Auteur de la chanson Nique la France, le rappeur Saïdou a été relaxé par la Cour de cassation le 12 décembre après plusieurs années de procédure.
En 2010, le rappeur Saïdou – Saïd Zouggagh de son vrai nom – sortait une chanson intitulée Nique la France.
Un morceau très controversé qui avait d’ailleurs valu au rappeur d’être traîné en justice par l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française (Agrif) en 2015.
L’Agrif avait estimé que plusieurs passages du morceau interprété par Saïd Zouggagh représentaient une incitation à la haine raciale contre les « Français de souche ».
« Ce que j’en pense, de leur identité nationale, de leur Marianne, de leur drapeau et de leur hymne à deux balles, je vais pas te faire un dessin, ça risque d’être indécent, de voir comment je me torche avec leur symbole écœurant », éructe par exemple l’auteur du morceau.
Et Saïdou de renchérir dans un autre couplet :
« Genre tu découvres que tu vis chez les gros cons, chez les rastos qui n’ont jamais enlevé leur costume de colons. »
Pas de « Français de souche » selon la justice
Les poursuites entamées par l’Agrif avaient d’abord échoué, le tribunal correctionnel de Paris, puis la Cour d’appel estimant que le terme « Français de souche » ne pouvait pas constituer un groupe de personnes au sens défini par la loi comme l’explique Le Parisien.
Ne souhaitant pas en rester là, l’association avait saisi la Cour de cassation en 2017. Celle-ci a estimé que les propos outranciers tenus dans le morceau désignaient bel et bien « des personnes appartenant à la nation française », renvoyant les parties devant la Cour d’appel de Lyon pour un nouveau procès.
En janvier 2018, les magistrats lyonnais avaient condamné Saïd Zouaggah dit Saïdou à un euro symbolique de dommages et intérêts. Le rappeur avait également été condamné à payer les frais de justice déboursés par l’Agrif.
Ni d’incitation à la haine raciale, mais « un débat d’intérêt général »
Nouveau rebondissement le 12 décembre 2018 : la condamnation de l’auteur de Nique la France, qui s’était porté en cassation à l’issue de la décision de la Cour d’appel de Lyon, est finalement annulée par les magistrats de la Cour de cassation. Ces derniers n’ont cette fois-ci par ordonné la tenue d’un nouveau procès.
D’après la Cour de cassation, les propos « outranciers, injustes ou vulgaire » de la chanson « entendent dénoncer le racisme prêté à la société française, qu’elle aurait hérité de son passé colonialiste, et s’inscrivent à ce titre dans le contexte d’un débat d’intérêt général ».
Les magistrats du siège ont par ailleurs estimé que le morceau interprété par Saïdou « n’excède pas les limites de la liberté d’expression ».
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