« Le clan Biden a mis en place un système de trafic d’influence qui lui a rapporté des millions de dollars » – Gérald Olivier
Journaliste franco-américain et auteur, Gérald Olivier vient de publier Cover up : le clan Biden, l’Amérique et l’État profond, aux éditions Konfident.
Un ouvrage qui fait le point sur les accusations de corruption et de trafic d’influence portées contre le président des États-Unis, Joe Biden, et sa famille, notamment son fils cadet, Hunter Biden, en s’appuyant sur les enquêtes menées par des journalistes américains ainsi que sur les auditions de plusieurs témoins devant le Congrès ces derniers mois.
Potentiellement le plus grand scandale politique de l’histoire des États-Unis
« Depuis novembre 2022, et la victoire des Républicains aux élections intermédiaires, des faits plus troublants les uns que les autres font surface. Ils tendent à prouver que le clan Biden, sous la direction de Joe et par l’entremise de Hunter, a mis en place un système de trafic d’influence à partir du moment où Joe est devenu vice-président. Ce système aurait rapporté des millions de dollars », explique le journaliste franco-américain.
Pour Gérald Olivier, le système mis en place par le clan Biden constitue « potentiellement, le plus grand scandale politique de l’histoire des USA », loin devant celui du Watergate, qui avait pourtant valu au président Richard Nixon de démissionner.
« Il s’agit d’une nébuleuse infiniment complexe qui implique des dizaines de personnalités et des dizaines de sociétés écrans dans des pays parfois hostiles aux États-Unis […]. Un système qui, invariablement, ramène à deux personnages : Hunter Biden et son père », précise Gérald Olivier.
« Ce système implique des transactions avec des entités étrangères, principalement chinoises et ukrainiennes, mais également roumaines, russes, kazakhs. »
Burisma, une entreprise ukrainienne au cœur des accusations de corruption
Parmi ces transactions suspectes, figurent notamment celles menées par Hunter Biden à partir de 2014 avec Burisma, une entreprise ukrainienne du secteur énergétique. Fondée par Mykola Zlochevsky – un oligarque ukrainien qui a été le ministre des Ressources naturelles et de l’Écologie du président Ianoukovitch entre 2010 et 2012 –, Burisma est à l’époque le deuxième producteur privé de gaz naturel en Ukraine.
Bien qu’il ne dispose d’aucune expertise dans le domaine de l’énergie, qu’il ne parle ni ukrainien ni russe, Hunter Biden se voit offrir un siège au conseil d’administration de Burisma et se retrouve officiellement en charge de « promouvoir la compagnie au sein des instances internationales ». Une mission pour laquelle il perçoit un million de dollars par an.
D’après Gérald Olivier, en recrutant Hunter Biden, les dirigeants de Burisma cherchent en réalité à bénéficier de l’influence de Joe Biden – à l’époque vice-président de Barack Obama, qui l’a chargé de sécuriser les intérêts stratégiques américains en Ukraine et d’éliminer la corruption qui y sévit afin de préparer le pays à intégrer le camp occidental – pour mettre un terme aux enquêtes lancées contre leur société, soupçonnée de corruption.
Une stratégie qui sera couronnée de succès quelques mois plus tard, en décembre 2015, lorsque Joe Biden se rendra à Kiev dans le cadre d’une visite officielle pour annoncer l’octroi d’un prêt garanti d’un milliard de dollars à l’Ukraine.
Ce prêt sera en effet assorti d’une condition : le renvoi de Viktor Shokin, le procureur ukrainien qui enquête contre la société Burisma et que Joe Biden accusera de corruption pour justifier sa demande. Le procureur Shokin finira par être dessaisi de l’enquête contre Burisma et les poursuites contre la société seront abandonnées quelques mois plus tard.
« Si l’intérêt des États-Unis était de résoudre les problèmes de corruption en Ukraine, ce n’est pas en licenciant Victor Shokin qu’ils allaient le faire. Et il y a aussi une hypocrisie fondamentale : le pays qui vient vous dire de changer de comportement et d’éliminer la corruption est représenté par un homme qui est lui-même gangrené par la corruption de sa propre famille, une corruption à laquelle il participe », souligne Gérald Olivier.
Des dizaines de transactions suspectes signalées par les banques américaines
Parmi les éléments tendant à démontrer la mise en place d’un système de corruption et de trafic d’influence par la famille Biden, Gérald Olivier évoque notamment les témoignages sous serment de plusieurs anciens partenaires d’affaires du fils de Joe Biden ainsi que plusieurs rapports établis par les banques américaines dans le cadre de dizaines de transactions financières suspectes.
