Le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a signalé que les nouvelles infections par Covid-19 en Chine ont augmenté de près de 20 % au cours des dernières semaines, dans un contexte où deux nouveaux sous-variants d’Omicron se sont répandues dans le pays.
Toutefois, si l’augmentation du taux officiel de positivité aux tests de dépistage du Covid-19 en Chine reflète celle du reste du monde, le nombre de décès dus au Covid-19 signalés demeure inférieur à ce que l’on pourrait attendre d’un pays aussi peuplé que la Chine, compte tenu du nombre de décès dus au Covid-19 signalés dans les autres pays.
Dans son rapport du 8 août, le CDC chinois indique que le taux de positivité au Covid-19 (soit le nombre de tests positifs divisé par le nombre de tests admissibles, ndlr) dans le pays a atteint 18,7 % au cours de la dernière semaine de juillet, contre 8,9 % au début du mois. Selon les données officielles, ce taux n’a pas dépassé 8 % depuis le début de l’année.
La tendance des données officielles sur les infections en Chine est similaire à celle observée aux États-Unis. Dans sa mise à jour bihebdomadaire du 8 août, le CDC américain a indiqué que le taux de positivité au Covid-19 aux États-Unis avait augmenté au cours des six derniers mois pour atteindre 17,6 %.
Selon les données de surveillance de l’Organisation mondiale de la santé provenant de 84 pays, le taux global de positivité au Covid-19 est supérieur à 10 %, mais varie selon les régions. Ce taux est en augmentation depuis plusieurs semaines. L’Europe a également fait état d’une augmentation de 20 % des tests positifs de dépistage du Covid-19 depuis le début de l’année 2024.
Toutefois, pour le mois de juillet, le CDC chinois n’a signalé que deux décès dus au Covid. Parallèlement, les données du CDC américain font état d’un bilan provisoire nettement plus élevé de décès liés au Covid, soit de 1920 décès américains signalés en juillet citant le Covid-19 comme cause sous-jacente ou contributive. Or la population de la Chine est beaucoup plus importante que celle des États-Unis, avec 1,4 milliard d’habitants, contre 335 millions.
Depuis longtemps, la communauté internationale reproche au Parti communiste chinois (PCC) de minimiser et de dissimuler l’ampleur réelle des infections et des décès dus au Covid-19 en Chine depuis la fin de l’année 2019, lorsque le Covid-19 a été déclaré pour la première fois à Wuhan, dans la province du Hubei.
Nouveaux sous-variants Omicron
Le CDC chinois a désigné les sous-variants XDV et JN.1 d’Omicron comme les souches prévalentes à l’origine des 7042 cas de Covid-19 officiellement enregistrés en juillet.
Le rapport officiel chinois indique que le sous-variant XDV d’Omicron et ses descendants représentent 38 à 43 % des infections, tandis que le sous-variant JN.1 d’Omicron et ses descendants – dont les sous-variants JN.1.7, JN.1.18, KP.2, KP.3 et LB.1 – représentent 55 à 60 % des infections.
Les données du CDC américain montrent qu’en date du 8 août, le sous-variant XDV.1 de la souche mère XDV n’était responsable que de 0,3 % des cas aux États-Unis, soit une réduction par rapport aux mois précédents. Par ailleurs, le variant KP.3.1.1 est désormais la souche la plus répandue aux États-Unis, suivi de KP.3, LB.1, KP.2.3 et KP.2 – tous issues de la souche mère JN.1. Le CDC américain a déclaré n’avoir vu aucune preuve que ces nouveaux variants provoquaient des symptômes plus graves.
Le Dr Dong Yuhong, spécialiste des maladies infectieuses et chroniqueuse médicale principale pour Epoch Times, a déclaré le 9 août que les sous-variants KP.3 et KP.2, dérivés du JN.1, présentent des caractéristiques virologiques et épidémiologiques similaires, mais que leur taux de positivité a augmenté en Chine.
Elle note que les variants ont une plus grande capacité à échapper aux anticorps que les personnes ont développés à la suite d’infections ou de vaccinations antérieures.
