Le Canada va cesser d’envoyer des armes vers Israël, en guerre contre le Hamas, a confirmé mercredi la ministre canadienne des Affaires étrangères, provoquant la colère de responsables israéliens.
Depuis le début du conflit, il y a plus de cinq mois, les licences de vente d’armées accordées par le Canada à Israël concernaient uniquement l’exportation d’équipements non létaux, comme des outils de communication, avaient précédemment indiqué les autorités. « Il n’y a pas de licences ouvertes pour les exportations de produits létaux vers Israël », a réaffirmé mercredi le bureau de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
Et « depuis le 8 janvier, le gouvernement n’a pas approuvé de nouvelles licences d’exportation d’armes vers Israël et cela continuera jusqu’à ce que nous puissions garantir le respect total de notre régime d’exportation », a-t-il poursuivi. « Nous sommes dans une situation où la réalité sur le terrain ne nous permet plus » d’exporter des armes, avait justifié mardi soir une source gouvernementale à l’AFP.
Une décision « malheureuse » pour Israël
Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a qualifié de « malheureuse » la décision canadienne qui, selon lui, « sape le droit d’Israël de se défendre ». « L’histoire jugera durement cette décision du gouvernement canadien », a-t-il asséné dans un bref communiqué.
Les licences de ventes d’armes approuvées avant le 8 janvier restent toutefois « en vigueur » car leur suspension « aurait des implications importantes pour le Canada et ses alliés », a déclaré le ministère. Ottawa a exporté plus de 21 millions de dollars canadiens de matériel militaire vers Israël en 2022 et 26 millions en 2021, plaçant ainsi Israël parmi les 10 principales destinations des exportations d’armes canadiennes, selon des données du gouvernement.
Tout en affirmant le droit d’Israël à se défendre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a adopté une position de plus en plus critique à l’égard de l’opération militaire menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. Le Parlement canadien a adopté lundi une motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » et demandant au gouvernement de « cesser l’approbation et le transfert » d’armes à « destination d’Israël ».
Aux États-Unis, le sénateur indépendant Bernie Sanders a salué sur X (ex-Twitter) la décision du Canada, et appelé les États-Unis à ne plus « fournir un sou de plus à la machine de guerre de Benjamin Netanyahu », le chef du gouvernement israélien. La question de la livraison d’armes à Israël a déclenché des poursuites judiciaires dans plusieurs pays dans le monde.
Au Canada, une coalition d’avocats et de citoyens d’origine palestinienne a déposé début mars une plainte contre le gouvernement pour suspendre les exportations d’armes vers Israël, en l’accusant de violer le droit international mais aussi son droit national.
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