Éducation et de la Formation, les étudiants chinois représentaient 29 % des 564 869 étudiants étrangers qui faisaient leurs études en Australie, Dans un pays de 24 millions d’habitants, un grand nombre d’étudiants chinois dans les universités et d’autres établissements éducatifs a suscité une inquiétude croissante que le régime chinois manipule ces étudiants afin de réaliser ses propres plans.
Le régime peut le faire, en partie, par le biais des Associations d’étudiants et d’universitaires chinois (CSSA). Ces organisations sont soutenues par le régime chinois qui les utilise pour contrôler et espionner ses étudiants et ses universitaires en dehors de la Chine. Chen Yonglin, ancien diplomate chinois qui a fait défection en Australie en 2005, a à plusieurs reprises identifié les CSSA dans le monde entier – y compris dans les universités australiennes – comme un instrument d’espionnage et de propagande utilisé par le régime chinois afin de contrôler les étudiants chinois à l’étranger.
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