Le dernier vaccin chinois visait le variant XBB.1.5, qui appartient à une sous-lignée différente du variant parental commun BA.2 Omicron.
Selon le Dr Dong, bien qu’il y ait de nouveau des signes d’une augmentation de la transmission du Covid-19, on ne sait toujours pas si une souche mortelle du Covid-19 susceptible de provoquer une nouvelle pandémie pourrait émerger. Elle a ajouté que le Covid-19 « nécessite une surveillance continue et une observation méticuleuse ».
Elle a ajouté que la vitesse de développement des vaccins « ne peut pas suivre » la mutation continue du virus et que « dépendre simplement des vaccins n’est ni sécuritaire ni fiable ».
« Chacun d’entre nous possède une barrière multi-immunitaire innée », a-t-elle déclaré. « Tant que nous veillons à la renforcer et à la protéger, elle sera efficace. »
À cet effet, elle conseille d’éviter les habitudes de vie nuisibles à l’immunité, telles que le tabagisme, la consommation d’alcool et une heure du coucher tardive, et de favoriser les saines habitudes de vie qui renforcent l’immunité, telles que la pratique régulière d’exercice physique, la méditation et l’apaisement des émotions.
« C’est une approche positive pour faire face aux épidémies », a-t-elle déclaré.
Sans transparence, pas de confiance
Après des années de diffusion contrôlée de données officielles préalablement approuvées, de censure des dénonciateurs, de mesures sanitaires restrictives et de confinements prolongés dans toute la Chine, le Parti communiste chinois a soudainement fait marche arrière et a levé toutes ses restrictions sanitaires, obligations de dépistage et d’enregistrement des infections au Covid-19 en 2022. Or, le manque de transparence s’est poursuivi, laissant de nombreux Chinois dans l’incapacité de faire confiance à leurs institutions et dans l’ignorance de la gravité réelle de l’épidémie de Covid-19 dans le pays.
Selon les experts du régime chinois, 80 % de la population chinoise était infectée par le Covid-19 à la fin de l’année 2022, lorsque les restrictions ont été levées.
De récentes publications de médecins chinois sur les médias sociaux chinois ont renforcé les craintes de la population, un certain nombre d’entre eux affirmant qu’un variant plus contagieux du Covid-19 était à l’origine des nouvelles infections en Chine.
Hu Yang, médecin-chef du département des Soins respiratoires et intensifs de l’hôpital pulmonaire de Shanghai et professeur associé à l’université de Tongji, a déclaré, dans une vidéo publiée sur les médias sociaux chinois, que de concomitance avec la récente vague d’infections par le Covid-19, des infections pulmonaires graves et des symptômes de poumon blanc ont été constatés chez les jeunes.
« Le virus responsable du Covid-19 continuant à muter, la souche virale dominante [en Chine] est devenue le XDV, qui est plus contagieux, et de nombreuses personnes ont été à nouveau infectées », a déclaré M. Hu. « À l’heure actuelle, les souches mutantes du XDV peuvent encore se propager dans des environnements à haute température. »
Feng Ge, membre de l’Association chinoise pour la recherche et le développement de la médecine traditionnelle chinoise, a écrit sur les médias sociaux chinois le 4 août qu’ « actuellement, deux nouveaux sous-variants des plus virulents se répandent : le XDV et le KP.3 ».
Il a averti que les enfants sont plus vulnérables aux nouveaux sous-variants et que les parents ne doivent pas traiter une maladie causée par ces sous-variants comme un simple rhume.
Le Dr Guo Kai, médecin-chef adjoint du département de Pédiatrie de l’hôpital Wangjing de Pékin, a publié le 2 août sur le site chinois Weibo, que le nouveau variant KP.3 est « féroce » et qu’il vaut mieux garder à portée de main quatre types de médicaments pédiatriques.
Des rapports font état d’infections et de décès chez les jeunes
Sean Lin, microbiologiste et professeur adjoint au département des Sciences biomédicales du Fei Tian College de New York, affirme que le régime chinois continue de dissimuler des informations sur les cas de Covid-19 en Chine.
