La présidente du groupe RN à l’Assemblée, Marine Le Pen et son allié LR Éric Ciotti ont dénoncé mardi un possible « coup d’État administratif » du camp macroniste.
La cohabitation se rapprochant, le président Macron serait sur le point de procéder à une vague de nominations, pour assurer ses pions, notamment à la tête de la police et la gendarmerie nationales.
« Il existe des rumeurs comme quoi le Président de la République envisagerait demain, c’est-à-dire à quatre jours du second tour, de nommer le directeur général de la police nationale, alors qu’il devait rester jusqu’à la fin des J.O., et le directeur de la gendarmerie nationale », a expliqué la dirigeante d’extrême droite sur France Inter.
Faire barrage au gouvernement de Jordan Bardella
Pour elle, « l’objectif » de telles nominations dans la précipitation est « d’empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite », si le Rassemblement national remporte la majorité dimanche au second tour des législatives.
« C’est une forme de coup d’État administratif, a-t-elle estimé, tout en espérant « que ceci relève uniquement de la rumeur ». « Pour des gens qui donnent des leçons de démocratie à la terre entière, c’est quand même étonnant d’agir de cette manière-là », s’est-elle par avance indignée. « Dans ces cas-là, il ne fallait pas dissoudre », a-t-elle insisté.
Son allié Éric Ciotti évoque notamment une nomination ayant eu lieu la semaine dernière. « Le mari d’une ancienne ministre a été nommé recteur », note-t-il. Cela témoigne d’une « panique générale » pour « recaser les proches », un stratagème qui n’est pas nouveau mais qui, en procédant de manière « accélérée » – à quelques jours du second tour des législatives anticipées – fait rentrer la France « dans un régime différent ». Cette accélération pour verrouiller certains postes est un « coup d’État administratif », a-t-il pointé sur Europe1/Cnews .
« On enlèverait des fonctionnaires compétents pour mettre des militants. (…) Ce n’est pas supportable, ce n’est pas acceptable ! »
L’ancien ministre Clément Beaune a réagi à cette accusation, en rappelant que « les préfets, les ambassadeurs sont renouvelés régulièrement », « quel que soit le gouvernement ». Les nominations du corps administratif se font « sur proposition d’un ministre ou du Premier ministre, avec signature et validation du président de la République », précise-t-il sur le plateau de BFM.
Celui qui a perdu au premier tour et est sorti des élections législatives du 30 juin affirme que « c’est absurde » de penser à un coup d’État, sachant qu’« un nouveau gouvernement peut faire à tout moment d’autres propositions ».
« Cela montre le manque de respect pour l’État qu’a Marine Le Pen », conclut-il.
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