Le « chauffard de Lorient » qui avait fauché deux enfants condamné à cinq ans de prison ferme

Par Epoch Times avec AFP
16 février 2021 00:42 Mis à jour: 16 février 2021 17:24

La passagère du véhicule a été condamnée à un an de prison assorti d’un sursis probatoire de deux ans et d’une obligation de travail et de soins, pour non assistance à mineur de 15 ans en danger.

La sentence est tombée. Kylian Le Reste, accusé d’avoir percuté mortellement avec son véhicule un enfant de neuf ans et blessé un autre de sept ans grièvement en juin 2019 à Lorient dans le Morbihan, a été condamné ce mardi à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt, pour homicide involontaire aggravé, blessures involontaires, conduite sans permis avec récidive et non assistance à mineur en danger.

Le chauffard âgé de 22 ans écope une peine de six ans de prison dont un an avec sursis probatoire pendant trois ans assortis d’une obligation de travailler, d’indemniser les victimes, de soin, et d’une l’interdiction de paraître à Lorient. Gaëlle Taugeron, son ex-petite amie, la passagère du véhicule, a été condamnée à « un an de prison assorti d’un sursis probatoire de deux ans et d’une obligation de travail et de soins »,  pour non assistance à mineur de 15 ans en danger.

La famille « soulagée »

« Ce qu’il fallait, c’est que ces deux personnes soient condamnées et reconnues coupables des faits qui leur sont reprochés et c’est le cas », a réagi Me Philippe Courtois, avocats des parties civiles. « La famille est soulagée de cette décision, de cette sanction ferme qui est importante ».

Dans un long réquisitoire, le procureur avait requis huit ans de prison avec mandat de dépôt pour le conducteur, fustigeant une « conduite assassine », et pointant une affaire « extraordinaire » en ce qu’elle comporte « autant de circonstances aggravantes touchant des mineurs victimes totalement innocents« . Il avait requis un an de prison avec sursis pour la passagère.

« Je n’ai pas souvenir de les avoir vus »

Le 9 juin 2019, après un refus d’obtempérer, Kylian Le Reste s’enfuit à très vive allure, multipliant les infractions au code de la route. Il percute une voiture sans faire de blessés, avant de faucher sur un trottoir les deux jeunes cousins, Bunyamin  et Samet, neuf et sept ans, frôlant un troisième.

Il redémarre aussi sec, puis s’arrête et s’enfuit avec son ex-compagne Gaëlle Taugeron. Recherché, il sera interpellé neuf jours après les faits dans un hôtel de la banlieue de Lorient. « Ça s’est passé tellement vite, entre le stress, l’adrénaline, je n’arrivais pas à contrôler tout ça. Je n’ai pas souvenir de les avoir vus », a déclaré le prévenu, déjà condamné pour conduite sans permis. Il a toutefois reconnu avoir vu « des silhouettes ». Quand le conducteur apprend peu après, par un ami, qu’il a percuté deux enfants, il explique avoir été « bouleversé », sans être « prêt à assumer ».

De son côté, d’une voix faible, Gaëlle Taugeron, a reconnu avoir eu « conscience des chocs », pensant qu’il s’agissait du « trottoir ». « Je ne savais pas où je regardais, j’étais apeurée », a décrit la jeune femme, jugée pour non-assistance à mineur en danger.

« Il est décédé sous mes yeux »

Très ému, le conducteur du véhicule percuté décrit une « scène de guerre ». « J’ai vu les corps des enfants rebondir sur la porte du garage (…) Quand je suis arrivé, le corps d’un des enfants semblait désarticulé. Quelques secondes après mon arrivée, il est décédé sous mes yeux », a déclaré Cédric Raverdy.

Samet, aujourd’hui âgé de neuf ans, souffre de graves séquelles physiques et cognitives. Il a notamment perdu l’usage d’un bras et doit être assisté pour tous les actes de la vie courante. Quasi mutique, il a simplement déclaré avoir envie de « retourner à l’école ».

Diyar, dix ans, qui souffre du « syndrome du survivant » et a été éclaboussé du sang de ses cousins, a expliqué être rentré chez lui sans rien dire « de peur d’être grondé ». « Il n’est pas comme avant, il se réveille la nuit, tremble. Toute la famille est morte », a lancé son père. Interrogée, la mère de Bunyamin s’est effondrée en larmes.

Le tribunal s’est longuement penché sur la relation unissant les prévenus. Il décrit Mme Taugeron comme « toxique » liée à un compagnon qui l’« enfermait ». Elle avait déposé plainte avant le drame pour harcèlement et violences.

 

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