À 11 ans, Karl Paquette participait comme petit rat de l’Opéra à son premier spectacle, « Casse-Noisette ». 35 ans plus tard, l’ex-danseur étoile présente ce ballet emblématique de Tchaïkovski en version pour enfants afin de rendre « accessible la danse classique ».
« En 1988, je faisais une des souris (dans ‘‘Casse-Noisette’’) et j’ai assisté à la nomination de l’étoile Élisabeth Maurin », se rappelle pour l’AFP Karl Paquette, nommé lui-même plus tard étoile sur ce même ballet. Devenu professeur à l’École de danse de l’Opéra depuis sa « retraite » de la compagnie fin 2018, Karl Paquette, 46 ans, revisite pour la deuxième fois un classique, fort du succès de « Mon premier Lac Des Cygnes », donné pendant plusieurs mois au Théâtre Mogador et en tournée.
Le danseur, qui avait également vu pour la première fois le légendaire Rudolf Noureev, alors directeur de la danse de l’Opéra, a à coeur de chasser les préjugés. « Je pense qu’il y a beaucoup de blocages pour les enfants, comme le fait de se dire ‘‘je vais m’ennuyer’’, ‘‘je ne peux pas poser de questions car les voisins vont faire chut’’ », dit-il.
Un format réduit et une narration pour mieux comprendre
« Il était une fois Casse-Noisette », au Théâtre du Châtelet (19-30 avril), est chorégraphié par Fabrice Bourgeois, maître de ballet à l’Opéra de Paris, tandis que Clément Hervieu-Léger, sociétaire de la Comédie-Française, a adapté le livret et conçu la narration. Karl Paquette s’est appuyé sur un format en deux actes (40 minutes chacun en plus d’un entracte), une narration pour expliquer les scènes et un allègement de certains passages.
Même si « Casse-Noisette » est relativement court (1h30), cette version fait 15 minutes de moins. Elle respecte toutefois la structure de cette féérie, durant laquelle Clara reçoit de son oncle à Noël un casse-noisette qui se transformera dans son rêve en prince. « C’est un format réduit (avec 26 danseurs) mais pas simplifié : on a gardé de la pantomime car c’est important de montrer cet art aux enfants », indique M. Paquette. La mise en scène injecte de l’humour – la Fée Dragée, dans le Royaume des délices, descend des cintres dans un élément de décor sous la forme d’un croissant.
Karl Paquette estime que cette version – avec des prix de 6 à 55 euros – n’est pas juste réservée aux petits. « Lors de ‘‘Mon premier Lac des Cygnes’’, un monsieur de 78 ans m’a dit en pleurant qu’il n’avait jamais osé voir un ballet classique ; ça fait plaisir », dit-il.
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