Le chanteur Jean-Luc Lahaye, mis en examen et incarcéré vendredi 5 octobre pour des soupçons de viol et d’agressions sexuelles sur deux mineures, a regretté par la voix de son avocat, auprès de l’AFP le samedi 6 octobre, que « l’ensemble des investigations » aient été « réalisées à charge ».
Jean-Luc Lahaye, 68 ans, a été mis en examen vendredi par une juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris pour « viol et agression sexuelle de mineurs de plus de 15 ans, corruption de mineur » et abus de faiblesse.
Il a en revanche été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour « détention d’image à caractère pédopornographique ».
Une juge des libertés et de la détention a ensuite ordonné son placement en détention.
Première nuit en prison pour Jean-Luc Lahaye – 06/11 https://t.co/UlVCfFK2jP via @BFMTV
— Mounredeme ⭐️⭐️ (@Mounredeme62) November 6, 2021
« Je regrette cette décision, qui n’est cependant pas étonnante dans la mesure où elle est fondée sur un dossier dans lequel l’ensemble des investigations ont été réalisées à charge », a indiqué Me David Apelbaum, qui défend le chanteur avec Me Camilla Quendolo.
« L’information judiciaire permettra de rétablir la vérité », a-t-il ajouté, sans faire plus de commentaire. L’avocat avait annoncé, au début de l’audience devant la juge des libertés et de la détention, que la vedette des années 80 contestait les faits reprochés.
Jean-Luc Lahaye avait été interpellé mercredi matin, puis entendu en garde à vue pendant quarante-huit heures dans les locaux de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP).
Il est soupçonné d’avoir agressé sexuellement deux adolescentes, alors âgées de 15 à 17 ans, à partir de 2013.
Les jeunes filles, nées en 1998 et 2000, avaient porté plainte contre l’interprète de « Papa chanteur », puis s’étaient rétractées avant de déposer une nouvelle plainte en début d’année, entraînant l’ouverture d’une enquête par le parquet.
« Mes clientes sont soulagées de cette mise en examen. Elles ont été très affectées par les fuites dans la presse, particulièrement les commentaires mensongers sur leurs mères », a déclaré à l’AFP Me Nathalie Bucquet, qui représente les deux plaignantes. « Elles souhaitent que les principes de droit soient respectés et que cette affaire soit jugée le plus sereinement possible », a-t-elle ajouté.
Parmi les deux plaignantes figure l’adolescente à laquelle Jean-Luc Lahaye avait demandé de s’adonner à des jeux sexuels par webcam interposée, alors qu’elle avait 15 et 16 ans. Il avait été condamné pour ces faits à un an d’emprisonnement avec sursis le 18 mai 2015 pour corruption de mineure.
L’une des filles du chanteur de variétés, soupçonnée d’avoir fait pression sur les plaignantes pour qu’elles se taisent, ainsi que les mères des adolescentes avaient été aussi interpellées mercredi 3 octobre. Leur garde à vue a été levée, sans poursuite à ce stade.
Les mères auraient encouragé leurs filles à avoir des relations avec M. Lahaye et leur auraient demandé ensuite de taire les faits.
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