« Quand une banque américaine identifie une telle transaction, elle est tenue de la signaler au département du Trésor dans ce qui s’appelle un Suspicious Activity Report (SAR). Or, depuis 2009, les banques américaines ont produit plus de 170 SAR concernant les Biden », souligne le journaliste.
Des rapports bancaires dont certains ont depuis été récupérés par les élus républicains et qui alimentent l’enquête en destitution de Joe Biden ouverte en décembre 2023 par la Chambre des représentants, où les membres du GOP disposent de la majorité.
Une vaste campagne de dissimulation
Si les soupçons de corruption concernant Joe Biden et sa famille trouvent davantage d’écho ces derniers mois, notamment du fait des auditions menées par les élus républicains via différentes commissions parlementaires, Gérald Olivier affirme qu’une vaste campagne de dissimulation a été mise en œuvre ces dernières années pour tenter d’étouffer les accusations à l’encontre du président des États-Unis.
« Les activités du fils de Joe Biden auraient mérité des enquêtes poussées de la part de l’administration, de la justice et des médias américains. Cela ne s’est pas produit. Au contraire, tout le monde a fermé les yeux », observe le journaliste franco-américain.
« En clair, les activités de la famille Biden ont fait l’objet d’un cover up, d’une campagne de dissimulation. Cette campagne n’a pas cessé. Elle est orchestrée conjointement, mais pas nécessairement de manière coordonnée, par les élus démocrates du Congrès, par le département de la Justice, par les médias et les réseaux sociaux dominants, du New York Times à CNN en passant par Facebook. »
Le rôle trouble du FBI
Une campagne de dissimulation à laquelle le FBI a d’ailleurs activement participé ces dernières années en cherchant à étouffer les informations liées aux activités de la famille Biden, ou à les discréditer en les présentant comme une opération de désinformation étrangère, explique Gérald Olivier.
« On a une ingérence sans précédent du FBI, qui est quand même le bras armé de la justice américaine et qui, a priori, se veut indépendant de tout système politique. C’est un cas jamais rencontré jusqu’à présent où la première agence de la justice du pays prend position. »
« Il est évident que si les informations que l’on a apprises après l’élection de 2020 avaient été connues, avérées, confirmées avant le scrutin, Joe Biden n’aurait jamais été élu », estime le journaliste franco-américain.
Le venin de la politique américaine
Selon Gérald Olivier, si les accusations de corruption portées contre le clan Biden n’ont pas porté préjudice à Joe Biden dans le cadre de l’élection présidentielle en 2020, grâce au succès de la campagne de dissimulation dont elles ont fait l’objet, elles pourraient avoir un impact sur l’élection de 2024 du fait de l’enquête en destitution ouverte par les élus républicains du Congrès.
« Le cœur des motifs d’inculpation de Joe Biden, ce sont les affaires de corruption, c’est l’implication dans les affaires de son fils, ce sont les cas d’obstruction de justice, ce sont les cas de parjure », rappelle Gérald Olivier.
Une enquête en destitution qui, si elle n’a a priori aucune chance d’aboutir à l’impeachment du président Biden, les Républicains ne disposant pas du nombre de voix nécessaire au Sénat, pourrait toutefois affaiblir le président sortant en faisant la publicité des soupçons de corruption dont il fait l’objet.
« Le système mis en place par Joe Biden constitue le venin de la politique américaine. Joe Biden a porté à l’extrême ce que beaucoup de politiciens font ailleurs, et c’est aussi pour cela que ces politiciens le protègent. Hillary Clinton a fonctionné un peu de la même façon. La Fondation Clinton n’aurait jamais reçu les milliards de dollars de donations dont elle a bénéficié si elle n’avait pas été secrétaire d’État », remarque l’auteur de Cover up : le clan Biden, l’Amérique et l’État profond.
« Derrière Joe Biden, vous avez tout un système qui a été mis en place et qui, évidemment, se protège. C’est ce système, d’ailleurs, que Donald Trump voudrait abattre. Et c’est aussi pour cela que vous avez cette collusion du monde politique contre Trump, parce qu’il n’est pas du sérail, il n’a pas fait fortune grâce à la politique. Il n’a de comptes à rendre à personne, donc il menace tout le monde », conclut Gérald Olivier.