Marilyn Monroe, décédée en 1962 à l’âge de 36 ans, a été ramenée artificiellement à la vie lors de la conférence SXSW qui se tient chaque année en mars à Austin, au Texas.
Soul Machines, une société néo-zélandaise qui utilise la technologie de l’intelligence artificielle (IA) pour créer des personnages numériques, a dévoilé sa « Marilyn numérique » (Digital Marilyn) qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’actrice hollywoodienne. Cet exploit soulève néanmoins des questions éthiques quant à l’utilisation de la voix et de l’apparence de personnes décédées.
« La résurrection numérique induite par IA pose des problèmes juridiques et éthiques. Cela suppose que tout le monde veut être ressuscité, alors que ce n’est pas le cas », a déclaré à Fox News Digital Kris Ruby, commentateur de télévision et fondateur de la société de relations publiques Ruby Media Group, basée à New York.
« Il y a une expression qui s’appelle ‘reposer en paix’. L’IA détourne essentiellement ce concept en s’assurant que personne ne pourra plus jamais reposer en paix », estime Kris Ruby.
« Si tout le monde est éternellement en vie grâce à de fausses répliques, qui se repose et où est la paix ? Non seulement nous serons en concurrence avec des machines, mais nous serons également en concurrence avec les morts. Quelqu’un s’est-il arrêté pour réfléchir aux conséquences de cette situation pour la prochaine génération de travailleurs ? »
Epoch Times a contacté Soul Machines pour plus d’information.
Une Marilyn Monroe numérique
Selon un communiqué de presse publié par Soul Machines, son chatbot généré « interagit avec les fans en temps réel en utilisant le traitement avancé du langage naturel, l’apprentissage profond et GPT 3.5 ». L’entreprise a expliqué dans un post de blog que sa « Digital Marilyn » est autonome et peut s’engager dans des « conversations dynamiques ».
Le chatbot « répond aux questions avec la voix et le style caractéristiques de Marilyn, partage des anecdotes et offre même des salutations personnalisées, créant ainsi une expérience inoubliable pour les fans de Marilyn », peut-on lire dans le communiqué de presse.
L’entreprise précise que chaque interaction avec le chatbot est unique. « Digital Marilyn analyse vos préférences et adapte ses réponses en conséquence (…) à un niveau individuel », poursuit le communiqué.
L’expérience interactive a été réalisée en partenariat avec Authentic Brands Group, une société de gestion de marques qui gère les droits d’image et de ressemblance de l’actrice décédée.
Authentic gère également les droits d’image ou les successions d’autres célébrités décédées, dont Elvis Presley et Muhammad Ali, ainsi que de personnalités encore en vie, comme David Beckham ou Shaquille O’Neal.
« Cette collaboration illustre le pouvoir transformateur de l’IA pour connecter les marques et les consommateurs », avance Greg Cross, directeur général et cofondateur de Soul Machines, dans un communiqué.
Des célébrités contre l’IA
Plusieurs personnalités d’Hollywood s’inquiètent de l’émergence de l’intelligence artificielle, et on exprimé leurs craintes quant à ses implications possibles sur l’industrie du divertissement, notamment à la télévision et au cinéma.
L’actrice Candace Cameron Bure, connue pour son rôle dans la sitcom familiale « Full House (La Fête à la maison)« , a confié à Fox News en début d’année que l’utilisation de l’IA dans la réalisation de films lui faisait « un peu peur ».
« Je ne manquerai pas d’y prêter attention », a-t-elle ajouté. « D’ailleurs, nous faisons appel à de merveilleux scénaristes pour écrire nos films, et je n’ai pas l’intention d’utiliser ou de toucher à l’IA dans le cadre de la réalisation de nos films et de l’écriture de nos scénarios. »
L’actrice et réalisatrice Justine Bateman, vedette de la sitcom « Family Ties » (Sacrée Génération), a déjà critiqué les logiciels d’intelligence, déclarant à Fox News en mai dernier qu’ils « n’ont pas du tout leur place à Hollywood ».
« Pour moi, la technologie doit résoudre les problèmes que rencontrent les humains », a-t-elle affirmé. « Utiliser ChatGPT ou tout autre logiciel qui utilise l’intelligence artificielle pour écrire des scénarios, à la place d’un scénariste, ne résout pas un problème. »
Justine Bateman a poursuivi : « Nous ne manquons pas de scénaristes. Nous ne manquons pas d’acteurs. Nous ne manquons pas de réalisateurs. Nous ne manquons pas de gens talentueux ».
En septembre dernier, l’acteur oscarisé Tom Hanks s’est rendu sur Instagram pour avertir ses followers que son image avait été utilisée sans son consentement via un contenu généré par l’IA qui aurait été diffusé lors d’une publicité pour un plan dentaire.
« Attention ! Il y a une vidéo qui fait la promotion d’un plan dentaire avec une version de moi générée par l’IA. Je n’ai rien à voir avec ça », a-t-il écrit dans son message.
La star de « John Wick », Keanu Reeves, s’est également exprimée sur la question lors d’une interview accordée à Wired en 2023, rappelant que l’une de ses scènes d’un film non spécifié avait été modifiée numériquement.
« Au début des années 2000, ou peut-être dans les années 90, on a modifié une de mes scènes », a-t-il déclaré. Ils ont ajouté une larme sur mon visage, et je me suis dit : « Hein ?! ».
« Ce qui est frustrant, c’est que vous perdez votre liberté d’action », a-t-il poursuivi. « Lorsque vous jouez dans un film, vous savez que vous allez être coupé et édité, mais vous y participez. Si vous entrez dans le monde du deepfake, il n’y a plus aucun de vos points de vue. C’est effrayant. »
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