Ce mercredi 21 août, la SPA (Société protectrice des animaux) a publié une vidéo YouTube retraçant le sauvetage d’une centaine de chiens dans ce qu’elle a rebaptisé le « chenil de l’horreur », à Wavrin (Nord). Pour l’association, c’est une façon de sensibiliser le public, mais aussi de mettre en avant le travail de ses équipes.
En mai dernier, le jugement pour sévices et actes de cruauté des trois gérants du chenil Les 2 Louveteaux de Wavrin a été rendu. Aujourd’hui, la SPA a décidé de publier une vidéo montrant le sauvetage des 122 animaux détenus dans ce chenil, dénonçant les conditions épouvantables dans lesquelles ceux-ci vivaient.
« Dans le top dix de ce qu’on n’avait jamais vu à la SPA »
À la suite d’une dénonciation, une perquisition avait eu lieu au chenil Les 2 Louveteaux, tenu par un père et ses deux fils, ainsi qu’au domicile de ceux-ci. L’opération s’était déroulée le 20 avril 2022, ainsi que le relaye France Bleu. La gendarmerie et la Direction départementale de la protection de la population (DDPD), de même que des membres de la SPA, s’étaient alors rendus sur place.
Marquée par cette expérience, la SPA a voulu dévoiler les horribles conditions de détention des chiens dans cet élevage. Ce 20 avril 2022, les bénévoles de l’association avaient d’abord dû faire face aux odeurs insoutenables d’urine et d’excréments. Ils avaient par la suite découvert des animaux terriblement apeurés et gravement dénutris. Enfermés dans des cages, les pauvres bêtes n’avaient même pas une gamelle d’eau.
Les personnes présentes avaient par ailleurs constaté que certains de ces chiens, des malinois, subissaient des techniques de dressage violentes et beaucoup n’avaient pas survécu à un tel traitement. « On voit beaucoup de choses en termes de saisie d’animaux maltraités mais là, on est quand même dans le top dix de ce qu’on n’avait jamais vu à la SPA » a déclaré à nos confrères le président de la structure, Jacques-Charles Fombonne.
Ainsi que le relate La Voix du Nord, la responsable juridique de la SPA à l’échelle nationale a indiqué avoir basculé dans l’horreur en arrivant sur place ce jour d’avril. Les malinois étaient « détenus dans des box dégueulasses » et avaient pour toute nourriture « de la viande avariée ». « Cela fait 20 ans que je fais ce métier et c’est le dossier qui m’a le plus marquée », a-t-elle pointé.
« Dénoncer certaines méthodes d’élevage et de sensibiliser le public »
Si la SPA a décidé de rendre publiques ces images c’est dans le but de marquer les esprits. La responsable juridique explique à nos confrères pourquoi cela n’a pas été dévoilé plus tôt. « On ne voulait pas le faire avant le jugement pour éviter d’être attaqués pour diffamation mais maintenant il est temps. Le but est de rappeler que la SPA lutte contre la maltraitance au quotidien », a-t-elle plaidé.
Cette vidéo, « c’est aussi une manière de dénoncer certaines méthodes d’élevage et de sensibiliser le public », a également expliqué à France 3 la responsable juridique de la SPA, mettant en garde : « Lorsqu’on achète un chien et qu’on veut l’élever, il faut bien se renseigner pour savoir comment il sera traité, par qui, avec quelles méthodes… On a un rôle éducatif à ce niveau-là, il faut alerter les gens, les propriétaires… les rendre vigilants. »
La responsable a encore mentionné auprès de La Voix du Nord que « les méthodes pour rendre ces chiens agressifs sont glaçantes ». De ce fait, les animaux étaient dans un état de stress inimaginable lorsqu’ils ont été découverts par les membres de l’association. « Ils ont bu pendant des heures. À force de manger de la viande avariée, leurs selles étaient comme du sable et leur vomi sanguinolent. C’est un dossier de maltraitance qui a vraiment marqué la SPA », a-t-elle conclu.
Quant au père et ses deux fils, ils ont été reconnus coupables de sévices graves sur animaux. Condamnés pour actes de cruauté, ils ont écopé de peines allant jusqu’à 18 mois d’emprisonnement. Ils ont également interdiction de détenir des animaux jusqu’à 5 ans et ne peuvent plus exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux, précisent nos confrères.
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