Les tarifs pour les usagers des transports franciliens devraient à nouveau augmenter l’année prochaine en raison des besoins de financement d’Île-de-France Mobilités (IDFM) notamment pour les nouvelles lignes construites, a indiqué l’autorité régionale dans un vœu adopté mardi par son conseil d’administration.
En complément de nouvelles recettes fiscales souhaitées, « le conseil d’administration votera en décembre l’augmentation nécessaire des contributions des collectivités locales et des recettes tarifaires, y compris la tarification spécifique pour les visiteurs lors des Jeux Olympiques et Paralympiques, avec le souci réaffirmé de modérer au maximum les hausses de tarifs pour les Franciliens », indique la présidente d’IDFM, Valérie Pécresse, dans le vœu adopté.
Les élus de gauche du Conseil régional ont aussitôt déploré cette décision car « dès 2024, le prix du pass Navigo se rapprochera dangereusement des 90 euros », selon Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche communiste, écologiste et citoyenne.
Son groupe réclame « le gel des tarifs » et veut mettre à contribution les entreprises, taxer « les ressources issues du tourisme » et de « la spéculation immobilière ».
En fin d’année dernière, face au refus du gouvernement d’augmenter les recettes fiscales provenant des entreprises et à destination d’IDFM, l’autorité avait fortement augmenté le prix du pass Navigo et du ticket (+10%).
Le gouvernement prêt à faire un geste
Cette fois-ci, le gouvernement est prêt à faire un geste puisque dans un courrier adressé lundi à Valérie Pécresse et que l’AFP a pu consulter, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune assure à la présidente de région qu’IDFM « pourra disposer de nouvelles marges de manœuvre fiscales dès 2024 ».
Valérie Pécresse demande en effet depuis de longs mois une hausse du versement mobilité (VM), acquitté par les entreprises franciliennes de plus de 11 salariés, afin de financer l’offre supplémentaire de transports en 2024 liée aux Jeux olympiques et à l’extension de plusieurs lignes – les lignes 11 et 14 du métro, ou le RER E.
Or seul le gouvernement peut décider d’une telle hausse. Actuellement, les transports franciliens sont financés à 52,5% par une fiscalité dédiée (le VM) et à 47,5% par les contributions des collectivités locales et les recettes tarifaires.
Le gouvernement entend respecter ces équilibres « sur la période 2023-2028 » et souhaite « une solution de financement durable (…) propre à garantir la visibilité souhaitable jusqu’à la fin de la décennie », a assuré Clément Beaune dans sa lettre.
Il promet donc « une trajectoire de financement pluriannuelle, dont le projet de loi de Finances 2024 assurera la déclinaison » à la rentrée.
Un besoin de financement de 800 millions d’euros
Valérie Pécresse a elle fait voter un vœu dans lequel elle demande « le triplement de la taxe de séjour », ce qui pourrait rapporter 200 millions d’euros à IDFM.
Elle réclame aussi « l’augmentation de 0,2 point du taux du versement mobilités dans la zone 1 et 2 », soit 300 millions d’euros dès l’année prochaine.
Pour 2024, Valérie Pécresse estime les besoins de financement d’IDFM à 800 millions d’euros, ce qui laisserait 300 millions à trouver auprès des collectivités et des usagers.
Dans sa lettre, Clément Beaune a aussi promis de réduire de moitié la redevance versée par IDFM à la Société du grand Paris (SGP), chargée de construire le métro du Grand Paris.
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