Les forces spéciales canadiennes ont suspendu temporairement leur assistance militaire en Irak en raison des tensions entre l’armée irakienne et les combattants kurdes, a indiqué vendredi soir le ministère de la Défense.
« Une fois qu’il y aura plus de clarté dans les relations entre les forces de sécurité irakiennes », comme sur « les principales priorités et tâches à opérer » dans la lutte contre le groupe terroriste État islamique (EI), les militaires canadiens reprendront leur assistance, a indiqué Dan Le Bouthillier, porte-parole du ministère de la Défense.
Un peu plus tôt dans la journée, le gouvernement irakien avait suspendu ses opérations contre les forces kurdes pour tenter de parvenir à une solution négociée dans la crise ouverte par l’organisation dans la région autonome kurde d’un référendum controversé sur l’indépendance.
Le Canada, pays membre de la coalition internationale contre le groupe terroriste État islamique, juge nécessaire de consacrer les efforts à la consolidation « des acquis récents » dans la lutte contre l’EI.
« Les forces de sécurité irakiennes, avec tous les membres de la coalition, ont fait des progrès substantiels ces derniers mois et contrôlent désormais la grande majorité de leur territoire », a rappelé M. Le Bouthillier.
En dépit de ces progrès, « la lutte contre l’EI et l’extrémisme violent est loin d’être terminée » car les combattants de l’EI « contrôlent toujours des positions en Irak », a-t-il ajouté.
Si « la situation sur le terrain reste fluide, il faut du temps pour consolider les acquis récents, libérer tout le territoire tenu par l’EI et se concentrer de plus en plus sur les défis de la stabilisation », a indiqué ce porte-parole de la Défense canadienne.
En attendant que les Kurdes irakiens et Bagdad trouvent une solution, les forces spéciales canadiennes cessent donc leur mission à la formation et à l’assistance des forces armées irakiennes dans le nord.
Le Canada avait triplé en février 2016 son contingent de forces spéciales pour le porter à 210 membres
Le ministère de la Défense a précisé que cette suspension temporaire ne remettait pas en cause sa mission au sein de la coalition internationale, notamment avec la surveillance aérienne avec ses deux avions Aurora, son apport en matière de renseignement, ou la logistique médicale.
Pour l’heure, Bagdad cherche à sécuriser l’accès de son oléoduc vers le port turc de Ceyhan en prenant Fichkhabour, alors que depuis le 16 octobre, ses troupes ont repris aux Kurdes la totalité de la riche province pétrolière de Kirkouk, au nord de Bagdad, ainsi que des pans disputés de la province de Ninive, frontalière de la Turquie.
La région de Fichkhabour, située à la pointe d’un triangle formé par les territoires turc, syrien et irakien, est particulièrement stratégique pour les Kurdes.
Le poste-frontière se trouve à l’extrémité de la province de Dohouk, sous l’autorité de la région autonome du Kurdistan et non du gouvernement fédéral à Bagdad.
Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement du Kurdistan sont en crise ouverte depuis la tenue il y a un mois du référendum d’indépendance kurde. Le premier veut une « annulation » pure et simple de cette consultation tandis que le second propose un « gel des résultats ».
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