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Le cannabis, premier employeur de France : « Près de 200 000 personnes vivent grâce à cette économie parallèle »

mars 12, 2019 19:52, Last Updated: mars 12, 2019 20:25
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Invité sur le plateau des Grandes Gueules à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage L’Archipel français, Jérome Fourquet est revenu sur le « basculement civilisationnel » auquel la France est confrontée.

Directeur de l’opinion et de la stratégie de l’Ifop, Jérôme Fourquet était convié à l’émission animée par Olivier Truchot et Alain Marshall sur RMC le 11 mars.

Auteur de L’Archipel français, ouvrage qui rassemble une foule de données et d’analyses rendant compte du phénomène de fragmentation et de basculement culturel auquel la société française est en proie, M. Fourquet est revenu sur plusieurs des thèmes abordés dans son livre tels que la déchristianisation du pays, l’essor du multiculturalisme et du communautarisme ou l’éclatement des valeurs traditionnelles.

« À peu près le même volume que la SNCF »

Interrogé sur l’ampleur du trafic de cannabis dans l’Hexagone, un sujet qu’il évoque également dans L’Archipel français, Jérome Fourquet a déclaré que ce commerce clandestin représentait un des principaux pourvoyeurs d’emplois en France malgré son caractère illégal.

« J’ai repris des travaux de sociologie qui estiment à peu près à 200 000 personnes le nombre d’individus qui, de près ou de loin, gravitent et vivent grâce à cette économie parallèle », explique l’auteur.

« C’est bien plus qu’Uber – que l’on a souvent présenté comme le principal pourvoyeur d’emplois dans les banlieues – et c’est plus que la société EDF, c’est à peu près le même volume que la SNCF », ajoute-t-il.

« Je fais une comparaison avec ce qui se passait du temps de la monarchie, c’est-à-dire le trafic de sel, le faux-saunage qui avait pignon sur rue dans de nombreuses provinces françaises et qui donnait à manger à toute une partie de la paysannerie modeste », poursuit Jérome Fourquet.

Si les faux-sauniers exerçaient un commerce illégal échappant à tout contrôle de l’État, le trafic auquel ils se livraient portait néanmoins sur un bien de consommation dont la vente était par ailleurs autorisée, moyennant le paiement des taxes en vigueur.

Les contrebandiers profitaient en effet du régime particulier dont jouissait la Bretagne concernant l’exemption de la gabelle afin de revendre le sel breton au prix fort dans les autres régions sans s’acquitter de l’impôt.

Le cannabis est pour sa part un stupéfiant dont l’usage, le commerce ou la culture sont expressément prohibés en France.

« Les forces de l’ordre sont perçues comme des intrus qui empêchent le business »

Si le phénomène est relativement peu abordé et trouve difficilement sa place dans le débat public, Jérôme Fourquet ne manque pas de souligner l’impact délétère de ce trafic.

« Ce trafic de drogue participe à la fragmentation de la société parce qu’il est cantonné à un certains nombre de quartiers. Les flux économiques générés par la puissance que ces organisations ont acquise contribuent à amplifier la sécession », explique l’essayiste.

« Un quartier de Grenoble s’est enflammé ces derniers jours : nous sommes à chaque fois sur le même scénario, c’est-à-dire des jeunes qui décèdent dans une course-poursuite avec des forces de l’ordre et des représailles qui s’enclenchent. »

« À chaque fois, ces quartiers sont décrits comme défavorisés avec une population issue de l’immigration et avec un trafic de drogue extrêmement structuré qui fait que les forces de l’ordre sont perçues comme des intrus, des forces d’occupation qui empêchent le business dans ces territoires comme pouvaient l’être le gabelous dans certaines campagnes de l’Ouest au XVIe et au XVIIe siècles lorsqu’ils voulaient essayer de réguler le trafic de sel », conclut Jérôme Fourquet.

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