Le Conseil d’État s’est penché jeudi sur l’affaire de l’allumage des bougies de Hanouka à l’Élysée, qui avait suscité une vive polémique en décembre dernier sur une possible atteinte à la laïcité.
Emmanuel Macron avait été très critiqué pour avoir laissé, le 7 décembre 2023, le grand rabbin Haïm Korsia allumer dans la salle des fêtes de l’Élysée la première bougie du candélabre de la fête juive des lumières.
Historique !
Allumage de la 1ere bougie de #Hanouka au Palais de @Elysee par le Grand Rabbin de France @HaimKorsia avec @EmmanuelMacron
La petite lumière chasse beaucoup d’obscurité !@PinchasRabbi @ElieKorchia pic.twitter.com/or58WGDhKY— Mendel Samama (@EURORabbi) December 7, 2023
La plus haute juridiction administrative était saisie par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’Association des libres penseurs de France qui lui demandaient « d’annuler la décision par laquelle le Président de la République a autorisé la tenue » de cette cérémonie. Lors de l’audience, le rapporteur public a souligné que la requête « n’a pas l’objet que les requérants aimeraient lui donner » car « il n’existe pas de décision administrative d’allumer la bougie ».
Une décision rendue ultérieurement
La célébration était intervenue lors de la remise à Emmanuel Macron du prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens, qui récompense la lutte contre l’antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses. Le Président de la République a « organisé une cérémonie de remise d’un prix » mais « aucunement une cérémonie religieuse », a estimé le rapporteur, en rappelant que la séquence « a duré deux minutes ». Qu’un rite religieux ait été accompli par un participant « ne relève pas d’une décision de l’organiser », selon lui.
De plus le chef de l’État « peut recevoir des représentants de tous les cultes » pour assister à une telle cérémonie « sans heurter le principe de laïcité », a-t-il ajouté, en se prononçant pour le rejet de la requête. La décision sera rendue ultérieurement.
« L’idée était de faire de la pédagogie autour du principe de laïcité qui est mal connu », a expliqué à l’AFP Marion Ogier, avocate de la LDH. « Beaucoup de choses fausses ont été dites » à l’époque, par exemple « qu’il était logique de célébrer une cérémonie à l’Élysée », a-t-elle ajouté. Et « par pédagogie il fallait que la Ligue demande au Conseil d’État de se prononcer sur ce principe », même si la LDH pourrait perdre « sur une question de technique contentieuse ».
Pour répondre aux critiques suscitées par cette affaire, Emmanuel Macron avait invoqué l’esprit de « concorde ». L’événement n’avait pas été annoncé par l’Élysée mais des vidéos, largement visionnées sur les réseaux sociaux, avait suscité la controverse, principalement à gauche.
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