« Le gouvernement chinois a dissimulé le nombre de personnes décédées du Covid-19 », a déclaré M. Lin lors d’une interview accordée à Epoch Times le 9 août.
« Je pense que de nombreuses personnes âgées ayant une faible immunité sont peut-être déjà mortes lors des multiples vagues de Covid-19 en Chine. Et maintenant, il se propage de manière agressive chez les jeunes. »
Selon M. Lin, le sous-variant KP.3 en Chine a désormais la capacité de remplacer certaines des autres sous-variants du JN.1 à l’origine de l’augmentation des infections.
« Cependant, je pense que la situation en Chine n’est pas seulement un problème de mutation du virus, car ce variant est également présent dans d’autres régions du monde », a-t-il déclaré. « Je pense que c’est parce que le système immunitaire de tant de jeunes Chinois a été épuisé. Je pense que le problème de la Chine est un problème de santé global. »
M. Lin a déclaré à propos des infections par le Covid-19 en dehors de la Chine : « Le taux d’hospitalisation n’a pas augmenté, ni le taux de mortalité, bien que le taux de transmission ait augmenté. L’ensemble de la société ne ressent pas tellement l’impact du Covid, car la plupart des gens peuvent s’en remettre au bout de deux semaines environ. »
« Or, la situation est différente en Chine », a-t-il déclaré.
Un habitant du comté de Huzhu, dans la province de Qinghai, au nord-ouest de la Chine, qui a demandé à être désigné sous le seul nom de Yang par crainte pour sa sécurité, a déclaré à Epoch Times, au début du mois d’août, que plusieurs familles de son entourage avaient vu leurs enfants infectés par le Covid-19.
« L’épidémie est encore très grave dans certains endroits », a-t-il déclaré.
Yang a également noté qu’il y a eu des incidents connus dans lesquels « de nombreuses personnes de tous âges sont mortes très soudainement ». Et ce, bien qu’elles aient toutes reçu des vaccins contre le Covid-19 pour des variants antérieurs, a-t-il fait remarquer.
Cao, un habitant de Jingdezhen, dans la province de Jiangxi, qui a également demandé l’anonymat, a déclaré à Epoch Times que les habitants pensent que des personnes ont été infectées par le Covid-19 au cours des dernières années, malgré l’absence de tests de dépistage et de consignation des cas.
« Des morts subites inexpliquées se produisent également de temps à autre », a-t-il déclaré. Certains de ses parents et amis en ont été victimes.
Un habitant de Nanyang, dans la province du Henan, en Chine centrale, qui a également demandé à être désigné sous le nom de Yang, a déclaré à Epoch Times que les cliniques locales étaient constamment occupées.
« Mais les médecins ne disent pas la vérité aux patients », a-t-il déclaré. « Ils contournent le problème et ne vous disent rien. »
Selon lui, plusieurs habitants de la région sont soupçonnés d’avoir succombé au Covid-19, y compris de nombreux jeunes.
« Je me suis rendu à l’hôpital et j’ai constaté que plusieurs personnes âgées d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années étaient décédées », a-t-il déclaré. « Il y avait plus de personnes qui avaient subi un infarctus du myocarde [un effet secondaire connu des vaccins contre le Covid-19]. Beaucoup d’entre nous savent qu’il n’y a aucun moyen de résoudre ce problème. »
Pour faire face aux infections et aux effets secondaires, Sean Lin a suggéré que les Chinois abandonnent le matérialisme et l’athéisme du PCC, qui ne leur apporte aucun bénéfice psychologique ni soutien moral, et qu’ils cherchent sens et espoir dans les riches traditions spirituelles de la Chine, « qu’il s’agisse du bouddhisme, du taoïsme ou du Falun Gong ».
« Dans l’Histoire, de nombreux récits ont montré qu’il est possible de traverser des épidémies en ayant la foi et en gardant un cœur bienveillant. Cela demeure très important », a-t-il ajouté. « Après tout, je pense que cela offre aux gens du monde entier une chance de survivre à toutes sortes d’épreuves. »
Avec la contribution de Luo Ya, Fang Xiao, Xiong Bin et Melanie Sun.
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