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Le Conseil d’État suspend l’interdiction d’exercer d’une pédopsychiatre condamnée pour avoir dénoncé des maltraitances sur une enfant

mai 3, 2021 17:27, Last Updated: mai 7, 2021 6:23
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Eugénie Izard, une pédopsychiatre toulousaine, avait été condamnée par le conseil de l’Ordre des médecins à une interdiction d’exercer pendant 3 mois après qu’elle a signalé des maltraitances sur une enfant. Mais ce vendredi 30 avril, le Conseil d’État a prononcé la suspension de cette interdiction d’exercer.

Eugénie Izard, une pédopsychiatre qui exerce son métier depuis 16 ans à Toulouse, avait signalé des faits de maltraitance sur une enfant en 2015. Le père de l’enfant maltraité, un médecin, avait alors déposé plainte contre la pédopsychiatre. Cinq ans plus tard, elle a été condamnée par le conseil de l’Ordre des médecins à une interdiction d’exercer pendant 3 mois, soit précisément d’avril à juin 2021.

« Le Conseil d’État a prononcé un sursis à exécution de mon interdiction d’exercer dans l’attente de la décision définitive. Le CDOM 31 est condamné à me verser 3000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative », a posté la pédopsychiatre sur Twitter ce vendredi 30 avril, le Conseil d’État étant fermement opposé à la décision du Conseil de l’Ordre des médecins. Cependant, la suspension de cette interdiction d’exercer pour la pédopsychiatre est temporaire, le temps que le pourvoi d’Eugénie Izard demandant l’annulation définitive de cette sanction soit tranchée, relate France 3 Occitanie.

Mais qu’est-ce que reprochait précisément la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins à Eugénie Izard ? D’avoir saisi le juge pour enfants à la place du procureur de la République et donc, d’avoir enfreint le secret médical.

« Contrairement à la condamnation de l’Ordre, cela n’est nullement interdit, c’est même essentiel à la protection des enfants, et c’est autorisé par les dispositions de l’article L.226-2-2 du code de l’action sociale et des familles issues de la loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance qui autorisent le partage de tels éléments qualifiés ‘d’informations préoccupante’ entre professionnels concernés par la protection de l’enfance. Je n’ai jamais pu me défendre de cela puisqu’on ne m’en a jamais accusée jusqu’à la condamnation finale », s’était-elle défendue dans une interview à Marie-Claire publié le 24 février dernier.

Indignée par cette condamnation, elle a également déclaré tout récemment à France 3 Occitanie : « Je dénonce des maltraitances et c’est moi qu’on poursuit. Je vais me battre pour faire reconnaître cette injustice. » La pédopsychiatre a ajouté : « On doit pouvoir être en sécurité quand on s’occupe de ce type d’affaires. Je ne peux pas continuer à avoir peur à chaque fois que je fais un signalement. Il faut qu’on puisse bénéficier d’une immunité dans ces cas-là. »

Eugénie Izard est par ailleurs la présidente du réseau professionnel pour la protection des enfants et des adolescents (REPPEA). Ce réseau est destiné à mieux faire entendre la parole des victimes, en particulier dans les situations de violences sexuelles et ainsi outrepasser le déni ou les blocages qui sont fréquents dans les affaires de maltraitances, et notamment d’inceste.

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