Le conservateur Sebastian Kurz a remporté dimanche les élections législatives en Autriche et est bien placé pour revenir au pouvoir, quatre mois après avoir été renversé par le scandale de l’Ibizagate, selon les projections de la télévision publique.
Les conservateurs de l’ÖVP obtiendraient 37,2% des voix. L’extrême droite FPÖ, créditée de 16% des voix, perdrait dix points par rapport au scrutin de 2017 tandis que le parti social-démocrate SPÖ arriverait en deuxième position avec 22% des voix. Les Verts, qui avaient obtenu moins de 4% aux législatives de 2017, font leur retour au parlement avec une progression fulgurante, à 14,3% des suffrages.
Son score de 37% offre au chef des conservateurs une revanche appréciable, quatre mois après la chute de sa coalition avec le parti d’extrême droite FPÖ, balayé en mai par le scandale de corruption de l’Ibizagate.
À la recherche de coalition
Avec un score amélioré de 6 points, Sebastian Kurz doit nouer de nouvelles alliances pour revenir au pouvoir. Aucun parti ne semble pressé de lui tendre la main. Dès dimanche soir, l’extrême droite FPÖ, qui a gouverné dix-huit mois avec la droite, a fait savoir qu’elle se voyait siéger dans les rangs de l’opposition après un recul dans les urnes bien plus fort qu’attendu.
Confronté dans les derniers jours de campagne à de nouveaux soupçons de malversation, le parti anti-islam et anti-immigration a perdu environ dix points (16%) par rapport au précédent scrutin et n’est « pas en position » de gouverner, a annoncé son nouveau chef Norbert Hofer.
« Le FPÖ est le grand perdant » du scrutin, observe le politologue Peter Filzmaier, alors qu’il y a deux ans, la coalition autrichienne entre la droite et l’extrême droite s’affichait en modèle à suivre dans une Europe aux prises avec la montée des nationalismes.
Une majorité avec les Verts ?
Portés par la mobilisation internationale sur le climat, les Verts d’Autriche ont atteint un score de 14% qui les place en position de former une majorité avec Sebastian Kurz.
« Le plus vraisemblable est un gouvernement turquoise (couleur de l’ÖVP, ndlr) – vert », affirme un éditorial du quotidien Kurier (centre-gauche).
Mais le parti écologiste ne compte pas faire de cadeau au chef des conservateurs, qui a imposé une ligne dure sur l’immigration et refuse mordicus la création d’une taxe carbone défendue par les Verts.
Seuls 32% des électeurs des Verts sont favorables à une coalition avec l’ÖVP, inédite en Autriche. Les partisans de ce mariage sont encore moins nombreux dans le camp conservateur (20%).
Reste l’option d’un gouvernement minoritaire. Au vu des résultats, cette variante « est devenue très, très tentante », estime l’analyste Johannes Huber. « Bien sûr, à un moment donné, il y aura une motion de défiance contre M. Kurz et finalement de nouvelles élections. Mais ce ne sera pas rapide. Dans un avenir prévisible, le FPÖ est en soins intensifs et les sociaux-démocrates aux abonnés absents. »
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