Christophe, l’homme de 57 ans qui s’est jeté sur l’assaillant ce samedi matin gare de Lyon à Paris, n’a écouté que son courage. Aujourd’hui, il revient sur cette matinée pas comme les autres, qui l’aura profondément choqué. Il déplore par ailleurs n’avoir reçu aucun soutien de la part des autorités.
Christophe devait prendre le train et rejoindre un ami avec lequel il avait prévu de faire du ski. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Il est l’une des trois personnes ayant été blessées lors de cette attaque au couteau, commise par un Malien âgé de 32 ans dont l’optique était de « s’en prendre à des Français ». Il s’en sort avec des séquelles, notamment une blessure au cou et aux mains.
Christophe a crié pour attirer l’attention de l’agresseur vers lui
Le Malien qui a blessé plusieurs personnes samedi gare de Lyon à Paris a été mis en examen pour tentatives d’assassinat aggravées et écroué. Il a également été mis en examen pour violences commises avec arme aggravées. Détenteur d’un titre de séjour italien, cet homme au profil psychologique perturbé venait d’arriver sur le sol français quelques jours plus tôt. Un juge des libertés et de la détention a décidé de son placement en détention provisoire.
Christophe a raconté auprès de plusieurs confrères ce qui s’est produit ce samedi matin-là, vers 7 h 30, lorsqu’il est arrivé sur l’esplanade du hall trois de la gare parisienne. Il a d’abord vu un sac, semblant abandonné. « Ce sac qui traîne, je me dis ce n’est pas normal », a-t-il pensé à cet instant. Il a ensuite entendu du bruit et des cris. En tournant la tête, il a vu un africain avec un couteau dans une main et un marteau dans l’autre, en train d’attaquer des gens dans le hall. Il a alors crié pour attirer l’attention de ce dernier vers lui. L’agresseur venait de blesser grièvement un autre homme, qui est toujours hospitalisé précise Le Parisien, ayant été touché au niveau de l’abdomen et à la tête.
« J’avais l’impression que le couteau s’enfonçait même pas dans ma peau »
Voyant un jeune homme se ruer sur l’assaillant en lui faisant comme un plaquage de rugby – il s’agirait d’un ingénieur selon le quotidien francilien – Christophe a estimé que c’était « le moment de lui sauter dessus ».
Se faisant, l’agresseur lui a aussitôt planté un coup de couteau dans le cou. « J’ai quasiment rien senti. J’avais l’impression que le couteau s’enfonçait même pas dans ma peau, que la peau n’était même pas traversée », raconte-t-il au micro de BFMTV, avant de préciser qu’il a alors poussé le couteau avec sa main en criant : « Le couteau, le couteau. » Puis « un gros pied » est venu écraser le bras de l’agresseur, il s’agissait du vigile. « Et là, je me suis dit c’est bon, il y a du monde qui arrive », confie-t-il.
Celui qui s’apprêtait à rejoindre l’un de ses anciens collègues dans l’optique de passer une semaine de ski avec lui a demandé aux secours de lui mettre un strap sur le cou, parce qu’il avait un train à prendre, mentionne encore Le Parisien. Christophe, qui est sorti de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière vers midi ce lundi 5 février, explique qu’il se trouvait au moment des faits dans un état second.
Il s’en sort avec une dizaine de points de suture au cou, précisément sous la mâchoire, et une bonne dizaine dans la main aussi, d’ailleurs pour le moment, il n’arrive pas à bouger le pouce droit. « J’ai failli mourir. L’autre, il voulait me tuer. À trois centimètres près ça touchait la carotide, j’étais foutu. Ils me l’ont dit à la Pitié-Salpêtrière », confie le quinquagénaire au Parisien. Quant au jeune ingénieur, le média précise qu’aussitôt son intervention terminée, il est parti prendre son train.
« Personne n’a pris de mes nouvelles. Je trouve ça dégueulasse »
Traumatisé, le quinquagénaire reste par ailleurs choqué de ne pas avoir reçu de soutien de la part des autorités. « Personne n’a pris de mes nouvelles. Je trouve ça dégueulasse. Je n’ai pas eu un seul coup de fil juste pour me demander, vous allez bien monsieur ? » se désole-t-il en faisant référence aux membres du gouvernement ou aux élus de la marie de Paris. S’il assure ne pas souhaiter se faire passer pour un héros, il se sent cependant aujourd’hui un peu « seul », voire « abandonné » et aurait aimé « juste un peu de considération ».
« Ça m’aurait mis un peu de baume au cœur aussi. Ce n’est pas anodin ce qu’il s’est passé quand même, c’est violent psychologiquement. Dans une entreprise, il y a des procédures en cas de crise, avec une liste de choses à checker. Là, vous repartez avec le numéro d’un psy, et puis c’est tout », explique dans les colonnes du Parisien cet ancien employé d’EDF, ajoutant avoir dû demander au maire de sa commune à pouvoir bénéficier d’une assistance psychologique.
Il souligne en revanche que du côté des « infirmières, chirurgien, mais aussi pompiers, forces de l’ordre… tout le monde a été nickel, vraiment ».
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