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Le « concile de réunification » des Églises orthodoxes ukrainiennes organisé le 15 décembre

décembre 5, 2018 14:41, Last Updated: décembre 6, 2018 5:27
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Le concile de réunification chargé d’unifier les différentes Eglises d’Ukraine sera organisé à Kiev le 15 décembre, a annoncé mercredi le président ukrainien Petro Porochenko sur fond de flambée de tensions avec la Russie. « Je suis heureux d’annoncer la date du concile, qui doit proclamer la création de l’Eglise autocéphale orthodoxe d’Ukraine », a déclaré M. Porochenko lors d’un forum à Kiev.

« Le concile approuvera la charte de notre nouvelle Eglise, il élira le primat », a-t-il ajouté, précisant que le concile aura lieu dans la cathédrale orthodoxe Sainte-Sophie de Kiev « qui a été pendant des siècles le centre de la vie religieuse en Ukraine ». Ce concile permettra au Patriarcat de Constantinople de constituer une nouvelle Eglise en Ukraine après sa décision d’y reconnaître une Eglise indépendante de la tutelle de Moscou.

L’orthodoxie ukrainienne est aujourd’hui divisée entre trois Églises: une rattachée au Patriarcat de Moscou, jusqu’alors la seule Eglise ukrainienne reconnue dans le monde orthodoxe, le Patriarcat de Kiev formé après la chute de l’URSS et l’Église autocéphale ukrainienne. L’Eglise rattachée au Patriarcat de Moscou, qui dispose en Ukraine du plus grand nombre de paroisses (plus de 12.000), a annoncé qu’elle ne participerait au processus de réunification et dit craindre qu’il ne provoque des divisions encore plus profondes.

« Le Patriarcat de Moscou ne nous dictera pas ses conditions. Nous n’autoriserons pas le Kremlin à fomenter une violence sectaire », a déclaré mercredi Petro Porochenko, qui a assuré que les croyants resteront libres de choisir leur Eglise. « Personne ne forcera personne », a-t-il assuré alors que l’Eglise orthodoxe russe a dit à plusieurs reprises craindre des actions, de force ou en justice, visant à lui retirer le contrôle des églises et monastères qui lui sont affiliés en Ukraine.

Les forces de l’ordre ukrainiennes ont d’ailleurs perquisitionné lundi trois églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou, ainsi que des domiciles de prêtres dans le nord de l’Ukraine, dans le cadre d’une enquête pour « violation de l’égalité des citoyens » en fonction de leur « conviction religieuse », selon les services de sécurité (SBU). La semaine dernière, la résidence du supérieur d’un important monastère orthodoxe de Kiev rattaché au Patriarcat de Moscou a aussi été perquisitionnée pour la même raison.

Le SBU a dit mercredi que des documents « contenant une propagande pour l’intolérance religieuse » et susceptible de provoquer « une haine et une hostilité » religieuse ont été trouvés dans les églises. « Des choses similaires se passaient il y a presque cent ans à l’époque du tyran Staline, quand il y avait des interrogatoires de prêtres et d’évêques », avait dénoncé après ces perquisitions l’archevêque Kliment Vetcheria, porte-parole de l’Eglise rattachée à Moscou.

Kiev et Moscou sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années après l’arraisonnement manu militari par la Russie de trois navires militaires ukrainiens en mer Noire la semaine dernière.  Très attendue par les autorités pro-occidentales de Kiev, la reconnaissance d’une Eglise ukrainienne indépendante met fin à 332 années de tutelle religieuse russe en Ukraine. Elle a provoqué l’ire de l’Eglise orthodoxe russe qui a rompu ses liens avec le Patriarcat de Constantinople.

D.C avec AFP

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